Résumons.
D'abord, il y a eu Vincent Peillon et son tableau de chasse:
- La réforme des rythmes scolaires, appliquée à l'arrache, sans aucune concertation ni avec les parents, ni avec les communes, ni avec les enseignants. Elle coûte une fortune, aggrave les inégalités et fatigue les mouflets. Pour rappel, le décisionnaire est cet homme inquiétant, partisan de l'émergence d'un homme nouveau, arraché au déterminisme familial puis refaçonné par Mère Education Nationale.
- La théorie du genre, dont on veut à tout prix nous signifier que c'est un fantasme et que jamais, au grand jamais, il n'a été question de l'infliger aux enfants. Pour se faire, des directives et consignes de lecture un petit peu
Et Najat dans tout ça?
Attendez, j'y viens.
Ensuite, après un passage-éclair de Benoît Hamon, nous avons désormais Najat Valleau-Belkacem, l'étoile montante. La chouchoute aux yeux doux et aux belles paroles.
Son tableau de chasse vaut largement le précédent.
Voyons cela:
- La réforme des collèges
Résultat: les profs remontés comme des pendules, la simplification appuyée de l'enseignement du français, la suppression des classes européennes, la quasi disparition de l'enseignement construit des langues anciennes, la réduction de la deuxième langue vivante (surtout l'allemand, langue à flexion plus difficile) à une peau de chagrin désolante, les ubuesques EPI, l'accent mis sur l'enseignement et la valorisation de l'histoire des civilisation musulmanes (là, je fais très attention à ce que je dis parce que le sujet est explosif), le projet de l'introduction de la langue arabe en CP, le rétablissement de l'autorisation pour les mères voilées d'accompagner les sorties scolaires...et en prime, sur Canal +, elle laisse s'exprimer sans réagir le salafiste Idriss Sihamedi.
Ça commence à sentir le fagot. Vite, vite, regardons ailleurs et parlons d'autre chose!
Et si au contraire, on mettait les pieds dans le plat?
Najat est membre du Conseil de la Communauté Marocaine à l'Etranger depuis 2007 par décret (dahir) du roi du Maroc. En abrégé: CCME.
Qu'est-ce que c'est que ce truc?
Officiellement une institution justement crée en 2007, "chargée du suivi et de l'évaluation des politiques publiques du Royaume envers ses ressortissants à l'étranger. Il a en outre pour mission d'émettre des avis en vue de veiller à la défense des intérêts des Marocain(e)s de l'étranger à l'intérieur et à l'extérieur du Maroc, et de renforcer leur contribution au développement du pays." (source: Wikipedia).
Officieusement, un outil de propagande à la gloire du Maroc, ni plus, ni moins. Najat est rétribuée en sa qualité de membre de cette organisation aux contours pour le moins flous. Ses émoluments considérés comme "de complaisance" par le journaliste Ali Amar, sont tenus secrets.
C'est déjà assez gênant qu'un ministre d'Etat français soit payé par un pays étranger pour en assurer la promotion.
Ce n'est pas tout.
Je cite Malika Sorel-Sutter, dont Daniel Clairvaux reprend les propos dans L'OBS. Cette double appartenance troublante est relevée dans "Décomposition française: comment on en est arrivé là?":
Parmi les attributions
de ce conseil, citons celles «d’émettre des
avis sur les principales orientations des politiques publiques permettant
d’assurer aux Marocains résidant à l’étranger le maintien de liens étroits avec
leur identité marocaine et notamment celles relatives à l’enseignement,
l’éducation religieuse et l’action culturelle.»
Concernant le statut de
ses membres, Malika Sorel-Sutter écrit qu’il est spécifié qu’ils «doivent assumer les fonctions qui leur sont dévolues
avec fidélité, impartialité et dévouement pour la défense des intérêts
suprêmes de la Nation marocaine».
C'est donc le devoir de
Najat, sujette modèle du roi Mohamed VI, d'honorer les obligations que son
statut de membre du CCME lui imposent.
Elle est aussi ministre
de l'éducation nationale de l'état français.