Qu'à cela ne tienne, laissons les croquantes et les croquants jaser.
Récemment, en traînant chez les Russkofs (internet est un jouet enchanteur pour ça), j'avais relevé quelques fantaisies bien de chez eux en matière de mode animale: ces gens-là ne reculent devant rien quand il s'agit de créativité. Tout, absolument TOUT est permis. Du coup, c'est fort divertissant, parce qu'en un clin d'oeil, le pire succède au meilleur.
J'ai découvert chez eux des objets absolument ignobles, mais aussi de vraies merveilles.
Vous me direz, mais qu'est-ce qu'une dame occupée comme moi allait fabriquer à fureter chez des gens qui écrivent en cyrillique?
Je cherchais des accessoires chauds et pas trop chers.
Finaude, je supputais que les Russes devaient s'y connaître.
Ils s'y connaissent.
Je suis désormais l'heureuse et fière propriétaire de chaussettes de folie en poils d'une certaine chèvre qui, si j'ai bien compris, est très proche cousine des chèvres du cachemire.
C'est ultra doux et CHAUD! Mes petons sont à la fête. C'est Tatiana qui les tricote (les chaussettes, pas mes petons).
Pendant que j'y étais, je me suis payée aussi les moufles et l'écharpe. Vu la qualité de la laine, ça m'a coûté des clopinettes et j'ai reçu ma commande en moins d'une semaine. Fini d'avoir les doigts gelés en arrivant au boulot, après ma descente de Montparnasse à vélo!
Mais ça, c'est du grossier. Du matériel certes efficace, mais tout de même pour tâcherons mal dégrossis.
J'ai gardé le meilleur pour la fin.
Le châle d'Orenbourg
L'alliance du chaud et du raffiné. La laine provient du duvet de la gorge des chèvres Pukha (les cousines des Cachemiries). Une chèvre ne produit pas plus de 300 grammes de ce duvet par an. Pour le récupérer, il faut leur peigner le cou amoureusement.
On n'est pas loin des délicatesses des cueilleuses de thé.
Le tout tissé sur un fil de trame en soie et travaillé à l'ancienne. Ça donne un résultat d'une finesse arachnéenne, c'est super costaud et incroyablement doux et chaud.
Il existe encore là-bas, dans le fin fond de l'Oural, des petites dames qui savent travailler cette laine-là et moi, j'en ai trouvé une toute mignonne qui m'a envoyé ce châle de fée. Il pèse une plume. Tatiana en tisse, mais celui-là, je l'ai commandé à Galina.
Gloire soit rendue à internet, à Tatiana, Galina et aux autres perles tisseuses et tricoteuses...
et aux chèvres!