mercredi 31 mai 2017

LA CONQUETE RAMPANTE DE L’ISLAM






 Si l’envie me prend de causer de mes plantes de balcons, je n’y réfléchis même pas, j’en cause.
De l’islam, on ne cause pas comme ça. Pourtant, nous sommes dans un pays de libertés. Personne ne m’empêche de m’avachir dans mon canapé et de me lancer. C’est à coup sûr ce que me feront observer les gens de bonne volonté.
Oui, mais non.
Pas si simple.

Mettons qu’un beau matin, je me dise : « Tiens, si je déballais mon sentiment à propos du Ramadan, de la lâcheté des politiques face à l’invasion de l’islam dans les rues, des prières sur le trottoir, de ce que j’en pense au fond… » le choix est vaste. Aussitôt, je ferais machine arrière : « Attention, il va falloir faire gaffe à ce que je dis. On ne rigole pas avec ce sujet-là ». Et puis finalement : « Je laisse tomber, pas envie de m’embêter à orpailler mes mots, j’ai des copies à corriger, mes rosiers à arroser, ma copine à appeler… »
Ça s’appelle de l’auto censure.
Il va de soi que je ne suis pas seule à éprouver cette gêne face à l’islam. En société, à moins d’être entre intimes ouverts, le sujet est devenu pratiquement tabou, sauf s’il s’agit d’en faire la promotion sous un jour apaisé et rassurant.

 Ainsi lundi une chaleur féroce avait envahi l’école. 29°C moites à huit heures du matin dans ma classe ; on se serait cru dans le golfe du Bengale. A 10 heures, tout le monde était à plat, en sueur, et se lamentait en salle des maîtres. C’est alors qu’une brave collègue, pour dire quelque chose, nous appela à compatir avec les fidèles de Mahomet, qui venaient de commencer le Ramadan. Il y eut un silence. Le mien s’interprétait comme suit : « Je n’en ai rien à secouer, du Ramadan, qu’ils se démerdent avec et transpirent sans nous faire ch…. »
Je ne sais ce que signifiait celui des autres, mais, en soft, « Nous aurions des choses à dire, mais nous préférons nous abstenir » suintait. Je laisse la version corsée à l’appréciation de vos imaginations.

 Une collègue mariée à un mahométan a bienheureusement rompu ce silence pesant en nous faisant savoir qu’effectivement, son mari en bavait. Par devers moi, je me suis dit qu’il ne l’avait pas volé puisque le saint homme avait voulu zigouiller leur chat, qu’il ne faisait jamais la vaisselle ni le ménage et qu’il décidait souverainement des dates et lieux de vacances de la famille.

En réalité, nous passons notre temps à détourner pudiquement le regard et les mots dès qu’il s’agit d’islam.

Voilà quelques années, à Aulnay, une collègue n’avait pas osé faire de remarque à un élève qui portait un tee shirt à la gloire de Mohamed Merah, ni convoquer ses parents. Sans tomber dans cette extrêmité, nous passons notre temps à mesurer notre langage pour ne pas devenir la cible de garde rouges criant au racisme. Allez dire à un sagouin d’élève qu’il écrit comme un cochon, vous risquez d’avoir de sérieux ennuis s’il s’appelle Omar. Allez proposer des bonbons à un anniversaire, à tous les coups, un môme va émettre des doutes sur leur hallalité, des fois qu’ils contiendraient de la gélatine de porc. Je n’en suis plus à mon premier et maintenant, j’envoie valser en lui suggérant de réserver ces questions-là à sa famille et de ne pas en manger. Mais au début, j’étais surprise et très mal à l’aise.

 Comment en est-on arrivés là ? Nous sommes en train de subir ce que l’écrivain algérien Boualem Sansal appelle « l'expansion sans bruit ni fumée de l'islam ». Il ajoute que « c'est le moins connu des phénomènes…puissamment soutenu par les pays musulmans et les grandes organisations islamiques (OCI, LMI). Le but est l'enracinement de l'islam sunnite en Europe." Il va de soi que c’est aussi le plus dangereux puisque, observe-t-il : « Le résultat est remarquable: l'islam progresse dans tous ses segments, plus vite qu'il ne le fait dans les pays arabes, où l'islamisme dominant empêche son déploiement, ou en Afrique noire et en Amérique, où les évangélistes font barrage. »

A l’appui de son analyse, j’ai observé comment certains musulmans et en particulier certaines musulmanes ( c’est à elles que j’ai affaire, en général) ont affûté leur stratégie de séduction pour amadouer l’infidèle. Ces stratégies portent des noms : taqiya, tawriya, kitman, muruna*. Toutes sont des armes de guerre destinées à duper le non-croyant pour lui donner une fausse image de la religion musulmane et l’inciter à baisser la garde. Nos politiques s’y sont si bien englués que quiconque émet des doutes sur les possibles intentions réelles d'un adepte de Mahomet est aussitôt taxé de salopard. Il y a quelques années de cela, à Aulnay, toute l’école a subi une collègue qui pratiquait cet art avec une maestria sidérante. Elle nous offrait de petits gâteaux, nous parlait de ses traditions avec bonhommie, de la multiplicité des origines de sa famille et se présentait comme ouverte et sympathique. Jusqu’au moment où nous avons découvert qu’elle couvrait les mamans voilées de compliments appuyés sur leur beauté, qu’elle complotait avec les mêmes à propos des sandwiches hallal de la kermesse en des termes sans équivoque. Pire, elle avait réussi à dresser l’inspectrice contre nous en lui faisant croire que nous la traitions mal ; laquelle, ouvrant le parapluie, nous avait morigénés comme des gosses et avait menacé la directrice de lui envoyer des associations anti-racistes. La naïve était loin de se douter que cette  collègue  hurlait après ses élèves de 6 ans en arabe et qu’elle les terrorisait. Une fois la zizanie semée dans l’école – nous n’avons plus jamais réussi à entretenir des relations de confiance avec les parents musulmans après ça - et notre hiérarchie définitivement persuadée de notre islamophobie crasse, elle s’en est allée sévir ailleurs. Cet exemple-là est le plus frappant, mais il y en a d’autres. Au point que je me méfie comme de la peste des propos tenus par les musulmans de la caste dominante désormais, tant je doute de la pureté de leurs intentions.

 Nous devons accepter de troquer une juste colère contre l’exposition de bougies ridicules quand une bombe explose.
Nous subissons ad nauseam les interviews et déclarations sinueuses des Tariq Ramadan et autres imposteurs en costume.
Nous subventionnons des associations telles que l’UOIF, ou le CFCM, maîtresses du double discours et tentacule expert dans la propagation de cette confusion d’idées.
Nous acceptons la tenue de la RAMF (Rencontre Annuelle des Musulmans de France) du Bourget, où plusieurs prédicateurs haineux sont venus répandre la bonne parole sans être inquiétés.
Quiconque émet une réserve ou une critique est conspué et prend le risque d’être traîné en justice, tels Cécile Pina ou Georges Bensoussan .

Ils sont forts, ces musulmans.

Nos lois protègent leurs excès.
Nos journalistes préservent leur chatouilleuse sensibilité (Arte vient de supprimer une émission qui dénonçait l’antisémitisme des musulmans).
Nos ministres ne pipent mot lorsqu’un barbu moyenâgeux, Idriss Sihamedi dégoise en leur présence (ici, Najat Valleau-Belkacem).

Nous-mêmes en sommes à contrôler, jusqu’en famille, notre pensée et nos propos à leur sujet.

Ils sont très forts. Si forts que nous en sommes arrivés à nous croire coupables d’oser ne pas penser dans le même sens qu’eux.


*Tous ces termes sont doctement expliqués avec toutes sortes de citations. Je vous invite à aller les consulter. Ici, je résume.

 
Taqiya:  Autorisation religieuse donné à tout musulman de mentir et de tenir un discours inverse de ce qu'il pense pour ne pas attirer l'attention ou la colère des non-musulmans auprès desquels il vit.

Tawriya: Distorsion de la formulation tant que la lettre demeure. En gros, un musulman peut jouer sur les mots pour faire passer une vérité qui n'est pas celle qu'on pourrait croire.

Kitman: Dissimulation mensongère d'une part de la vérité.

Muruna: Possibilité de ne pas obéir à tous les commandements pour mieux dissimuler ses intentions.

Nous sommes bien loin de l'idéal de vérité et de transparence professé par les Chrétiens et les autres, tout autant imprégnés de culture judéo-chrétienne.

mercredi 17 mai 2017

Ma vie d'artiste Kyogen

Croyez-moi si vous voulez, hier soir, j'étais au Japon.
Il y a six cent cinquante ans.
Autour de 1350.

Et là, vous vous dites que la pauvre Io, bien que gavée de vacances, en a pris un sérieux coup sur la cougourde.

Point!

Hier soir, une amie japonaise m'a invitée à une soirée d'initiation au Kyogen à la maison de la culture du Japon. J'ai sauté sur l'occasion. Le Nô, j'en avais entendu parler, mais le Kyogen, jamais. Alors j'étais fort curieuse et je n'ai pas été déçue.

L'endroit était à peu près vide à 18h30, lorsque nous sommes arrivées. Nous avons commencé par une expo gratuite et fréquentée par exactement trois personnes sur l'oeuvre architecturale de Junzô Sakakura. J'aurais bien aimé esquiver ça, mais la moindre des politesses était tout de même de ne pas commencer par un caprice. Pas si barbant que ça, Sakakura. Intéressant même. Et très connu, semble-t-il. Un disciple de Le Corbusier.



Après avoir pris une mini pause sur des chaises Sakakura (il s'est aussi préoccupé de ce détail),
 nous sommes passées en un éclair du dernier étage au troisième sous-sol de l'endroit avec le sentiment d'être englouties dans les limbes.

Là, un monsieur fort poli nous a accueillies avec les courbettes d'usage, nous expliquant l'essentiel, vérifiant nos billets (5 euros, pas cher pour une heure trente de kyogen) et nous guidant jusqu'à une porte en exactement dix secondes.
Une dame a pris le relais pour nous remettre un mystérieux document sur lequel figurait des syllabes. "Usagi - An no yama kara, kon no yama ae"...
Nous avons pris place sur des gradins, peuplé d'une vingtaine de personnes a majorité européenne, dont certaines à la dégaine bizarre. Le reste était Japonais, à la dégaine normale.
Au centre: une vaste scène étincelante, où attendait un homme, vêtu à la manière traditionnelle, dont je suis infichue de me rappeler le nom.


Dans un silence quasi religieux, il a entrepris de nous expliquer la symbolique de la scène, du pin qui constituait le décor et l'art du Kyogen. Une dame aux cheveux gris traduisait.

En résumé, le Kyogen, c'est le pan comique du Nô et le style a été fixé entre 1300 et 1400. Voilà pourquoi la chanson imprimée sur le fameux papier était en japonais dialectal et présentait sous forme de charade l'existence d'un lapin aux spectateurs." Usagi" veut encore dire lapin aujourd'hui.

Alors, le monsieur a entrepris de nous apprendre à chanter la chanson du lapin.
D'une voix claironnante, moitié psalmodie, moitié mélodie, faisant durer chaque syllabe, il vous a modulé ça de telle sorte que tout le monde est resté scié. Le silence a été total. Mais il a fallu se lancer en répétant de nos voix chevrotantes (et en japonais médiéval) la chanson du lapin.
Ann Nôôô Yaamâââââ Karaaaaa (la voix remonte en virgule aigue), Konnnnn Nôôô Yaaamâââââ Aaaaéé (re-virgule aigue). Et ainsi de suite.
La puissance comique de la chose tenait au choix du vocabulaire qui évoquait l'arrivée trottinante du bestiau oreillu et les onomatopées lapinesques: "Fu! Pu! To."

Le fils du monsieur, quinze ans grand maximum et aussi habillé à l'ancienne, avait rejoint son papa sur la scène et nous a collé la honte en chantant d'une belle voix assurée ce que nous-mêmes, nous essayions de bredouiller.

Ensuite, nous avons été invités à nous déchausser, à revêtir des chaussettes, pour monter sur cette vénérable scène du Nô et nous essayer à la danse du lapin.

C'est effrayant de difficulté.

Tout en chantant d'une voix d'outre-tombe la puissance comique de l'évocation d'un lapin qui surgit de la montagne en se trémoussant et agitant les oreilles, il convient de mimer au petit doigt près. C'est codifié à mort. Interdiction absolue d'improviser quoi que ce soit et, à part quelques saccades, tout va très lentement.

Le danseur tient un éventail fermé dans la main droite, qui prolonge son geste. "Ann Nôôô Yaamâââââ Karaaaaa", il faut glisser doucement et en rythme le pied gauche en oblique vers la gauche tout en chantant et lever lentement le bras droit armé de l'éventail pour évoquer la montagne qu'on voit là-bas. La main gauche, elle, reste collée au corps, poing serré mais pas trop. Et puis le pied droit rejoint le pied gauche. On se retrouve pieds joints. Ensuite, ça part à droite et ça continue jusqu'à "U! Sa! Giii! Jya!!" C'est un lapin.

Le jeu-danse du monsieur était évident et léger comme une plume. Nous derrière, de vrais tonneaux, mais ce n'est pas grave, parce que j'ai découvert un art d'une exigence et d'une grâce insondables. Le pouvoir comique de Kyogen, à mes yeux d'Européenne, en dit long sur le Nô qui lui, n'est pas comique et sur l'immensité du chemin qui reste à parcourir pour les comprendre.

                       Je n'ai trouvé que cette vidéo. Le monsieur d'hier était bien meilleur.

lundi 8 mai 2017

Macron: etymologie

Le nom Macron a une origine, comme tous les noms.
Je me suis amusée à fouiller pour en savoir plus et que nous révèle Google?

"Origine et étymologie du nom MACRON. Origine : "macron" est un nom de famille rare, forme contractée de maqueron, diminutif de maquerel, nom issu du moyen neerlandais makelaer, avec le sens de courtier, entremetteur ."

Trop beau! 
Alors j'ai regardé d'autres versions.

La Revue française de généalogie préfère parler de menton. Elle nous raconte doctement les origines de la famille d'Emmanuel lui-même en personne, sans histoire de maquereau: "porté par près de 300 foyers français (dont deux autres Emmanuel Macron), qui semble être issu du vieux mot picard maqueron, désignant le menton (proéminent) mais peut aussi avoir été un diminutif de l’ancien prénom Macquart (formé sur les racines magan (la force) et hard (dur)."  

Geneanet met tout le monde d'accord: "
Macron : Surtout porté dans la Somme et le Pas-de-Calais, c'est une forme contractée de Maqueron, Macqueron (même région). Le mot "maqueron" désigne en picard le menton, de façon péjorative (cf. Alcius Ledieu, Glossaire du patois picard de Démuin). Ce pourrait donc être le surnom de celui qui a un menton proéminent. Mais on pensera aussi, et peut-être surtout, à un diminutif du nom de personne Macquart (voir ce nom). M.-T. Morlet propose pour sa part une variante, avec un autre suffixe, de Maquerel, Macrel (voir ce nom), ce qui paraît moins probable." 

En somme, on oscille entre le gros menton disgracieux et la chafouinerie du maquereau.

Mais ce n'est qu'un nom.  Rien de bien grave.

Emmanuel Macron, par Gilles Morand, caricaturiste
 

jeudi 4 mai 2017

Cour de récré

Aujourd'hui, j'étais de service de récré.
En clair, je devais me planter dans un coin de cour pour scruter les môminets, sécher les larmes, mettre du froid sur les bosses et régler les différends.
Ce dernier point est le plus difficile à faire bien et juste, parce qu'il y a du bruit et qu'il faut faire vite.

Je profitais d'un éphémère rayon de soleil lorsque deux mignonnets de CP ont surgi dans mon champ de vision, très remontés l'un contre l'autre.

Le premier avait mal parlé à l'autre, qui avait pris la mouche.
Comme je tentais de comprendre le pourquoi du comment, histoire de rendre justice comme il faut, Môminet 1 dit soudain à l'autre: " Tu dis que des mensonges, d'abord!"
Môminet 2 rétorque, tout poil hérissé: " C'est pas vrai! C'est toi le menteur! Et puis d'abord tu as volé des billes à Louis!"
S'ensuit un échange crescendo.
-" Nan! Et puis toi, tu as des cartes et c'est interdit! Maîtresse! Il a des cartes! (Explication: il s'agit des cartes Nintendo ou autres qui ont fini par être interdites à cause des chamailleries sans fin qu'elles engendraient)
- Il a piqué des billes à Louis! Louiiiiiis!"
Et ainsi de suite, jusqu'à ce que je coupe court pour les prier de jouer gentiment, sans quoi, je me verrais contrainte de réquisitionner les billes coupables. Quant à Louis, je l'invitais à venir me raconter ses malheurs en direct, ce qu'il s'est abstenu de faire.
Louis préfère s'abstraire. Un prudent.

Allez savoir pourquoi, avec un brin de mélancolie, j'ai vu dans cet échange comme une évocation du débat politique d'hier soir.
Môminet 1 et 2, Marine Le Pen et Macron, même combat. 

Sauf qu'hier soir, se jouait l'avenir de notre pays.

Aujourd'hui, j'étais dans une cour de récréation et la hauteur des débats ne m'a pas semblé tellement plus élevée.