jeudi 30 août 2012

La main dans le sac, ou plutôt cu rata-n gura

Autant le dire en roumain, puisque c'est de ça qu'il s'agit.

C'est terminé: je vire monolithe intolérant.
Je crache.
Les Tziganes commencent à me croquer la rate. 

Bien entendu, je parle des voleurs de poules et de sacs à main.
Pas des valeureux chevaliers de la route, ni des nobles violoneux, ni surtout des belles sorcières qui froufroutent nerveusement des danses lascives. Ceux-là sont nos amis et nous les aimons très fort.

Bien sûr.

Va pour le groupe Taraf des Haïdouks. Et encore... lors de leur dernier concert à Gonesse, le violoniste vedette, Caliu, qui s'est clairement pris la grosse tête a failli planter là tout le monde parce que le réglage des amplis ne le mettait pas assez en valeur. Il a fait la tronche toute la soirée en bâclant son affaire et n'en avait absolument rien à secouer du public. Le Kocani Orkestar était là aussi, heureusement. Visiblement gênés par les gesticulations de l'autre et son mépris pour la salle, ils ont mis les bouchées doubles.
Mais hier, dans le métro, à la station Saint Michel, il n'était pas question de ça, car le public était scruté.


Mes deux filles devaient faire recharger leur carte de transport. Chacune à sa borne, la grande avec moi.
Comme elle en avait terminé la première, nous sommes allées rejoindre la petite qui était à deux pas.
Ils étaient quatre. Tous du peuple-épris-de-liberté-qui-joue-du violon. Maigrichons, autour de quatorze ans et en maraude.
Moi, je n'ai pas vu, parce que tout est allé très vite. Mais ma fille aînée, elle, avait eu le temps de voir celui qui fumait mettre la main dans le sac de sa soeur, occupée discuter avec sa borne.
Fébrilement, nous la questionnons: plus de téléphone portable.
Les quatre dieux-de-la route-en costume-de-lumière voyous s'étaient déjà un peu éloignés et comme un seul homme, nous les avons hélés assez fort en nous avançant vers eux. Ma fille cadette était restée en arrière, fourrageant rageusement dans son sac à main.
Ils se sont arrêtés net au lieu de s'enfuir. Etrange.
Le fumeur aux doigts d'anguille (si tant est qu'elles aient des doigts) nous a tendu son sac sans rien dire. Il ne contenait qu'un téléphone mobile. Pas de raison de s'enfuir: on les a dressés à économiser leurs forces, aussi.
Persuadées que l'un des complices avait planqué la pêche du petit gommeux sur lui, nous nous apprêtions à les bloquer tous d'une manière ou d'une autre. Ils étaient plutôt mous et malingres. On pouvait les coincer.
C'est alors que la petite, rouge comme une cerise, nous a dit qu'elle venait de retrouver son téléphone.

Sans notre rendez-vous, on aurait appelé la maréchaussée. Mais le temps pressait et on les a laissés filer. A regret.
Après tout, on aurait pu lui piquer son téléphone. Il aurait vu ce que ça fait.







mardi 28 août 2012

A temps raccourci



Hier, je suis allée prendre la température des siècles au château de Fontainebleau.
Ça m'arrive régulièrement, comme une urgence. Il faut que je quitte le XXI ème siècle pour oublier les universités d'été, les bagnoles et les fils électriques.
J'avais réussi à me lever tôt et toutes antennes déployées, j'ai roulé sur une route vide, droit vers la Renaissance.


Je ne sais pas si vous ressentez la même chose, mais les visites de lieux anciens me plongent dans un état particulier. Comme un étourdissement devant le temps qui se biscornifie et s'accordéonise, car les pièces vides parlent. Quand elles sont gentilles, elles me disent que je détiens une petite parcelle de cette histoire passée et elles me racontent des histoires. Quand elles sont malfaisantes, elles m'écrasent de tout leur poids de trois, cinq, huit cents ans et je me sens presque aussi petite que lorsque je contemple la Voie Lactée.
J'aime qu'elles me parlent et me persécutent, car toujours, les ombres colorées du temps passé surgissent et les émotions m'envahissent.

















Parfois pourtant, elles se taisent.

Les belles dames en robe de brocart se cachent furtivement derrière les boiseries. Les messieurs aux manches à crevées sautent par les fenêtres et plus personne ne raconte rien.

Hier, j'ai eu le privilège de les entendre murmurer longtemps, parce que je suis arrivée tôt.

Jusqu'au moment fatal où les hordes barbares ont déferlé.
Dans les châteaux comme ailleurs, on laisse entrer des gens dépenaillés qui n'ont qu'une idée en tête: engranger toutes les photos possibles en un temps record. Puis filer comme des furets.
Ces gueux ont une prédilection pour les déplacements en groupe serrés et bruyants, guidés par un énergumène qui trouve malin d'agiter une sorte d'oriflamme réel ou symbolique (j'ai vu un parapluie).
Comment voulez-vous que les murs continuent à raconter des histoires, devant un pareil déballage?

Quant les sauvages m'ont rattrapée, j'étais en tête-à-tête avec la Régente Marie-Thérèse, dans sa chambre. Ils parlaient un vietnamien glougloutant et marchaient sur les pieds des gens en regardant droit devant eux. Marie-Thérèse s'est cachée dans son buffet et moi, j'ai filé devant.


Alors, un monsieur barbichu à moustaches est sorti de la cheminée pour me raconter sa Navarre natale dans un français roucoulant. 


D'autres ont surgi, des domestiques ont déployé des bancs tapissés. On s'apprêtait à nous servir des rafraîchissements, lorsqu'une autre vague a déboulé. Elle parlait russe, cette fois. Au moins celle-là semblait-elle sensible à la splendeur des lieux et j'ai même cru que l'assemblée allait rester dans la place.
J'ai tenté de la retenir en regardant le plafond....


... mais en retombant sur terre, je n'ai trouvé que les dames russes, vêtues en XXIème siècle poutinien. Pas en Ivan le Terrible.
D'autres les suivaient, et avec eux, l'assurance que le château allait se murer dans le silence.
J'ai quitté les lieux devenus taiseux pour le parc, désert.
Il faisait déjà chaud.

Des créatures intemporelles glissaient sur les lacs.


Et de loin, le château débarrassé de ses nuisances piétinantes, a recommencé à chuchoter ses histoires.



samedi 25 août 2012

N'en jetez plus!

 C'est dit, c'est avoué. Aujourd'hui, je fais ma bobonne.
Au lit ce matin jusqu'à pas d'heure.
Activités ménagères mollement menées.
Un bout de "Guerre du Feu" entre-aperçue entre deux pliages de draps.
Une petite partie d'échec en passant.

Et puis je me suis secouée. Cette journée ne ressemblait à rien. Alors j'ai décidé de réagir!

Voilà des semaines que dans un recoin de ma cuisine, du vieux pain séchait, coupé en petits morceaux. Je garde précieusement le pain. Celui que j'achète ne coûte pas moins d'un euro la baguette, étant donné que je prends du bon. Ce serait du gâchis.
Ensuite, je déteste jeter le pain. C'est du gâchis.
C'est pourquoi je le garde, coupé tant qu'il est encore tranchable, pour ne pas y risquer mes doigts le jour venu.

J'en ai fait une COUPETADE.
Un bon vieux plat du sud de l'Auvergne, un coin où les gens savent ce qu'économiser veut dire. Et où jeter le pain est aussi incongru que de se promener en mini-jupe dans une mosquée.

Bon. J'explique.
Il faut du pain (ça, vous avez compris).
Et puis des pruneaux, des raisins secs, de la vanille, du lait, des oeufs, du beurre, du sucre. On peut ajouter un alcool, comme le rhum, mais moi, je préfère sans.



Le plus important (à part le pain, mais je n'insiste pas), c'est UN PLAT EN TERRE.
Sans plat en terre, point de coupetade.

Donc il faut beurrer le PLAT EN TERRE. Fourrer dedans pêle-mêle le PAIN, les pruneaux dénoyautés et les raisins. C'est du rustique, hein. Pas de chichis.
Pendant ce temps-là, le lait chauffe et les oeufs sont battus avec le sucre. La gousse de vanille est éventrée proprement et les petite graines poisseuses qui lui sortent de la panse, extraites en gratouillant au couteau. Oui je sais, c'est insoutenable.
On est en Auvergne! Les petites natures sont priées de ne pas se déballonner!
Le lait est versé par là-dessus et on touille.
On verse sur le mélange pain-pruneaux-raisins et TRÈS IMPORTANT! On attend!
Oui.
Le pain doit devenir spongieux, signe qu'il a tout bien absorbé.



Quelques noisettes de beurre et un voile de sucre pour supporter sans couiner les moins vingt-cinq degrés qui dehors, font grincer les épicéas.
Au four!


Quand c'est bien doré et que toute la maison sent le pain chaud, les pruneaux cuits et la vanille, c'est cuit.


Je fais tout ça au jugé. En goûtant s'il le faut.

Mais je crois qu'il serait apprécié que je fournisse des mesures.

Les voilà:

1 litre de lait entier
200-250 g de sucre
200-250 g de pruneaux dénoyautés
50-60 g de raisins secs
5 oeufs
Vanille
Environ 350g de pain sec 
UN PLAT EN TERRE.

Inutile de trop coller aux indications. S'il y a plus de raisins, ça n'a aucune importance.

                                           Et une petite bourrée pour faire passer le morceau.

Matin calme

Il est de ces moments qui vous plongent dans une extase calme.
Le temps n'existe plus, aucune vilaine pensée ne vient vous chatouiller l'esprit. Les impôts, la rentrée prochaine et rien de préparé...oust!



Il est quasi certain que mes contemplations matinales laissent froid ceux qui passent par là. Cependant, allez savoir quelle mouche me pique: j'ai eu envie de partager.

Après un réveil tardif, pas encore dessaoûlée de sommeil, je me suis offert un petit déjeuner de reine, les jambes sur la table et les pensées vagabondant au hasard.


Yaourt maison, prunes du jardin, cuites avec de la cannelle, pain au levain grillé, thé de l'Assam.
Dans ma tête: rien. Un brouillard de bien-être un peu béat.

Ce sont des instants comme celui-là qui permettent d'encaisser les autres, moins zen.

Il suffit de les saisir.


vendredi 24 août 2012

Pourquoi j'adopterai pas de mec

Voilà ce que je trouve ce soir en faisant le ménage sur ma boîte mail.
Pour un peu, je mettais au panier sans l'ouvrir.
Avouez que j'aurais eu tort.

C'est fascinant ce que le cerveau des "créatifs" est capable d'engendrer.

Il s'agit de se fourrer un mec dans le charriot (petit dessin là-haut), entre les raviolis et les croquettes du chien. Enfin non, pas en vrai, mais on y pense très fort, à l'ambiance débridée des grandes surfaces.
Pousser un Jules tout chaud et tout prêt à tout sous les néons, ça émoustille sa ménagère de moins de cinquante ans. De plus aussi d'ailleurs, si ça se trouve.
Suffit de quelques sous. 59,40 € pour six mois, c'est pas cher.

L'offre est limitée. Faut pas attendre surtout! Parce qu'après, y'aura plus de promo et on peut être sûres que les plus beaux seront déjà  pris. Peut-être même qu'y'en n'aura plus!

Comme la viande à barbecue de l'aut' fois dites donc! Seulement 5€ le kilo pour des chipo qu'avaient l'air bien belles et pas trop grasses. Mais quand j'en ai voulu, tout était vendu.


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jeudi 23 août 2012

Soir de paix

Voilà où plane mon esprit ce soir.

Revenons à l'essentiel.





mercredi 22 août 2012

Contrôle d'identité

Qu'on veuille bien m'excuser.

Je suis obligée d'infliger à mes invités, pourtant bienvenus, la gymnastique qu'on fait subir au passage des frontières: un petit contrôle d'identité.

Depuis hier, je suis en but au harcèlement d'une personne qui insulte, diffame, répand ici des éléments de ma vie privée et s'est même permis de divulguer mon vrai nom.

J'ai effacé tant que j'ai pu, mais ça n'a pas suffi.
Voilà pourquoi j'ai été obligée de prendre des mesures plus draconiennes.





lundi 20 août 2012

La méthode Io. Le régime qui marche!

Ma méthode est simple et facile à suivre.

Premièrement, mangez tout ce que vous voulez. Moi, par exemple, j'ai englouti hier soir ce qui me restait de glace à la mangue et avant le repas, je m'étais goinfrée d'amandes sèches.
C'est vrai que le dîner était assez frugal: courgettes frites aillées et citronnées sur lit de quinoa et fruits. Pas terrible le quinoa, mais ça traînait dans mon placard et je n'aime pas jeter.

Donc, sans sombrer dans la gloutonnerie non plus, faites-vous plaisir. Mangez!

Déjà là, ça commence bien, n'est-il pas?

Deuxièmement, il est utile de se munir d'un jardin un peu fricheux. A défaut, il se trouve bien parmi vos relations des gens qui en possèdent un et qui se lamentent parce qu'il menace jungle.
Il est important d'y assortir les ustensiles idoines.
 Je conseille:

Pour l'exercice.
Pour l'accès.
Pour l'hydratation.

Alors, le traitement peut démarrer.

Troisièmement: à la manoeuvre!
Toute branche indisciplinée qui déborde et occasionne ombre et envahissement doit être sectionnée au moyen des outils ci-dessus présentés.
C'est très facile, pourvu que l'échelle soit bien équilibrée, qu'on ne fasse pas de pirouette et qu'on scie droit.
Tous les muscles travaillent et l'exercice exige de la souplesse. C'est complet.

De plus, on a la tête dans les feuilles, les oiseaux viennent vous regarder sous le museau et ça sent bon la sciure fraîche.


Avec un peu de chance, un chat grimpera aussi à l'échelle pour vous encourager ou se livrera à quelque facétie. L'un des miens à plongé dans le bassin à poissons rouges dans un grand "floc".

Séchage.
Ensuite, évidemment, le sol est un peu encombré. Qu'importe.


Après une récréation méritée, l'opération déblaiement commence.
Il s'agit de récupérer les bûchettes pour la cheminée et de se débarrasser du reste.


Pour ma part, j'ai fourré les feuillages et les brindilles dans des sacs qui iront aux encombrants.


Le reste, je l'ai entreposé contre mes murs et je brûlerai tout ça à l'automne.


Le résultat est là:
Le soleil entre à nouveau dans le fond de mon jardin.

Mes tomates se mettent enfin à mûrir.


J'ai un ventre tout plat malgré mes excès et de merveilleuses courbatures dans les épaules et les jambes.
Ça ne m'a pas coûté un fifrelin et j'aurai un peu de bois en plus pour cet hiver.

En revanche, c'est vrai qu'après, on ressemble à un elfe forestier.


J'avais oublié d'ajouter le peigne et le savon dans la liste d'outils nécessaires.
C'est chose faite.





samedi 18 août 2012

Overdosés de Pussy Riot, unissez-vous!

Tout ce battage autour des Pussy Riot commence à m'écoeurer.

Au début de cette histoire, voilà à peu près une semaine, mon coeur a penché vers un soutien. La provoc, même lourdingue (là, ça l'était), balancée à la face des autorités russes, ça a quand même plus de gueule que la pseudo contre-culture hululée dans la bienveillance benoîte.

Les trois nanas avaient pris des risques pour dénoncer la collusion entre l'Eglise et le pouvoir, donc Poutine. Leur action: hurler des insanités dans une église, était certes discutable, mais on a la contestation qu'on mérite. Violence contre violence. Un point partout.
Une des trois est d'ailleurs mariée (oui, mariée) avec un membre du collectif Voina, Piotr Verzilov, dont j'avais parlé voilà quelques mois.
Les actions de Voina, parce qu'elles témoignaient d'un mélange de culot et d'humour, me plaisaient assez et j'observe que plusieurs de ses membres sont allés en prison dans l'indifférence générale.
Alors par quelle magie les Pussy Riot, si besogneuses soient-elles, ont-elles réussi à griller au poteau les esclaves du monde entier ou les condamnés donneurs d'organes chinois?

Car tous les médias d'Occident d'une seule voix émue, se sont mobilisés avec l'insistance que l'on sait contre la sort fait à ces jeunes femmes.
C'est là que j'ai fait machine arrière.

Qu'est-ce qui leur prenait de déclencher un pareil branle-bas de combat pour une affaire, sommes toutes bien dérisoire, comparée à d'autres drames aucunement relayés?
Depuis deux jours, on ne parle plus que de ça: trois jeunes femmes, dont deux mères de famille (on s'en fout), sont envoyées au "Goulag", après un procès digne de l'"Inquisition", pour avoir dénoncé en musique la collusion entre Poutine l'immonde et l'Eglise orthodoxe chevelue et corrompue.
Braves gens, le Moyen Age est parmi nous. Ailleurs, tout va bien.
Nous sommes coincés entre les Pussy Riot et la prétendue canicule qui menace nos vies depuis 48 heures.

Amnesty International, Mac Cartney, Madonna, l'inévitable Bernard Henri Levy et toute la Nomenlatura du show biz bien pensant sont sur le coup. On organise des manifs. On fait circuler des pétitions. On se déguise en Pussy Riot.

La version des faits est ainsi présentée et répétée inlassablement. Du martèlement sans explication, sans rappel du contexte ni de l'histoire de ce pays, comme chaque journaliste en a pourtant le devoir.
Le Goulag n'existe plus. Elles sont condamnées à deux ans de camp pénitentiaire. Ça ne sera pas la joie, mais ce n'est pas le Goulag.

Alors les foules s'apitoient. C'est normal et c'est de toute évidence le but escompté. Pourquoi?

Comparons nos deux mondes:
En France, l'Eglise est tolérée et elle est priée de se faire discrète. On peut la ridiculiser à l'avenant dans l'indifférence générale. Elle a été persécutée à peu près dix années, pendant la Révolution française et sous la Terreur.
En France l'individu est considéré comme un être adulte, doué de raison et détenteur de droits depuis..allez, la vague humaniste, pourvu qu'il soit dans le rang. A la louche, quatre cents ans.

Ah oui! N'oublions pas ce détail: si le séjour en camp pénitentiaire russe n'est certes pas une sinécure, il convient de rappeler que les détenus français ne sont pas à la fête non plus.

Prison de femmes à Ryazan. Russie. Jane Evelyn Atwood

En Russie, le servage a été aboli en 1861 par le Tsar Alexandre II, assassiné par les Bolchéviques par la suite. Le statut d'individu n'était reconnu qu'aux gens instruits. Les autres "appartenaient" à leur maître. Lisez "les âmes mortes" de Gogol. Tout y est dit.
On sait ce qui s'est passé par la suite. l'Eglise russe a subi des persécutions d'une extrême violence plus de soixante-dix ans et le pouvoir en place n'a guère valu mieux que le précédent (avec la bénédiction des communistes de chez nous).
Aujourd'hui, en France, la laïcité est la règle. Le fait religieux est sensé appartenir à la sphère privée, même si souvent, l'islam passe allègrement outre.
Aujourd'hui en Russie, l'Eglise est devenue le symbole de l'unité nationale. La plupart des gens y sont très attachés. Que pouvons-nous y comprendre, nous, Occidentaux depuis longtemps affranchis de ce lien? Nous nagions dans le lait et le miel quand les Russes survivaient dans la terreur d'un système qui leur niait toute initiative, toute liberté?

S'attaquer à l'Eglise de Russie comme l'ont fait les trois donzelles, c'était non seulement dangereux, mais à peu près insoutenable aux yeux des Russes les plus simples. Ceux qui ne demandent que la sécurité et le retour à une certaine dignité. Ceux-là aiment Poutine. C'est leur droit.

Notre presse ne nous explique rien de tout cela. Serions-nous donc trop bêtas?
Elle oublie aussi de nous rappeler que la Russie est notre adversaire indirect dans la guerre qui fait rage en Syrie, puisque nous soutenons les rebelles sunnites, tandis que la Russie soutient le parti alaouite en place et avec lui, toutes les minorités religieuses, dont les chrétiens locaux.

Dans ces conditions, même si je trouve que les juges russes sont sévères, je revendique le droit à ne pas soutenir les Pussy Riot. Je l'aurais peut-être fait si elles étaient restées dans l'ombre, mais ce matraquage m'assomme.

Elles ont joué et perdu.
C'est ainsi.






vendredi 17 août 2012

Restez polis!

Ma banlieue réserve parfois des surprises décapantes.
Ainsi, cette affiche.
Au premier abord, rien que de très normal pour le secteur.
Mais à y regarder de plus près.....


Le halal "Plukon", ça ne s'invente pas.
Et c'est une vraie marque.
Pas une blague.

Si j'étais publicitaire (Dieu me garde d'un job pareil), je ne pourrait m'empêcher de transposer les paroles de l'antique chanson de Richard Anthony "buuuuvons buvons buvons le sirop Typhon..." par
"mannnnnnnngeons mangeons mangeons le poulet Plukon..." et la suite à l'avenant.
Mais ça finirait mal.




mercredi 15 août 2012

Amours baveuses

La journée aurait dû être recueillie.
Fête de l'Assomption.
Réflexion sur le mariage homosexuel et l'euthanasie. Fait peu banal, ce sont les évêques de France qui lancent cette réflexion en appelant...à la prière.
Les temps changent.

Je ne sais pas si ça aboutira à quelque chose, mais en attendant, les limaces de mon jardin sont amoureuses.
Je présume qu'il s'agit d'un mâle et d'une femelle, surpris en flagrant délit de ce que dame Nature a préconisé: fait plein de petites limaces qui vont me ravager le jardin cet automne.

Autant dire que je suis pour le mariage homosexuel des limaces.
Et contre l'adoption des bébés orphelins. Qu'ils crèvent.


mardi 14 août 2012

Qui veut tâter de la rigolothérapie?

Aujourd'hui, il apparaît que l'Européen  normal ne rirait plus que soixante secondes par jour, contre les dix minutes préconisées pour ne pas sombrer dans le marasme le plus glauque.

Cela n'a pas manqué de provoquer toutes sortes de désordres, poussant ainsi des hordes souffrantes entre les mains des charlatans.

Remercions Pétillon qui a si bien su leur tirer le portrait.
C'est ainsi que le docteur Norman Cousins, conscient de ce qui nous guettait, a élaboré en 1964 la RIGOLOTHÉRAPIE. 

Le rire déclenche la sécrétion d'endorphines qui agissent sur le système immunitaire et provoquent le bien-être. Ce n'est pas tout! Elles sont aussi anti-inflammatoires et apaisent la douleur.
Le rire ne coûte rien d'autre que quelques crampes et soignerait à bon compte une kyrielle de maladies.
Quant au rôle social du rire, il est clair: un voisin rigolard, même laid, est plus séduisant qu'un Adonis maussade.
C'est d'ailleurs grâce aux vertus du rire que le bon docteur Cousins réussit à se guérir d'une vacherie arthritique très douloureuse, si bien que le docteur Patch Adams enchaîna en revêtant un costume de clown.

Restait à théoriser tout ça.

Le docteur Kataria s'attela au boulot et ses préceptes sont désormais suivis par les "clubs de rire". Il ne s'agit pas de chatouiller grossièrement les participants, mais de les amener au moyen d'exercices inspirés du yoga (Kataria est indien) à se détendre et à se débarrasser de tout ce qui les détourne de la bonne vieille franche rigolade.
Il semble que ce soit efficace. Les adeptes en redemandent.


Les trouvailles katariesques ont fait leur trou en France: on peut aller soigner ses misères en rigolant à l'Ecole du Rire et du Bien-Etre. 

C'est toujours mieux que de se gaver de Prozac ou de se pochtronner en douce.

Alors ma foi, pourquoi pas?