mercredi 26 juin 2013

Foot contre sang: bienvenue au Brésil!

Pendant qu'en France le citoyen se demande comment il va payer son chauffage l'hiver prochain, les médias l'entretiennent abondamment du prochain Mondial de foot. Car le foot n'est-ce pas, c'est sympa.


Comble de bonheur, la fête aura lieu au Brésil.
Le Brésil aussi, c'est sympa: samba, nanas bien roulées à gogo, plages, soleil...le rêve! Ça va grenouiller sévère, dans les tréfonds des rédactions, pour avoir le privilège de couvrir l'événement.



C'est juste un peu dommage que les Brésiliens gâchent tous ces beaux projets en manifestant en masse dans les rues. On se demande bien pourquoi. Bande de rabat-joies aigris.



Et pourtant, il y a encore plus pisse-froid. Le Centre national de défense des droits de l'Homme et le Conseil national des procureurs généraux de justice se sont officiellement inquiétés de la manière dont certaines villes traitent les personnes sans domicile.
Soucieuses d'offrir une image proprette à l'occasion des prochains JMJ et bien sûr, du Mondial, les agglomérations de Rio et Sao Paulo* ont entrepris de dégommer purement et simplement les sans-abris.
Des milices plus ou moins officielles, protégées par les municipalités, tuent les indigents la nuit dans l'indifférence générale.


Les corps sont brûlés, les bonnes villes s'indignent très officiellement, en attribuant ces assassinats à des bagarres entre pauvres, à des commerçants vétilleux, ou à des expéditions punitives organisées par des groupuscules d'extrêmes droite.
Les associations de défense des droits de l'homme ont enquêté.
Elles en concluent qu'il s'agit d'un nettoyage social organisé par les villes elles-mêmes.
Le cabinet de la présidence de la république a été alerté. On a promis de prendre des mesures. Rien n'est venu.
De fait, «La sécurité, une priorité pour les JMJ-Rio 2013».
C'est le slogan affiché partout à Rio.


Un million huit cent mille personnes vivent actuellement dans les rues au Brésil.
Cent quatre-vingt-quinze assassinats de sans-abris ont été recensés ces quinze derniers mois. Ce n'est pas la première série de liquidations de ce type.
Combien vont encore devoir payer de leur vie, pour que la fête soit plus belle?



* D'autres sont en train de prendre le relais.

30 commentaires:

  1. Eh bien pour une fois, j' aimerais autant qu' on les envoie sur notre terre d' asile ceux là! Très intéressant en tout cas, même si ça rabaisse ma joyeuse humeur face au beau soleil matinal.

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    1. Je suis désolée orfeenix!
      Je n'ai pas voulu t'assombrir la journée du tout, mais je réalise que depuis quelques temps, la teneur de ce blog vire au sombre. C'est vrai.
      Il va falloir rééquilibrer les choses.
      Ce qui se passe au Brésil m'est tombé sous les yeux par hasard et je me suis étonnée du peu de relais. Alors mon sang n'a fait qu'un tour.
      Le silence est complice de ces assassinats.

      Belle journée à toi, malgré tout!


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  2. Il faut que TOUT soit propre ! et fi des horreurs! Quel monde étrange.

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    1. Corto, cette obsession du paraître engendre des horreurs.

      Dire que les empereurs byzantins se faisaient un honneur de laver les pieds d'ermites stylites, crasseux et éructants, immensément respectés...

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  3. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  4. Le Brésil est connu pour liquider ses gueux. Ca ne date pas du Mondial de Foot.

    Il me semble qu'on nomme ces groupes de liquidateurs les bataillons de la mort...Les paysans chassés de leurs terres par la racaille dirigeante et qui atterrissent sur les trottoirs des villes tentaculaires et les enfants abandonnés et souvent drogués et prostitués en sont la principale cible. Il n'y a que dans les favelas qu'ils sont à l'abri de cette police spéciale pour tomber dans aussi pire.

    Et inutile de parler des Indiens. On a une drôle de notion de la vie dans ces contrées catholiques...

    Bizarre que toutes ces anciennes colonies portugaises et espagnoles tournent vinaigre...enfin, encore un effort et on va les rejoindre.

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    1. Le problème du Brésil est qu'il est aussi "catholique" qu'un poulet sacrifié lors d'une cérémonie de Candomblé.

      Avec un gouvernement qui, à l'instar du Mexique, est très laicard, ce depuis un bon moment.

      Les choses s'étaient un peu améliorées concernant le sort des plus pauvres mais effectivement, ce n,est pas le pays le plus tranquille pour eux, ce d'autant plus que les autorités ne peuvent pas les laisser mourir de froid.

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  5. Lecanasson, les Amériques sont des terres de contrastes. Au XVIème siècle déjà, les conquérants massacraient les Indiens à tout-va au nom de la Sainte Eglise, alors que leurs premiers défenseurs étaient des prêtres. Las Cazas fut le plus illustre d'entre eux.
    Plus tard, alors que les propriétaires très chrétiens de fazendas ou haciendas, éduqués à Paris ou à Oxford, organisaient des battues pour chasser l'Indien comme on chasse le renard dans le Yorkshire, les prêtres des missions les soignaient et prenaient leur défense, parfois au péril de leur vie.
    Il en est de même aujourd'hui.
    Le Brésil est toujours un pays de conquérants. La violence est la normalité et les nègres, les Indiens, bref, les pauvres, ne sont considérés comme des hommes que par les esprits éclairés ou les prêtres.
    D'ailleurs, c'est la conférence épiscopale du Brésil qui parraine la principale association à l'origine de ces révélations.
    Le catholicisme assaisonné à la sauce candomblé auquel Tchetnik fait allusion n'est pas le pire. Il est certes un peu exotique, mais il ne tue pas.
    Le pire, c'est celui des classes blanches, assises au premier rang des églises, sur les chaises réservées, qui ne regardent les pauvres qu'en se pinçant le nez et qui font la pluie et le beau temps dans le pays.

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    1. Hélas, c'est bien dommage. Et un conquérant reste un conquérant, catholique ou pas. Ca fait des siècles que la Parole du Christ a déserté les classes dominantes et bigotes du Nouveau-Monde.
      Tout ça, c'est de la racaille, bonne à être pendue par les pieds, qui n'a jamais rien apporté de bien utile à ceux qu'ils ont envahi, à part piller les richesses et vivre aux crochets de ceux qu'ils exploitaient et qu'ils continuent à exploiter.

      Ceci dit, je veux bien croire que des prêtres, individuels, ont la vraie foi et remontent le niveau général.Hélas, ils ne sont pas sortis de l'auberge.

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    2. pardon "envahis". J'écoutais en même temps Brighelli qui dénonçait l'effondrement de la maîtrise du français au collège.

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  6. Je vois que, sur certains enjeux historiques, les légendes ont la vie dure.

    Reprenons donc:

    Pour les chiffres, faute de sources fiables et de méthodes de quantifications plus ou moins contradictoires, les études qui datent des années 50-60 (Les estimations ont à peine bougé de nos jours) et pour la plupart compilées dans le milieu universitaire de Berkeley ont avancé des chiffres compris entre 8 et 112 millions d’amérindiens à la veille de l’arrivée des espagnols. Je précise que ceux qui avançaient des estimations basses n’avaient pas pour autant un agenda anti-indien, Kroeber, par exemple, était très engagé dans la cause indienne en Amérique du nord.
    Pour les « sociétés très avancées », lol, les incas ne connaissaient ni la roue, ni l’écriture, ni le cheval, ni le boeuf, ni l’usage du fer et utilisaient la femme comme animal de trait, sans parler des sacrifices humains (que Borah et Cook, autorités en matière démographique sur la période,
    estimaient à 250 000 victimes par an) et du cannibalisme (largement ignoré car trop « choquant » et « embarrassant »).
    Amusant comme les mêmes qui deviennent hystériques quand il s’agit de se défouler sur les « scandales » de l’Église se montrent d’une inépuisable indulgence quand il s’agit de parler des coutumes de l’Amérique précolombienne pourtant mille fois plus cruelles, curieux double standard qui ne surprendra pas les habitués engagés à échanger avec ce genre de zozos.

    Lisons Jean Dumont : « D’abord y a-t-eu vraiment ‘agression’ dans l’établissement espagnol et chrétien sur les terres fermes d’Amérique ? Contrairement aux vues simplistes, cet établissement ne fut nullement reçu comme une ‘agression’ par un grand nombre de peuples indigènes… Et quelles qu’aient été l’énergie, la valeur militaire, l’intelligence politique des conquistadors (ceux-ci, il faut le rappeler car cela est souvent oublié, n’avaient pas derrière eux, initialement, la puissance de l’Espagne, alors considérable en Europe. Ils étaient de petits groupes d’hommes d’aventure finançant et armant eux-mêmes, avec quelques amis, leurs expéditions), jamais leurs troupes squelettiques de quelques centaines d’hommes n’auraient pu y vaincre durablement de puissants empires, s’il y avait eu vraiment ‘agression’.
    Il est au contraire patent que les conquistadors furent reçus, par de nombreux peuples indigènes, comme l’aide décisive qui leur permit de se libérer de l’oppression qu’ils subissaient de la part de ces empires tyranniques. Une oppression autant religieuse que politique : au Mexique, c’était souvent les « guerres sacrées » qui fournissaient aux oppresseurs aztèques les foules d’hommes nécessaires aux sacrifices humains permanents de leur mythologie, elle-même tyrannique.
    Lorsque Cortès débarque avec sa petite troupe sur la côte de Vera Cruz, il y est vite accueilli comme un allié par les Cempoaltèques, … qui font la majorité de l’armée d’ »agression » qui s’enfonce ensuite vers le coeur du mexique et ils combatent aux côtés des Espagnols contre les Tlaxcaltèques. Ceux-ci, peuple important, avaient réussi, seuls dans le Mexique central, à conserver leur indépendance, en dépit des agressions incessantes des Aztèques. Or, le temps de réfléchir à la situation nouvelle créée par l’arrivée des Espagnols, ils se rallient eux aussi à Cortès et à sa foi. Ils seront désormais ses alliés fidèles… : ils entreront aux côtés de Cortès dans Mexico…

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  7. Sur les Encomiendas, je renvois au livre de Jean Dumont qui a bien épluché le sujet et à Zavala Silvio qui a réfuté solidement les arguments de l’opposition.
    Petit rappel, dans les empires aztèque et inca, les paysans étaient non seulement taillables et corvéables à merci, mais pouvaient même être déplacés à l’extrémité opposée de l’empire sur décision des fonctionnaires pour les besoins des travaux prescrits. Là encore, les anticatholique évitent d’en parler, faisant chauffer comme à leur habitude le double standard.
    Quant aux colons, on comptait 28 000 émigrés espagnoles entre 1509 et 1559 pour un territoire qui s’étendait de la Floride au nord-est, l’Arizona au nord-ouest jusqu’au détroit de Magellan au sud, pas vraiment pressés de venir s’installer les espagnols…

    Las Casas ne parlait pas les langues indiennes et son témoignage est contredit par bon nombre de ses pairs par ailleurs.

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  8. La Conquista, comme toute œuvre de colonisation, a comporté une part de violence. En l’occurrence les colonisations Turques de l’Arménie, de la Serbie et de la Grèce ont été aussi très violentes, bien plus que la Conquista de l’Amérique du Sud. Le degré de violence existe toujours, mais avec une intensité quand même très différente.
    Il est évident que l’appat du gain a été une motivation plus forte que le catéchisme pour certains Conquistadores et que, comme dans toute entreprise du genre, des violences ont été commises, identifiées et condamnées. Mais outre qu’il ne faudrait pas en donner une vision trop hollywodienne, il est déjà injuste d’en accuser une Église Catholique qui, dès le départ, a tout fait pour affirmer la dignité humaine des Indiens « même étrangers dans la foi », leur intégrité, celle de leurs proches, a encouragé l’établissment de législations pour protéger leurs intérêts, leurs biens, leurs familles…
    Alexandre VI (oui, le « terrible » Borgia) affirmait l’unité du genre humain dans sa bulle Piis Fidelium en lançant la mission dans le Nouveau Monde dès 1493.
    La bulle Sublimis Deus de Paul III n’a fait que confirmer le principe :
    Nous qui, bien qu’indigne de cet honneur, exerçons sur terre le pouvoir de Notre-Seigneur et cherchons de toutes nos forces à ramener les brebis placées au-dehors de son troupeau dans le bercail dont nous avons la charge, considérons quoi qu’il en soit, que les Indiens sont véritablement des hommes et qu’ils sont non seulement capables de comprendre la Foi Catholique, mais que, selon nos informations, ils sont très désireux de la recevoir. Souhaitant fournir à ces maux les remèdes appropriés, Nous définissons et déclarons par cette lettre apostolique, ou par toute traduction qui puisse en être signée par un notaire public et scellée du sceau de tout dignitaire ecclésiastique, à laquelle le même crédit sera donné qu’à l’original, que quoi qu’il puisse avoir été dit ou être dit de contraire, les dits Indiens et tous les autres peuples qui peuvent être plus tard découverts par les Chrétiens, ne peuvent en aucun cas être privés de leur liberté ou de la possession de leurs biens, même s’ils demeurent en dehors de la foi de Jésus-Christ; et qu’ils peuvent et devraient, librement et légitimement, jouir de la liberté et de la possession de leurs biens, et qu’ils ne devraient en aucun cas être réduits en esclavage; si cela arrivait malgré tout, cet esclavage serait considéré nul et non avenu.

    Ce n’est pas là le seul exemple. La fameuse controverse de Valladolid, loin de porter sur la « dignité » des Indiens qu’elle avait déjà largement reconnue dans sa volonté d’évangélisation, portait en fait sur les méthodes et le rythme de cette évangélisation et de la remise en cause de croyances et de coutumes dont le relativisme n’efface pas l’extraordinaire cruauté.

    L’Église n’a jamais forcé la conversion de ces Indiens qui furent alors assez peu à embrasser la Foi Chrétienne. Il y eut en la matière un avant et un après Notre Dame de Guadalupe. Que l’Église n’ait pas été tout de suite écoutée n’est pas de sa faute et cela n’empèche qu’elle finit par avoir gain de cause. Cela signifie aussi que les gens qui nous parlent de sa « toute puissance » devraient un peu revoir leur opinion…Les pays d’Amérique deu Sud et d’Amérique centrale sont peuplés d’Indiens et de Métis à des proportions allant de 60 à 90 pour cent. Ce qui montre que, en dépit de violences ponctuelles et temporaires, certes condamnables, il n’ye eut jamais d’entreprise raisonnée et planifiée d’extermination des Indiens. Au contraire, on constate que les sociétés mises en place par les Espagnols avec le concours de l’Église ont accordé aux Indiens de base une place et une dignité qu’on chercherait en vain dans les « civilisations » précolombiennes…

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    1. Désolée Tchetnik, de cette réponse tardive. J'ai dû délaisser le blog un petit moment.

      Si j'admets volontiers que la conquête des Amériques ne s'est pas déroulée de manière uniformément violente, je trouve tout de même que vous êtes (si vous me permettez) un peu angélique.
      Il fut un temps où je m'intéressais de près à cette période et aux civilisations précolombiennes. Je n'ai plus en tête les noms de tous les auteurs que j'ai lus et d'ailleurs, peu importe.
      Il est parfaitement exact que Cortès était un chef militaire de génie, accueilli comme un sauveur. Il bénéficia tout à la fois d'une chance inouïe (l'arrivée des Espagnols correspondait à une prophétie, qui les a fait un temps passer pour des êtres divins) et de l'état de décadence où était tombé le royaume aztèque.
      Ensuite, la colonisation espagnole s'est doucement mise en place et les Indiens n'ont pas été les mieux servis. Je ne juge pas cet état de fait, ce serait anachronique, de même que je ne juge pas le caractère sanguinaire des civilisations d'Amérique centrale. C'était un système à l'opposé du nôtre. Il y a eu choc. C'était logique.
      Maintenant, les conquérants étaient légitimés par l'Eglise, qui jonglait entre le message du Christ et ses obligations politiques envers la couronne d'Espagne.

      Cela étant, ce n'est pas au Mexique que les conquérants ont été les plus déchaînés. Vous avez raison. Cortes était autrement plus fin que Pizarre. Celui-là, j'avoue avoir plus de mal à éprouver de l'admiration pour lui. Il a certes réussi à installer la toute puissance de l'Espagne sur l'Altiplano andin, à 4000 mètres d'altitude, mais à quel prix?
      Bien que ne connaissant pas la roue, ni nos bêtes de somme, les empires andins furent de grands empires. Leur système d'écriture, les "quipus", n'ont pas encore été déchiffrés, mais ils existaient. Leurs techniques d'architecture valaient si bien les nôtres que les monuments incas résistent encore aux séismes. Bien qu'affrontant une géographie terrible, les relais de poste acheminaient les courriers à une vitesse record, l'administration était efficace et la faim à peu près inconnue. Plus au Nord, les Mayas étaient des astronomes rompus aux techniques les plus avancées.
      Bref, inutile de se lancer dans une énumération fastidieuse.
      Toujours est-il que la conquête des Andes, où le goût pour les sacrifices humains étaient beaucoup moins poussé qu'en Amérique centrale, aboutit grâce à la fourberie de Pizarre. Il a piégé l'Inca Atahualpa par la traîtrise, en reniant sa parole, puis il la fait exécuter. Ensuite, le pays a été à peu près mis à sac. Les paysans n'étaient sans doute pas les plus heureux du monde avant, mais ensuite, ça a été pire. L'exemple de l'exploitation des mines du Potosi en dit long sur la manière dont on traitait les Indiens, à l'époque.
      Leurs montagnes les ont en partie protégés, ce qui explique pourquoi là justement, il y a eu si peu de métissages.
      Là encore, le message de l'Eglise était ce qu'il était, mais les conquérants aussi. Je ne nie pas que l'Eglise n'ait tenté de modérer les ardeurs des bouillants soldats et colons, mais de fait, elle n'a pas pu faire grand chose d'autre que laisser faire. Voire de fermer les yeux.
      D'ailleurs au Pérou et en Bolivie, il est frappant de voir que les croyances sont encore très imprégnées de cultes anciens, largement aussi présents dans les usages que le catholicisme (encore que les Evangélistes gagnent du terrain, paraît-il).
      Frappant aussi d'observer que partout en Amérique latine, la haute société est blanche, tandis que la plèbe est indienne ou noire. Chavez est une récente exception à cette règle.

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    2. Quant à l'Amazonie, enfin, c'est encore autre chose. Si les premiers contacts furent plutôt cordiaux, ce qui s'ensuivit ne tardait pas à se gâter. Revenus de leurs premières curiosités pour les Indiens, la bienveillance des colons céda la place assez vite à une sauvagerie dont tout le monde attesta, avec plus ou moins de candeur. Les tribus de ces régions n'avaient pas la flambloyance des peuples des montagnes et les Européens les ont, en gros, bel et bien considérés comme des sauvages. Les témoignages de massacres, tous plus abominables les uns que les autres, sont légions. L'Eglise dénonça, oui, sans doute. Mais elle cautionna aussi. Donnant le baptême aux victimes agonisantes, ou promettant le Salut aux malheureux à la torture s'ils se convertissaient.
      Dans la confusion gigantesque qu'impliquait le contact si brutal entre deux mondes si différents, l'Eglise a aussi parfois, souvent, perdu la tête. Là encore, je ne juge pas, mais il faut bien admettre que ces choses-là ont eu lieu.
      Elles ont façonné les sociétés d'aujourd'hui, encore imprégnées de cette violence et de cette inégalité fondamentale entre les composantes ethniques des mondes amérindiens.
      Et aujourd'hui comme hier, l'Eglise est tiraillée.
      A la fois complice du pouvoir et des puissants; et défenseuse des pauvres et des opprimés.

      Et nous revoilà dans le Brésil actuel, à observer ce qui se passe.

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    3. Les histoires de tortures avec participation de l'Église qui, soit-disant aurait promis le Salut en cas de conversion sont plus légendaires que réellement historiques, c'est le cas de le dire. Après que l'Église promette le Salut en cas de conversion est somme toute logique compte tenu de son enseignement.

      Mais je vois mal en quoi le fait de "baptise les agonisants "9quelles sources) serait une "caution" des actes commis demanière marginale par des hommes qui se sont passés d'elle dans l'ensemble.

      Que, ensuite, certains évêques carriéristes et ambitieux aient cautionné à la toute puissance et l'impunité de certains puissants est une réalité, mais ces évêques, tout comme les carriéristes d'aujourd'hui, ne représentent dans leur comportement qu'eux-mêmes.

      Les élites Sud-Américaines comme de l'Amérique Centrale ont longtemps descendu des Espagnols, avec un très fort taux de metissage qui s'est ajouté, métis qui se sont révélés infiniment plus racistes que les Espagnols "de souche" d'ailleurs, comme Ambrose Bierce l'avait très bien vu de manière générale. Les chasse aux indiens étaient en général de leur fait, suivant en cela la tradition que j,ai déjà décrite, avec un Christianisme de facade (et, connaissant oxford, je ne qualifierais pas ce lieu de "chrétien") provenant d'une éducation à l'occidentale qui n'a jamais effecé leur superiorité tribale, pas plus qu'elle ne le fit chez Gandhi ou Jomo Kenyata.

      Pour la civilisation Inca, si elle avait été si formidable, il faudrait expliquer comment 200 Conquistadores ont pu la mettre au tapis. Leurs monuments résistent en effet aux séismes, mais vu ce qu'il en reste, il est difficile d'en juger. De plus j'attend encore la cathédrale d'Amiens, le Mont Saint Michel ou le chateau Nijô (pour reprendre des exemples autres que Chrétiens) Inca...monuments qui offrent des caractéristiques techniques autrement plus élaborées et audacieuses qu'un assemblement de pierres les unes sur les autres (ce que nouzautres Indo-Européens savions très bien faire dans l'Antiquité).

      Les glyphes Incas demeurent un système d'écriture plus primitifs que les Kanjii Japonais en l'occurence ou nos alphabets.

      Si les sacrifices humains n'étaient pas aussi pratiqués que chez les Mayas, ils étaient quand même présents, de manière institutionnalisée. Les futures victimes étaient justement élevées et éduquées uniquement à cette fin. Il y aurait ensuite bien à dire sur le système social des Incas, ssystème qui, dans son uniformité, n,avait rien à envier à George Orwell. Ils avaient ensuite une connaissance astronomique peuple avait à la même époque et leurs infrastructures territoriales n,étaient quand même pas d'un développement foudroyant. Ces histoires de pny-express incas relèvent d'ailleurs d'avantage d'extrapolations d'écrivains à sensation que d'une véritable étude de sources.

      En résumé, les civilisations précolombiennes n,avaient rien d'un paradis Edenique perdu, les Espagnols, avec leurs défauts, ne furent en rien les génocideurs annoncés dans les manuels scolaires de l'Éducation(sic) Nationale(resic) et l'Église, avec ses défauts humains et institutionnels n'a jamais joué en Amérique du Sud un rôle oppressif, bien au contraire.

      Pour le Brésil actuel, il faut savoir qu'ils font du super-matos en armements, notamment la firme Taurus (je recommande leurs revolvers en .357). Et que, si les forces dites "de l'ordre" ont effectivement leurs gros problèmes, la culture de gangs faait qu'il est asse difficile de distinguer les victimes des bourreaux.


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    4. Vous dites enfin à juste titre que l'Église n'a pas toujours pu faire grand chose contre la sauvagerie effective de certains colons, ce qui est vrai mais implique une choses, à savoir qu'elle était loin d,avoir été aussi "toute puissante" que certains ne l'affirment ainsi de manière assez illogique.

      En effet, elle n'a pas toujours été écoutée, ce fut vrai aussi pour l'usure ou l'esclavage. Mais elle finit par l'être. Ce avec un résultat qui fut pour les tribus Indiennes bien plus positif que celui offert par les empires précolombiens.


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    5. Vous mentionnez aussi à juste titre les mines de Potosi.

      Mais il faudrait rappeler QUI possédait et animait ce genre d'endroit.
      Manuel Bautista Perez dominaient les plantations et les mines du Pérou à l’époque. Manuel Bautista Perez était Juif, comme la grosse majorité de ceux qui organisaient le commerce des esclaves entre Afrique et Amériques. Pas grand chose de Catholique là dedans.

      Si on devait se retourner contre un symbole religieux, le Talmud serait plus indiqué.

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  9. Une fois de plus on étale des milliards pour un sport de "cons" et pendant ce temps le peuple crève !!!

    Ils ont raison tous ces gens de se révolter !

    Si on pouvait faire la même chose pour Flamby !!!

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    1. Oui Minijupe, ils ont parfaitement raison.
      Nous n'en sommes pas encore rendus au point d'exaspération des Brésiliens car, il faut l'admettre, on vit comme des princes ici, comparé à là-bas.
      C'est pour ça que ça commence à m'agacer passablement d'entendre chanter les louanges du Brésil sur tous les tons en permanence.
      Miracle économique par-ci, fortunes des expatriés audacieux par-là, et merde!

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  10. C'était rien du tout ces manifs jusque sur les marche du parlement et des bâtiments sensibles.
    200 000 selon la police...

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    1. A croire que Valls leur a envoyé ses escadrons de compteurs!

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  11. Ca me fait penser au thema d'hier soir sur Arte ou comment un pays aussi "développé" que les états unis à trouver dans la lutte contre les narco trafiquants le moyen d'éliminer en toute légalité ses pauvres.
    http://www.arte.tv/guide/fr/plus7
    Terrifiant

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    1. Tout développé qu'il est, les USA restent un pays de conquérants, où la réussite personnelle prime sur le reste.
      Je regarderai volontiers le lien que tu joins (merci!), mais pas ce soir, parce qu'il est déjà tard et que je préfère avoir les idées claires.
      Je te dirai ce que j'en pense très vite.

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  12. Et pour les JO ?

    J'ai déjà refroidi ma fille qui rêve de se qualifier en équipe de france... après les JO peut-être, mais pas avant.

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    1. Pareil!
      Tu as bien fait de la refroidir.
      Les JO sont à vomir. Aussi ravageurs qu'hypocrites. Une pompe à fric qui ne profite qu'aux copains du moment. Jamais à personne d'autre.
      Ce machin monstrueux devrait être aboli.

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    2. 25000 euros pour une médaille d'or... etc...ha,ha,ha.

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    3. Qui ira encore prétendre que le cours de l'or est à la baisse?

      Bonne journée et excuse-moi du retard.

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  13. Éh, il faut bien vendre du rêve au peuple, c'est le meilleur moyen de le tenir en laisse ! Le foot est l'opium du peuple, mais personnellement je ne me drogue pas....

    Bon après-midi.

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    1. Bienvenue ici Marginal Magnifique et mes excuses pour cette réponse tardive.
      Eh oui! Cette manière de tenir le peuple est vieille comme la Rome antique.

      Continuez à ne pas vous droguer, surtout!

      Bon après-midi à vous aussi.

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