samedi 15 juin 2013

A propos de la retraite des fonctionnaires

Une fois de plus, ce que j'entends sur les ondes sur le sujet ne me satisfait pas. Niveau d'analyse zéro et niveau de débat, moins zéro.
Décidément, je commence à me dire que les Grecs ont eu raison de balancer un bon coup de serpillière dans tout ce fourbi pour repartir à zéro. On me répondra que j'exagère et que je manque de mesure. On aura sans doute raison.

Jusqu'à maintenant, les gens dégoisaient volontiers sur le compte des fonctionnaires, perçus comme des feignants privilégiés, grassement payés à ne rien faire et planqués derrière leur statut de parasite indéboulonnable. On me dira encore que j'exagère. Peut-être, mais pas tant que ça.


J'en veux pour preuve ce que trame notre gouvernement avec son projet de réforme des retraites des fonctionnaires. Eux non plus semblent ne pas se faire une idée bien précise de la réalité et ça, c'est plus grave. Car ils avalisent les fantasmes des gens et les attisent encore.
Les fonctionnaires avaient bien besoin de ça.
Je veux parler de l'immense majorité d'entre eux: ceux qui bossent, gagnent peu et ne touchent aucune prime.

Comme pour la réforme du père Peillon, je précise d'emblée que je ne suis pas contre un changement.
La société évolue et il est nécessaire de s'adapter.
Qu'on ne vienne pas me taxer d'immobilisme morbide.

Oui, mais je ne suis pas sûre qu'aligner en bloc le régime des retraites des fonctionnaires sur les autres soit la solution idéale.
Pourquoi?
Parce que telle qu'elle est envisagée, je la trouve injuste.

Je sais, je sais. Avant toute discussion, on m'enverra dans les dents qu'un fonctionnaire bénéficie DU privilège qui justifie tout le reste: la sécurité de l'emploi.
D'accord.
C'est vrai que c'est une immense facilité, surtout en ce moment.
Pour autant, je ne crois pas très juste de faire payer le prix fort, comme s'il fallait expier.

Moi, je suis prof des écoles, c'est ainsi que s'intitule ma fonction désormais, puisque le statut d'instituteur a été revalorisé en 1990 (si ma mémoire est bonne).

Donc en principe, même salaire qu'un prof certifié puisque même statut. En principe, car de fait, ce n'est pas le cas. Si le niveau de recrutement est le même (licence jusqu'à 2011 ou 2012, je ne sais plus et j'ai la flemme de vérifier, depuis, il faut un master 2), un flou total plane toujours sur des ajustements de taille. Car un prof certifié a accès  des primes et des heures supplémentaires dont un enseignant de primaire ne voit jamais la couleur et l'épineuse question des services de surveillance de récréation n'a jamais été clairement tranchée.

Résumé du bénéfice chèrement acquis: un salaire de 2150€* nets pour 20 ans d'ancienneté sans aucune prime, plus de logement de fonction auquel avaient droit les instituteurs, plus de départ à la retraite à 55 ans comme les instituteurs pour cause de pénibilité. Il faut croire que le métier est devenu plus facile.
En début de carrière, un prof gagne tout juste plus du SMIC et il progresse très lentement. Les trois premiers mois, il est payé avec un lance-pierre: l'administration prend son temps pour lancer la machine. Son salaire suivra une pente doucement ascendante sans aucune surprise, aucun à-coup.
Il est, comme dans le privé, pratiquement impossible désormais de toucher sa retraite à taux plein.

Contrairement aux profs du secondaire dont les affectations sont nationales, la nomination d'un prof des écoles est académique.
Lorsqu'il a la très mauvaise idée de passer le concours dans un département déficitaire, comme la Seine-Saint-Denis, il est de fait, condamné à y rester quasiment toute sa carrière. Sauf bien sûr, s'il magouille. Soit il se pacse avec un(e) collègue complaisant(e) qui travaille dans la province convoitée et il-elle fait jouer le rapprochement de conjoint, soit il-elle joue plus ou moins sincèrement la dépression aigue pour obtenir un dossier médical susceptible de pourfendre les rigueurs administratives. A ce moment-là, il-elle a quelques chances d'obtenir sa mutation.
Cette année, 175 demandes ont été accordées sur 2788. Encore ces demandes étaient-elles presque toutes étayées par un dossier social ou médical maousse costaud.
Sinon, sans magouille d'aucune sorte, un prof des écoles qui a envie de changer d'air peut espérer (j'ai bien dit espérer) avoir cette chance après vingt-trois ans de service.

Pour compléter le tableau, il faut savoir que le cumul d'emploi est ultra réglementé. Un fonctionnaire ne peut pas arrondir ses fins de mois comme il le souhaite.

L'évolution professionnelle ne dépend pas du mérite personnel, mais d'un calcul lié aux années d'ancienneté fait par l'administration. Quant aux perspectives autres que prof, elles se limitent à: inspecteur, chef d'établissement et...c'est tout. C'est assez décourageant.

J'oubliais: si vous avez travaillé dans le privé, le temps cumulé est pris en compte dans le calcul de l'âge de départ à la retraite, mais les salaires restent du domaine du privé. Car les caisses de retraite de la fonction publique sont hermétiques aux autres systèmes. Par conséquent, vous êtes marrons.
C'est ainsi qu une fois dans la fonction publique, on est condamné à y rester, sous peine de ne pas toucher de retraite du tout. Sauf une retraite privée amputée, puisque les années cotisées seront forcément réduites. Dans le privé, on peut changer d'employeur comme on veut: ça n'a pas d'influence sur le cumul des points de retraite.

Détails en cadeau
On croit rêver...

- Je n'ai jamais vu la couleur d'un médecin du travail, sauf à demander expressément un rendez-vous.
- Je n'ai jamais vu non plus la moindre prise en compte des heures supplémentaires, pourtant abondantes et souvent imposées par l'inspecteur.
- En cas de grève, les journées entières sont retenues sur le salaire, quand bien même le gréviste n'est en service qu'une demi-journée (ce qui n'est pas le cas dans le privé).
- Les inspecteurs sont en situation de toute puissance absolue. Ils ont le pouvoir de broyer les gens et il n'existe quasiment pas de contre-pouvoir. Il est rare de tomber sur ce genre de monstre, mais ça existe. - Ainsi, je connais une inspectrice qui diffame et persécute, qui ne prend jamais la peine de s'interposer si une famille est agressive ou irrespectueuse, et personne ne peut rien faire.
Pas de délégué du personnel pour intervenir.

Et bien d'autres choses encore...


Alors la sécurité de l'emploi, je ne crois pas qu'on la vole.
Le régime de retraite indexé sur les six derniers mois non plus.

* A statut égal et ancienneté équivalente, un prof allemand gagne autour de 4500 euros mensuels.





33 commentaires:

  1. Pour avoir été fonctionnaire, avoir quitté la fonction publique pour le privé (une grande entreprise et une PME)et avoir terminé ma carrière comme indépendant (une allergie aux grandes structures), je peux dire que j'ai goûté aux trois. Certes, les fonctionnaires ont de quoi se plaindre dans l'absolu (on trouve toujours d'excellentes raisons) et on trouve toujours dans le privé des gens mieux lotis. Mais leur statut et leur retraite en font encore des privilégiés. Leur "malheur" est moins grand que celui des autres travailleurs. Ils ne connaîtront jamais les menaces de licenciement, les joies de Pôle emploi, les années de chômage (dont les revenus comptent dans le calcul des retraites). Rappelons qu'en moyenne (en moyenne, j'insiste) le revenu d'un fonctionnaire est légèrement supérieur à celui d'un travailleur du privé et que la retraite calculée sur les six derniers mois (avec promotion juste six mois avant le départ) est elle aussi supérieure en moyenne.
    Mais pas de souci: les fonctionnaires seront moins touchés par la réforme! Ce qui accentuera les inégalités et en feront d'autant plus un groupe de pression "avantage-acquiste" et un réservoir de voix pour la gauche.

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    1. Pangloss, tout d'abord, je vous souhaite la bienvenue ici.
      Dans ce billet, je n'ai pas voulu exposer un quelconque "malheur". L'idée n'est pas non plus d'opposer telle et telle situation, parce qu'on n'en sortirait pas et que ça n'a guère d'intérêt.
      D'ailleurs, j'ai travaillé dans le privé et j'ai été au chômage avant de devenir fonctionnaire. J'ai donc aussi quelques points de comparaison.
      J'ai simplement souhaité exprimer un ressenti autant que publier un témoignage.
      Je trouve aussi intéressant que significatif votre réaction, car elle exprime ce que presque tous pensent: les fonctionnaires sont des privilégiés.
      Peut-être que globalement, oui. Encore que... Je ne sais pas si on peut raisonner globalement, car alors, on devrait penser que tous les non-fonctionnaires sont des exploités. Ce qui bien entendu, est aussi faux que réducteur.
      Je ne suis pas d'avantage persuadée que la fonction publique soit un réservoir de gauchistes, ni qu'elle sera moins touchée par la réforme. Ce dernier point reste du domaine de l'hypothèse.
      Dans le petit monde où j'évolue, je peux simplement vous dire que malgré la sécurité de l'emploi et le régime de retraites, on n'a pas du tout l'impression d'être des privilégiés.
      Dans les autres...il faudra leur demander.


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  2. @pangloss: je plussoie le commentaire de Pangloss avec une quasi-certitude, Pépère ne devrait pas trop s'en prendre aux fonctionnaires. trinqueront donc les actuels retraités et les classes moyennes du privé.

    Ceic dit comme je l écrivais ds un billet, Pépère aurait pu , compte tenu des circonstances, revoir en profondeur le système de retraites Français. La crise aidant,les Français auraient pu accepter bien plus que la réforminouchette qui s'annonce en attendant la prochaine.

    Er pour finir bénis le ciel d étre fonctionnaire aujourd'hui !
    bisous

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    1. Corto, j'attendais ta réaction!
      Tu as raison quand tu dis que le régime des retraites, toutes les retraites, devrait être complètement revu, parce que ça ne va pas pouvoir tenir bien longtemps comme ça. Reste à savoir comment.
      Bien sûr que je bénis le Ciel de ne pas craindre d'être mise à la porte demain. Evidemment.
      Mais je déplore qu'on amalgame sécurité de l'emploi, régime des retraites différent, à un ensemble de privilèges intolérables.
      Je voudrais tenter de faire comprendre que ces avantages-là ne sont pas si exorbitants, vu les usages un peu particuliers de l'Education nationale. J'en aurais de tonnes à raconter là-dessus. C'est à peine croyable.
      Quant à savoir qui trinquera, là, nous verrons. Mais je parie ma récolte de cerises que les gens qui font le même boulot que moi paieront aussi cher que tous les autres.
      Bises!

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  3. toujours délicat ce genre de comparatif et je n'exposerait pas d'arguments à charge ou en faveur. La racine du "mal" de cette pseudo crise trouve son origine dans ces revenchards des acquis sociaux qui de génération en génération jurent sur le lit de mort de leurs parents d'en faire baver aux "salopards en casquette".Ils contrôlent le pouvoir et placent les hommes politiques qu'ils jugent bons pour remplir les caisses.
    Ceci dit je suis tout près à publier ici même l'ensemble des avantages,revenus et dossier médical qui est mien à l'aube de mes quarante ans de cotisations,sortez les calculettes et les mouchoirs.

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    1. Bourdon, absolument d'accord avec toi. S'accrocher à des acquis comme des tiques au cou d'un chien est égoïste et stupide. J'espère que ceux qui me liront n'auront pas l'impression que j'en fais autant, parce que je ne crois pas être dans cet esprit-là.
      Je ne prétends évidemment pas que tout est rose "ailleurs".
      Dans la mesure où j'ai l'impression de ne pas avoir volé les fameux privilèges qui m'attirent les foudres des non-fonctionnaires, j'ai essayé d'expliquer mes raisons. Et je me rends compte que c'est difficile, parce que bien peu entendent: je suis une privilégiée, point.
      Alors oui, bien sûr que la sécurité de l'emploi procure un grand confort. Evidemment. Seulement il y a des contreparties. Pareil pour le régime de retraites, et voilà pourquoi j'ai tenté d'exposer pourquoi je ne crois pas qu'il soit juste de l'aligner sur le système privé actuel.

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  4. Ils sont peut-être moins payés mais les avantages en nature, sécurités de l'emploi et autres avantages collatéraux en font effectivement des gens plus que nantis.

    Ce n'est pas vraiment le sujet, mais comme c'est toujours plus ou moins à l'ordre du jour:

    Des images très édifiantes de nos zamis zumanistes et démocrates de l'opposition Syrienne:

    http://www.moinillon.net/post/2013/06/15/atrocities

    Pendant ce temps, nos zélites ont rouvé leurs bébés phoques, à savoir les zomos. Menaçés par les dangereux extrémistes Chrétiens.

    On comprend pourquoi elles encouragent leur massacre ailleurs.

    Et pendant ce temps, nos fonctionnaires gueulent qu'ils-ne-sont-pas-assez-payés-ni-considérés...

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    1. Tchetnik, je déplore autant que vous le sort qui est fait aux Chrétiens en Syrie. C'est abominable. Une véritable honte. Un abomination.
      C'est vrai que comparé à ce qui se passe là-bas, nos petits soucis sont parfaitement dérisoires.
      Ça ne va pas être facile de vous répondre, maintenant. Tchetnik, vous ne me facilitez pas la tâche!
      Alors voilà, j'ai commis un billet sur un sujet dérisoire..dont le sujet me préoccupe cependant, parce que je voudrais éviter d'obliger mes filles à m'entretenir quand je ne serai plus en état de travailler. Il n'est pas question de gueuler ici, parce que nous sommes des gens bien élevés et que gueuler ne sert à rien d'autre qu'à se rauquir la voix.
      Il faut d'abord faire quelques mises au point:
      Je ne bénéficie d'aucuns avantages en nature, sauf si on considère comme tels les quelques boîtes de chocolat que je récolte à Noël.
      Je ne vois pas non plus de quels avantages collatéraux peuvent bien bénéficier les enseignants du premier degré. Les vacances? Mais on en passe une partie à travailler et l'autre..à dormir et à récupérer, comme tout le monde.
      Votre observation est néanmoins fort intéressante, parce qu'elle révèle la façon dont les non-initiés imaginent le fonctionnaire type. Je sais bien que c'est ainsi, c'est pour cela que j'ai écrit ce billet.
      Je crains que nos dirigeants fonctionnent de la même manière. Là, c'est plus grave, parce qu'ils ne sont pas sensés ignorer la façon dont les choses se passent. Et on dirait bien que si.

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    2. Comme avantgae collatéral, on trouve dans certains endroits des logements gratuits pour les instits, juste à côté des écoles.

      On trouve aussi des conditions de transports et de loisirs plus que séduisantes, par exemple.

      C'est vrai que quand la réalité dépasse la fiction, on s'en tient souvent à ladite réalité.

      Et effectivement, j'aime faire un parallèle entre ces fonctionnaires qui paralysent un pays entier et prennent le peuple réel en otage pour quelques points de retraite sur leur nirvana de fonctionnaire et des populations dont tout le monde se fiche, voire qui sont diabolisées par ces mêmes fonctionnaires républicains et qui, elles, vivent des situations bien plus dramatiques.

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  5. "Heureux comme fonctionnaire en France" pourrait-on écrire...

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    1. Tchetnik, je vous invite à un stage de quelques mois dans mon univers professionnel. Vous verrez, c'est riche d'enseignements!
      Et puis, pour le recrutement, aucun problème: 400 postes vacants dans le départements cette année, à cause des démissions et du manque de candidatures!

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  6. Un prof allemand enseigne, il transmet des connaissances. C'est difficile et il est normal qu'il soit bien payé.
    Un prof français gave le cerveau des petits nenfants avec de la propagande bien pensante politiquement correcte toutes matières confondues. Et en prime il faudrait le payer correctement ???

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    1. L'éducation en Allemagne tend hélas à être aussi idéologique qu'en France.

      Idem pour le Canada.

      Il ne reste plus guère que la Russie pour fournir un enseignement de qualité et même là-bas, les banksters et les loges sont à l'oeuvre.

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    2. Juntos, je ne sais pas si l'excellence des profs allemands est telle que tu la décris. Je sais seulement que les profs français qui bossent sont payés exactement comme leurs collègues qui bossent moins et ça, ça m'énerve!
      Parce que oui, tout de même, il y en a qui sont encore assez fous pour travailler, alors que tout le monde pense qu'ils passent leurs journées à faire faire des gâteaux aux mômes!
      Hallucinant :)

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    3. Toute plaisanterie mise à part, je n'ai pas la moindre idée du contenu des programmes en Allemagne, ni de la qualité de leurs enseignants.
      Mais en France j'ai pu constater en tant qu'"usager" du système scolaire que pour un enseignant qui travaille très bien, deux le font correctement, et trois se contentent de répéter niaisement ce qui est écrit dans le manuel, gavage de cerveau compris.

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    4. L'Allemagne est aussi mal barrée que nous. Les gosses sont d'une ignorance crasse, et de plus en plus mal formés, sauf pour l'apprentissage dont se chargent les entreprises elles-mêmes pour recruter leurs futurs employés. Quelques Länder s'en sortent bien comme la Bavière ou la Saxe, elles financent donc un enseignement dont elles exigent un retour et le gros Bavarois quand il commence à cogner, c'est mauvais...mais dans d'autres Länder, c'est catastrophique, le niveau zéro de la culture.

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    5. Et bien voilà qui est clair. Lecanasson, merci d'avoir éclairé notre lanterne à propos de l'enseignement allemand. J'avais aussi entendu dire que selon les Länder, on pouvait être très différemment servi, mais ma source (unique), me semblait un peu mince pour argumenter.

      Cela dit, je ne comprends pas pourquoi, en France, on s'obstine toujours à considérer ce qui se passe en Allemagne comme le nec plus ultra de ce qu'il y a de mieux. On fait un complexe, ou quoi?

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    6. L'Allemagne, c'est comme la Finlande, une minorité française en parle la langue, (dont très peu de journalistes, qui ne parlent pas mieux l'anglais d'ailleurs), donc on peut inventer n'importe quoi, personne n'ira vérifier.

      J'ai juste demandé aux gens sur place comment cela se passait au niveau scolaire et ils ont levé les bras au ciel. Ils sont de leur côté persuadés que le système française est mieux, car ils ont vu des reportages sur les lycées (d'élite) à Paris.

      Paris, c'est la France pour les Allemands...

      Vérité transalpine...

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  7. Bin justement, je connais le milieu pour y avoir un peu trvaillé.

    J'y ai constaté les avantages assez considérables dont bénéficiaient les instits qui, las des imbécilités du système, en acceptaient quand même les prébendes (et donc la bouclaient) et le comportement de commissaires politiques des rectorats et inspecteurs académiques.

    Pas étonnat qu'il n'y ait pas de candidature.

    Plus personne n,accepte de bosser à ces conditions, même en crvant de faim. Bien des gens ont encore leur dignité. Sans oublier les pauvres bougres embauchés par le biais de Pôle Emploi comme "animateurs" de classes de langues et qui finissent par faire le travail d'un véritable instit...
    Prébendes d'un côté pour les laquais, trvail de Zeka pour les "profanes".

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    1. Tchetnik, moi j'accepte parce que j'ai deux filles étudiantes et que je suis fraîchement divorcée. Peux pas me permettre de fusiller leur vie. J'accepte aussi parce que j'aime enseigner et que je me sentirais coupable de lâcher les mômes dans ce maëlstrom.
      On peut exercer ce métier sans perdre pour autant sa dignité: pas obligé de dire amen à tout.
      Ceci dit, pour en revenir à notre discussion, les avantages que vous citez, je n'en ai jamais entendu parler. Possible que ça ait concerné des instituteurs,il y a quelques temps. Leur statut leur donnait en effet droit à un logement de fonction gratuit ou très bon marché. Ça, c'est terminé.
      Sinon j'ai le plaisir de vous en apprendre une bien bonne: les animateur venus de Pôle Emploi ne se contentent plus d'animer les classes de langue. On leur confie des classes à temps plein en les sous-payant.

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    2. En effet, pour les "animateurs" c'était déjà le cas il y a 8 ans.

      Après, je ne doute pas de votre sincérité ni de vos motivations, mais il faut bien comprendre que les fonctionnaires honnêtes, qui font leur travail, avec obligation de résultat (concept qui leur est en général étranger) et sans avoir vu la queue d'un seul de ces avantages sont aussi légion que les musulmans éduqués à l'Européenne, qui vivent effectivement leur foi de manière pacifique et intérieure, et qui sont aussi peu représentatifs de l'ensemble, comme les poissons volants de Achod Malakian.

      Pour ma part, ayant de la famille côté SNCF, côté EDF (assimilés) et ayant cotoyé longtemps l'Éducation (sic) Nationale(resic), j'ai pu me rendre compte que ces prébendes ne relevaient pas de la légende.

      Et cela agace à juste titre ceux qui n'ont que leur force de travail et qui sont payés à l'heure, voire qui n'ont pas de travail du tout et qui constatent le comportement des gras syndicalistes CGT lors des grèves SNCF.

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    3. Je peux très bien comprendre que cela agace. Oui.
      Mais les "privés" devraient comprendre aussi que cela agace les fonctionnaires qui bossent (et j'en connais pas mal. Il faut dire qu'on est face aux gosses toute la journée. Difficile de les traiter comme des usagers de la SNCF) d'être considérés comme des fumistes qui sucent le sang des autres.
      Je comprends fort bien votre ressentiment.
      Mais il faut aussi que vous compreniez le mien. Etre amalgamée ainsi à des gens qui semblent aussi peu scrupuleux me donne un sentiment aigu d'injustice.
      Auquel s'ajoute, bien entendu, ce projet de réforme des retraites. Compte tenu de tout ce que j'ai déjà exposé, je persiste à la voir comme une vacherie particulièrement sournoise.

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  8. Un inspecteur qui se fait taper sur les doigts, ça se voit rarement.
    Néanmoins lorsqu'un inspecteur fait soudainement valoir ses droits à la retraite, ça ressemble à un limogeage.
    et cette possibilité rassure un peu (quant-au fonctionnement du mammouth).

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    1. Bonsoir en passant, et bienvenue ici!
      Merci de tenter de me réconforter, mais pour qu'une telle chose arrive, il en faut!
      Cette inspectrice se garde bien de dépasser la cote d'alerte. Elle ne prend pas de risque.
      Le mammouth fait écran.

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    2. Merci de me répondre. Qu'un inspecteur ait demandé prématurément sa retraite, c'est reconstituable avec
      une recherche sur le net.
      Par contre pour prouver qu'il avait dépassé la cote d'alerte; le mammouth se tait comme la "grande muette".

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  9. Ne vous énervez pas, il n'y aura pas de retraite pour personne ou pas comme on se l'imagine. Plutôt un truc, genre soupe populaire 1 fois par jour et pas d'électricité dans les chiottes qui seront bouchées depuis un bail.

    On envisage de faire passer les annuités de 41,5 à 43, puis 44 pour la génération de 1966 à partir de 2020, soit dans 7 ans. C'est la fuite en avant. Ce ne sont pas les trois pékinois qui vont rester à trimer qui vont remplir les caisses vides.

    Ca fait des lustres que les caisses sont pompées par les caisses déficitaires du Service publique et assimilé. RATP, SNCF, EDF-GDF, Lyonnaise des Eaux, Armée (les trois corps), Ministères, Sénat et Assemblée, j'en passe et des meilleurs, lesquels ont peu ou prou versé leurs cotisations dans leurs propres caisses en temps utiles, voire pas du tout.

    Comme pour les nappes phréatiques, à force de pomper, par temps de sécheresse, on finit par voir le fond, et comme la sécheresse (économique dure), et bien, ça commence à sentir le roussi puisque on fait tout pour casser l'entreprise privé dans un délire kolkhozien et que ce n'est pas fini, le but final étant de rapatrier le boulot quand les chômeurs accepteront un temps plein à 500,00 €, c'est notre dernier mot, Jean-Pierre !

    On pourra aligner tout le monde sur un seul mode, ça ne changera pas grand-chose au fait que la prochaine étape, l'inévitable étape, sera d'aligner toutes les retraites à une certaine somme (sauf les privilèges).

    To be continued.

    P.S. : Dans le privé, ça fait un bout de temps que les heures supp' ne sont plus payés ou récupérées. Ca, c'était avant. Dans le meilleur des cas, elles sont payées au taux horaire dit normal.

    - On ne fait pas grève non plus, au risque de se prendre la porte pour n'importe quel motif (c'est pas cela qui manque) et de se retrouver à Pôle Emploi.

    - Les délégués du personnel, ils font comme tout le monde. Ils la ferment pour ne pas finir dans un placard. Les gens, pour échapper à un chefaillon, ont deux solutions : la démission ou la dépression.

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    1. C'est vrai Lecanasson. De toute façon, Dieu seul sait où nous en serons dans 20 ans. En attendant, on peut toujours pousser une râlerie en passant. Ça mangeu pas d'pain! Et puis ça soulage et on cause.
      Pour ce qui est continued, je pense quand même que ça dépend des boîtes. Parce que des gens qui récupèrent leurs heures d'une manière ou d'une autre, j'en connais. Des qui font grève, il y en a aussi. D'accord, c'est qu'ils n'ont plus rien à perdre et leur cas est désespéré, mais il y en a.
      Quant aux délégués de personnel protégés par leur statut, je veux bien croire qu'ils se font rares, mais il y en a aussi. A l'occasion, je te dirai à qui je pense.
      Donc là comme en toute chose, attention à ne pas être trop monolithique.
      Je suis la première à reconnaître que les conditions de travail dans le privé sont très différentes de celles du public, plus précaires, souvent pas marrantes.
      Mais je voudrais bien que le camp d'en face finisse par comprendre que tous les fonctionnaires ne sont pas logés à la même enseigne, même si ce sont des cochons de privilégiés qui ne peuvent pas être virés.

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  10. Les retraites sont de toute manière plombées. le système tel qu'il existe n'est plus viable et aurait dû être amendé depuis longtemps. Il ne l'a pas été justement à cause des grèves-chantage des mafias rouges syndicales du servicepublic, lequels souhaitent si souvent être dispensés des mêmes efforts qui sont réclamés aux "privés", lesquels n'ont pas ces moyens de pression, ni ces privilèges, ne ces conditions de travail plus que favorables.

    Et, hélas, les fonctionnaires qui ne bénéficient pas de ces rprébendes, ou qui les refusent constituent, comme les musulmans pacifiques, les 0,00001 pour cent de la masse.

    Si lesdits ne veulent être assimilés à leurs collègues qui possèdent des privilèges certainement bien plus grand et bien plus incapacitants pour l'économie Française que ceux de l'"Ancien Régime"(sic), ils devraient alors s'en démarquer officiellement et proclamer officiellement leur refus de cette mafia. Mais je n'en ai jamais vu aucun qui ait eu ce courage ou cette lucidité.

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  11. Le statut des fonctionnaires prof (des écoles/ou dans le secondaire) m'est inconnu (sauf mes cops qui bossent en ZEP et qui font grève parce qu'elles avaient justement une amie à voir ce jour là...). Quant au régime des retraites, je ne m'y suis jamais intéressée, car j'ai été élevée (j'ai 32 ans) avec l'idée que je n'aurai pas de retraite. Alors mon seul but aujourd'hui est d'arriver à l'autosuffisance alimentaire (c'est presque pas une blague).

    Dans la fonction publique territoriale, tout ce que je peux dire, c'est qu'on ne sait pas gérer sa masse salariale: les élus ne s'intéressent pas vraiment (ils ne sont pas tous comme ça) au travail des catégorie C qui constituent l'essentiel de leur ressources humaines, et du fait, il y a des gens, tu ne sais pas ce qu'il font. Ils sont là, poussiéreux, improductif au possible, cantonné à une tâche.

    Quant à la fonction publique d'état, je n'ai qu'un stage en pratique au ministère de la culture: incroyable tous ces gens dans des bureaux: mais que font-ils?

    Bref, il y 3 fonctions publiques (je ne connais rien à l'hospitalière).

    Avoir une classe devant soi est loin d'être simple je trouve, et comparé à d'autres fonctionnaires, vous n'êtes pas les mieux lotis.

    Question: ne pourrait-on pas supprimer l'intermédiaire le plus rouillé qui soi: le rectorat? (un an pour répondre à une demande d'emploi pour être auxiliaire de vie scolaire)


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    1. Je te rassure : il n'y a pas qu'au Ministère de la Culture, le Ministère de la Défense, c'est pas mal non plus.

      Certains n'avaient aucune idée des tâches précises qui leur incombaient. Au bout d'un moment, ils ne cherchaient plus, ils faisaient comme les autres. Ils faisaient semblant d'être débordés !

      Après, dans la fonction hospitalière, comme dans la Police Nationale, où on veut du résultat, c'est un peu comme dans le privé, c'est un art de filer son boulot à d'autres et de crier à l'implosion. Ca occupe des journées entières, voire des années.

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  12. Alors permets-moi de te dire dire que tu n'a rien perdu à ne pas voir le médecin du travail, ceux sont des guignols incompétents !!!

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Vos commentaires sont les étoiles scintillantes de ma galaxie. Si toutefois des météorites menaçaient de fracasser ce modeste espace de parole, je me réserve le droit de les renvoyer dans les étendues glacées de la blogosphère. Moi, Io, ne saurait être tenue pour responsable de leur composition ni de leur destin