jeudi 29 décembre 2016

Pour qui roule Najat?

Depuis le début du quinquennat Hollande, bien des choses ont secoué l'Education nationale. Elle l'était déjà pas mal avant, mais il faut reconnaître que depuis 2012, c'est la foire à la saucisse.

Résumons. 
D'abord, il y a eu Vincent Peillon et son tableau de chasse:
- La réforme des rythmes scolaires, appliquée à l'arrache, sans aucune concertation ni avec les parents, ni avec les communes, ni avec les enseignants. Elle coûte une fortune, aggrave les inégalités et fatigue les mouflets. Pour rappel, le décisionnaire est cet homme inquiétant, partisan de l'émergence d'un homme nouveau, arraché au déterminisme familial puis refaçonné par Mère Education Nationale.
- La théorie du genre, dont on veut à tout prix nous signifier que c'est un fantasme et que jamais, au grand jamais, il n'a été question de l'infliger aux enfants. Pour se faire, des directives et consignes de lecture un petit peu compromettantes hardies on été supprimées en toute hâte des supports accessibles au public. Comme ça tout est réglé, tout le monde reste copain.

Et Najat dans tout ça?
Attendez, j'y viens.

Ensuite, après un passage-éclair de Benoît Hamon, nous avons désormais Najat Valleau-Belkacem, l'étoile montante. La chouchoute aux yeux doux et aux belles paroles.

Son tableau de chasse vaut largement le précédent.

Voyons cela:
- La réforme des collèges dans la plus extrême précipitation menée tambour battant. 
Résultat: les profs remontés comme des pendules, la simplification appuyée de l'enseignement du français, la suppression des classes européennes, la quasi disparition de l'enseignement construit des langues anciennes, la réduction de la deuxième langue vivante (surtout l'allemand, langue à flexion plus difficile) à une peau de chagrin désolante, les ubuesques EPI, l'accent mis sur l'enseignement et la valorisation de l'histoire des civilisation musulmanes (là, je fais très attention à ce que je dis parce que le sujet est explosif), le projet de l'introduction de la langue arabe en CP, le rétablissement de l'autorisation pour les mères voilées d'accompagner les sorties scolaires...et en prime, sur Canal +, elle laisse s'exprimer sans réagir le salafiste Idriss Sihamedi.
Ça commence à sentir le fagot. Vite, vite, regardons ailleurs et parlons d'autre chose!

Et si au contraire, on mettait les pieds dans le plat?

Najat est membre du Conseil de la Communauté Marocaine à l'Etranger depuis 2007 par décret (dahir) du roi du Maroc. En abrégé: CCME. 

Qu'est-ce que c'est que ce truc? 
Officiellement une institution justement crée en 2007, "chargée du suivi et de l'évaluation des politiques publiques du Royaume envers ses ressortissants à l'étranger. Il a en outre pour mission d'émettre des avis en vue de veiller à la défense des intérêts des Marocain(e)s de l'étranger à l'intérieur et à l'extérieur du Maroc, et de renforcer leur contribution au développement du pays." (source: Wikipedia). 
Officieusement, un outil de propagande à la gloire du Maroc, ni plus, ni moins. Najat est rétribuée en sa qualité de membre de cette organisation aux contours pour le moins flous. Ses émoluments considérés comme "de complaisance" par le journaliste Ali Amar, sont tenus secrets.
C'est déjà assez gênant qu'un ministre d'Etat français soit payé par un pays étranger pour en assurer la promotion.

Ce n'est pas tout.

Je cite Malika Sorel-Sutter, dont Daniel Clairvaux reprend les propos dans L'OBS. Cette double appartenance troublante est relevée dans "Décomposition française: comment on en est arrivé là?":
Parmi les attributions de ce conseil, citons celles «d’émettre des avis sur les principales orientations des politiques publiques permettant d’assurer aux Marocains résidant à l’étranger le maintien de liens étroits avec leur identité marocaine et notamment celles relatives à l’enseignement, l’éducation religieuse et l’action culturelle

Concernant le statut de ses membres, Malika Sorel-Sutter écrit qu’il est spécifié qu’ils «doivent assumer les fonctions qui leur sont dévolues avec fidélité, impartialité et dévouement pour la défense des intérêts suprêmes de la Nation marocaine».

C'est donc le devoir de Najat, sujette modèle du roi Mohamed VI, d'honorer les obligations que son statut de membre du CCME lui imposent.

Elle est aussi ministre de l'éducation nationale de l'état français. 
 



mardi 27 décembre 2016

Noël décalé

Je sais, honte à moi, je suis restée dans mon trou de souris au lieu de souhaiter un joyeux Noël à tout le monde.

C'est un peu délicat à expliquer.

J'en vois certains lever le sourcil et se demander quelle mouche me pique.

Levons d'emblée tout malentendu: j'aime partager avec ma famille ce moment si particulier où nous nous retrouvons loin des folies du monde pour échanger des cadeaux, prendre notre temps, faire un bon repas sur une nappe somptueuse brodée par une amie aux doigts d'or.


Pas grand chose de chrétien là-dedans. Mes filles ne mettent jamais les pieds à l'église et seraient assez gênées si nous mêlions le religieux à nos petites habitudes franchement païennes: petits gâteaux de Noël, sapin, bougies, bonne bouffe et pied de nez à la nuit et à l'hiver...

Ça ne m'empêche pas d'être sincèrement touchée par ceux de mes amis et connaissances qui m'envoient des cartes, de voeux et me manifestent leur amitié ce soir-là. A ceux qui fêtent le Noël chrétien et je m'associe en pensée, sinon en actes, avec chaleur.

Répondre est une chose évidente.
Envoyer en est une autre, parce que ce serait une sorte d'imposture.

Mon Noël du 24 décembre n'est pas chrétien.
Mon Noël chrétien sera le 6 janvier et là, oui, j'irai à l'église.
Seulement c'est un Noël décalé, confidentiel qui, pour presque tout le monde, tombe comme des cheveux sur la soupe. D'ailleurs, mes filles évitent le sujet. Ce sont les affaires de leur mère,voile pudique.
Quant à mon beau-fils, je parie un strudel aux griottes qu'il ne nous accompagnera pas.

Ce soir-là, donc, le noyau dur de la réunion familiale, c'est mon mari et moi. Ma belle-mère habite en province, ma belle-soeur n'est pas du genre à hanter les églises, quant à ma famille à moi, elle oscille entre catholicisme flou et athéisme ferme et définitif. Alors pas de bonne table. Pas de sapin. Nous irons tous les deux dans notre petite église russe en bois, en dehors du temps, pour célébrer la naissance du Christ.


Encore que...cette année, rien n'est comme d'habitude.
Les Choeurs de l'Armée Rouge sont morts au premier Noël. Que voilà un triste symbole de tout ce que l'existence peut avoir d'écrasant.
Ma belle-famille se réunira au complet au deuxième Noël et peut-être un petit bout de ma famille à moi. C'est une première, un autre symbole de ce que la vie nous réserve d'espoir et de chaleur.

Et là, j'aurai très envie d'envoyer des Joyeux Noël à tout le monde, et tant pis si ça tombe à plat, parce qu'on se demandera ce qui me prend, de me réveiller treize jours en retard.

 


lundi 5 décembre 2016

Paris étouffe sous les feux de bois

En ce moment, on respire mal à Paris. Un anticyclone dodu et paresseux a déposé son postérieur sur la ville et les poussières ne s'évacuent pas. C'est le retour de manivelle des jours de beau temps.

Un cas classique.

Ce qui l'est un peu moins, c'est la cause première invoquée par Airparif pour expliquer cette pollution.
Je cite:"Les niveaux constatés sont essentiellement liés à des émissions locales plus importantes dues à la fois au chauffage domestique, notamment le chauffage au bois, et au trafic routier."

Le chauffage au bois, c'est quelque chose. On ne s'en méfiera jamais assez, surtout à Paris.

N'empêche que ces jours-ci sur mon vélo entre la rue d'Alésia et La Motte Picquet, je trouvait que ça sentait autre chose que le feu de cheminée.


dimanche 4 décembre 2016

Le fisc ne sait pas écrire

Les relations entre fonctionnaires et prochain président de la République s'annoncent rebondissantes. Je ne sais pas au juste ce qui nous pend au nez, mais il est clair que ça ne peut pas continuer comme ça.
Des fonctionnaires, il y en a beaucoup. C'est vrai. Encore faudrait-il séparer le bon grain de l'ivraie. J'espère que Futur Président saura faire le tri.
Des qui ne s'explosent pas au travail, j'en connais. Je ne gloserai pas maintenant sur le sujet, mais j'ai plein de choses à raconter. Il y a du ménage à faire.
Des qui ont un niveau d'orthographe digne du CE1 des années 50, il y en a aussi, même au fisc. C'est pourtant du sérieux, le fisc. Les parents vous ont envoyé aux études et tout et tout. Ensuite on a le droit de plumer son prochain sans scrupule, à grands coups de lettres bien senties. C'était presque un honneur fait aux plumés.
Aujourd'hui, même les impôts ne sont pas foutus d'écrire en français. Un comble.
Ceux-là, j'espère vraiment que Fillon celui à qui je pense les fera dégager.

Voilà l'histoire.
On veut infliger à ma pauvre mère la taxe sur les logements vacants. Elle n'habite plus son appartement, c'est vrai, mais il a été occupé plusieurs mois par ma fille et j'ai fourni tous les justificatifs au centre des impôts idoine.
Il faut croire qu'ils ne savent pas très bien lire non plus, puisque sept mois après, on m'envoie la facture au titre de l'inoccupation de ce logement. Ma fille compte pour du beurre.
J'envoie un mail poli, où je demande une vérification.
La réponse arrive en retard. J'ai bondi en découvrant la densité de fautes énormes qui l'agrémente.

"Madame, Monsieur, --> Monsieur? Je suis une dame tout de même!
Nous somme désolé du retard de réponse --> Première énorme faute.
Nous traitons votre demande au plus vite ,
Veuillez agréer, Madame, Monsieur, l'assurance de ma considération distinguée."

L'après-midi, je reçois ça. Encore mieux.

"Madame, --> Ah? Ils ont découvert que j'étais du genre féminin. Bien.
Nous avons bien pris en compte que l'appartement de votre mère est loué à votre fille.
veuillez nous fournir la copie de la pièce d'identité de votre fille ainsi que son avis d'imposition si elle fais sa propre déclaration ou la copie de la votre si elle est fiscalement rattaché.

Veuillez agréer Madame, blabla..."--> Un festival. Un cancre qui ne sait ni lire ni écrire demande du pognon qu'on ne lui doit pas.
 

J'ai préféré écraser, craignant une montagne d'emmerdements si je leur fais observer leur nullité.
Mais je n'en pense pas moins.

Il ressemble à quoi, le service public, je vous demande un peu?
Hollande, qui ne se sent plus et se prend soudain pour De Gaulle, déclarait hier:

«Quand il n'y a plus de fonctionnaires, il n'y a plus d'Etat et quand il n'y a plus d'Etat, il n'y a plus de France»

Si c'est ça, la France, alors oui, vivement un grand coup de balai. 

 

 

mardi 22 novembre 2016

Habillée pour l'hiver

Il n'aura échappé à personne que je nourris une sympathie coupable pour tout ce qui est slave. Par les temps qui courent, c'est un coup à passer pour un suppôt de satan Poutine ou pire.
Qu'à cela ne tienne, laissons les croquantes et les croquants jaser.

Récemment, en traînant chez les Russkofs (internet est un jouet enchanteur pour ça), j'avais relevé quelques fantaisies bien de chez eux en matière de mode animale: ces gens-là ne reculent devant rien quand il s'agit de créativité. Tout, absolument TOUT est permis. Du coup, c'est fort divertissant, parce qu'en un clin d'oeil, le pire succède au meilleur.
J'ai découvert chez eux des objets absolument ignobles, mais aussi de vraies merveilles.

Vous me direz, mais qu'est-ce qu'une dame occupée comme moi allait fabriquer à fureter chez des gens qui écrivent en cyrillique?

Je cherchais des accessoires chauds et pas trop chers.
Finaude, je supputais que les Russes devaient s'y connaître.

Ils s'y connaissent.

Je suis désormais l'heureuse et fière propriétaire de chaussettes de folie en poils d'une certaine chèvre qui, si j'ai bien compris, est très proche cousine des chèvres du cachemire.
C'est ultra doux et CHAUD! Mes petons sont à la fête. C'est Tatiana qui les tricote (les chaussettes, pas mes petons).


Pendant que j'y étais, je me suis payée aussi les moufles et l'écharpe. Vu la qualité de la laine, ça m'a coûté des clopinettes et j'ai reçu ma commande en moins d'une semaine. Fini d'avoir les doigts gelés en arrivant au boulot, après ma descente de Montparnasse à vélo!


Mais ça, c'est du grossier. Du matériel certes efficace, mais tout de même pour tâcherons mal dégrossis.
J'ai gardé le meilleur pour la fin.

Le châle d'Orenbourg

L'alliance du chaud et du raffiné. La laine provient du duvet de la gorge des chèvres Pukha (les cousines des Cachemiries). Une chèvre ne produit pas plus de 300 grammes de ce duvet par an. Pour le récupérer, il faut leur peigner le cou amoureusement.
On n'est pas loin des délicatesses des cueilleuses de thé. 
Le tout tissé sur un fil de trame en soie et travaillé à l'ancienne. Ça donne un résultat d'une finesse arachnéenne, c'est super costaud et incroyablement doux et chaud.

Il existe encore là-bas, dans le fin fond de l'Oural, des petites dames qui savent travailler cette laine-là et moi, j'en ai trouvé une toute mignonne qui m'a envoyé ce châle de fée. Il pèse une plume. Tatiana en tisse, mais celui-là, je l'ai commandé à Galina.


Gloire soit rendue à internet, à Tatiana, Galina et aux autres perles tisseuses et tricoteuses...
et aux chèvres!

 





jeudi 17 novembre 2016

Place au LSU

Encore une trouvaille !
L'Education nationale nous gâte.
C'est une année faste.



Sitôt passée la fureur du PPMS (voir à ce sujet, ce rappel utile ---> ici), voici venue la déferlante du LSU.

Le Livret Scolaire Unique 

On ne parle plus que de ça.

D'abord, le concept arbore un profil de vainqueur: un livret unique du CP jusqu'à la terminale, élaboré en ligne, consultable par les parents via leur smartphone, transmissible à l'heure près en cas de déménagement... Hein? Tout de même!
Quelques rabat-joies calamiteux ont bien sûr tenté de gâcher la fête avec des objections du genre: l'admission à Louis Le Grand de Jordan compromise par sa manie de balancer des coups de compas à Rachid quand il était en CE2 (cette sale vicelarde de Madame Pinchard l'avait noté dans le LSU), les doutes émis quant à la protection des données par l'Education nationale, le principe jugé foireux, le présupposé discutable que tout le monde dispose d'Internet et j'en passe. C'est petit.

Ce bijou a été annoncé à grand son de trompe comme entré en vigueur à la rentrée 2016.
En septembre, il en a été vaguement question.
En octobre, notre directeur se fend d'une réunion spéciale, où le bijou nous est présenté. Il est disponible! Mais personne ne comprend comment le remplir.
Hélas, le constat est sans appel. Le truc dysfonctionne à pleins tubes. De toute évidence, il a été bâclé et présente une masse de vilains défauts. Un exemple?
Cunégonde est maîtresse à mi-temps. Elle partage sa classe avec Hildegarde. Pour remplir le LSU, il faut que l'une des deux se branche sur son portail personnel académique et donc, qu'elle offre à l'autre un plein phare sur son profil professionnel, son CV, son état civil, son avancement, sa notation, ses messages et absolument tout ce qui constitue un dossier rigoureusement confidentiel. Cunégonde a intérêt à bien s'entendre avec Hildegarde.
Les nigauds qui garantissent la sécurité absolue du machin n'avaient pas pensé à ce détail.
Depuis la rentrée de novembre, alors que la préparation des livrets (qui dévore un temps fou, vu la quantité de compétences plus ou moins ubuesques qu'on nous oblige à  aligner) commence à urger, ils se sont mis à corriger fébrilement le bijou. Chaque jour ou presque, nous recevons des messages de modification et plus personne ne sait comment s'y prendre.

Le dernier en date de ce midi, 13h43, émane du secrétariat de l'inspection académique:
"Bonjour,

Afin d'accompagner les équipes éducatives dans la mise en place du LSU, M ....., directeur académique des services de l'Éducation nationale chargé des écoles et des collèges, a demandé la mise en place d'un " accompagnement de proximité par les FIP ".
Pour les circonscriptions ........, cet accompagnement prendra la forme de 8 permanences assurées par ......, formateur en informatique pédagogique, dans des écoles équipées d'une salle informatique, "équitablement" réparties sur les 2 arrondissements, aux dates et heures suivantes :

lundi 21 novembre, 11h30-13h30, école ...
(Et ainsi de suite pour sept autres dates, sur le temps du repas, alors qu'on s'est farci des heures de cogitation et de réunion sur le sujet depuis la rentrée, sans toucher un fifrelin supplémentaire malgré le temps passé à s'édifier ).

Une carte numérique localisant les écoles élémentaires et polyvalentes ainsi que les lieux et horaires des permanences vise à aider les collègues ayant besoin d'aide à déterminer la permanence la plus adaptée à leur disponibilité et contraintes."


On appréciera la qualité du français et on s'interrogera sur le message subliminal de ce courrier.
Traduction:
Personne n'y comprend rien, alors vu qu'il y a le feu, des QG de campagnes sont proposés en catastrophe pour tâcher moyen de rendre tout de même un vague livret en temps et en heure.
Vous n'irez pas bouffer ce jour-là, tant pis pour vous bordel de merde. Qui ouïe causer du LSU dîne.

Et si on se mettait à faire les choses dans l'ordre?
D'abord on réfléchit. Si l'idée est utile, on prépare l'affaire correctement pour la rendre utilisable. Enfin, on la propose et on l'applique.

Non, ça n'irait pas avec le genre de la maison.
A l'Education nationale, on est créatif.

                                                         Une prof gavée au LSU

Pas besoin de réfléchir. On lance une idée et on l'applique tout de suite. On organise après, si on peut.








mardi 15 novembre 2016

MES ESTAMPES JAPONAISES Taki Katei, Seiko Okuhara, Takahashi Hiroaki, Kono Bairei, Kamisaka Sekka

Je vous vois venir.
Oui, oui. On évoque l'estampe japonaise et aussi sec, l'oeil s'allume.

Canaillou!


Et bien sachez qu'ici, c'est une maison sérieuse.

Oubliez l'agitation polluée,
les taxis mal embouchés,
la sauce de la cantine,
le remugles du métro.

Respirez....
 

"Feuilles d'érable," Taki Katei 1894



Seiko Okuhara (1837-1913)  autour de 1890


"Pluie à Igusa", Takahashi Hiroaki (Shotei) (1871-1945) - Avant le tremblement de terre de 1923

"Criquet", Kōno Bairei (1844-1895) 


"Prêtre Nichiren en exil", Kamisaka Sekka 1909-10.
Il est considéré comme le dernier membre de la célèbre Ecole Rinpa d'art (crée au XVIIème siècle). Encore aujourd'hui, son art est unique: à la tradition Rinpa, il a ajouté des techniques occidentales telles qu'un certain usage de la perspective.

samedi 12 novembre 2016

Dernier cri de la mode féline, tendance russe

En direct de Russie, salon du grand chic félin, tendance hiver 2016.

Les frimas commencent, tes temps sont moroses, il est temps de penser au confort du seigneur du salon. La Russie rivalise de talents pour l'élégance et le bien-être des matous, nous vous les présentons aujourd'hui en exclusivité.

Tout d'abord, pour les soirées habillées, à l'attention des chatounes délicates et coquettes, une délicieuse robette à volants. Plusieurs tailles disponibles selon l'embonpoint de votre chère demoiselle.


Nul doute qu'elle goûtera les délices d'une couche à sa mesure pour son repos précieux, toute en couleurs subtiles.


Pour les goûters, les anniversaires ou les carnavals, votre matou appréciera cette tenue amusante de petite abeille.
Elégance et originalité, voilà le secret de la réussite sociale de tout chat respectable.


Une autre tenue de Bambi est disponible, si votre chéripounet s'agace à l'idée de revêtir une tenue de mouche à miel. C'est bien compréhensible.


Une soirée s'organise. Ciel! Chachou n'a rien à se mettre!

Voilà une mise royale pour un chat éblouissant.

Un prince apparaît.


Pour le repos du félin exigeant, cette charmante gamme donnera toute satisfaction.

Le char soviétique (très apprécié à Donetsk):

Le véhicule de prestige (plébiscité des chats dont les maîtresses sont équipées de dents en or)


D'autres merveilles venues de l'Est attendent les toutous à l'occasion d'une prochaine présentation.
Ne dévoilons pas tout et rêvons un peu.



mardi 8 novembre 2016

Seine-Saint-Denis, condamnation à vie

L'heure est grave, je vais vous raconter comment j'ai réussi à m'extraire de ce piège à profs redoutable qu'on nomme la Seine-Saint-Denis.
Il y a plus ou moins vingt ans, quand l'idée m'est venue de passer le concours de prof des écoles (quelle nom à la con!), je venais d'emménager dans le département, je n'avais pas envie de risquer une nomination à Maubeuge, avec un bébé.
J'ai donc opté pour le premier degré qui me garantissait un boulot pas trop trop éloigné, puisque les nominations sont académiques et pas nationales. Une académie, c'est un regroupement de départements où le candidat naïf est sûr d'être affecté, surtout si c'est celle de Créteil, dont dépend la Seine-Saint-Denis.
J'aurais dû me méfier.
Vingt ans de boutique plus tard, mon enthousiasme sautillant quelque peu tiédi, je décide de demander à changer d'académie.
 

J'avoue que je commençais à être un peu lasse des excès de zèle des inspecteurs, confondant le 93 avec un tremplin vers de juteuses promotions. Certains n'étaient pas dans cette logique, mais ils se remarquaient et disparaissaient vite.
Je confesse avoir été gagnée par un léger agacement devant le décalage entre les discours ronflants et le "terrain": pas vraiment la joie, le terrain. C'était de plus en plus grotesque et décourageant.
Et surtout, je voulais rejoindre mon amoureux qui habitait Paris et changer d'air par la même occasion.
Dûment conseillée, j'ai commencé par me syndiquer. Pas de syndicat, pas de mutation, c'était comme ça.
La fille du syndicat, au demeurant très agréable, a commencé par me prévenir qu'à moins de vingt-cinq ans d'ancienneté, mes chances d'obtenir ma mutation étaient infimes.
Devant ma mine consternée elle s'est empressée d'ajouter qu'avec "un bon dossier", on pouvait tout de même essayer, mais que ça allait être difficile.
Un bon dossier, en clair, ça veut dire qu'on est un cas social ou en phase terminale d'un cancer explosif. Eventuellement au bord de la tentative de suicide, ou déjà à moitié suicidé. Pour optimiser ses chances de quitter l'académie de Créteil et tout particulièrement le département de la Seine-Saint-Denis, l'idéal consiste à être les deux à la fois: cas social et suicidé (ou cancéreux).
J'exagère à peine.

Il se trouve que par chance, je me débattais depuis quelques années dans un bourbier familial plutôt sordide et, double veine, que je commençais doucement à y laisser des plumes. On tenait un espoir de "dossier". Encore fallait-il mettre tout ça en forme pour que l'inspection académique le juge digne de son auguste intérêt.
J'y ai passé des semaines.
J'ai enterré toute fierté pour livrer absolument tout ce que je pouvais ramasser de plus tragique et de plus sordide dans mon existence. J'ai triplé ma fréquentation médicale et j'ai fini par réellement me sentir perdre pied.
Cette mutation, à mesure que je mesurais la quasi impossibilité de l'obtenir, virait obsessionnelle et plus je l'espérais, plus je me rendais malade et plus je me voyais coincée à vie dans ce foutu département avec tout ce que ça supposait de renoncements.
Je suis allée voir le médecin conseil, l'assistante sociale, le responsable du personnel. Devant tous, je me suis présentée comme usée jusqu'à la corde, misérable, bonne à jeter.
Enfin, le "dossier", moulte fois revu, rectifié, complété, peaufiné, a été envoyé.
Je vous laisse imaginer mon état de nerfs pendant l'attente du verdict. Ça a failli m'achever.

J'ai finalement obtenu le sésame: les huit cents points distillés aux cas jugés sérieux. Mon dossier était "passé", j'étais complètement saturée de ce combat et ma principale motivation consistait à me reposer et à préparer mon déménagement. Il restait en outre quelques bricoles à régler, comme demander une école parisienne pas trop pourrie.
Cette année-là, 247 enseignants ont pu quitter la Seine-Saint-Denis vers d'autres académies: 9,35% des demandes. En gros 247 élus, armés de points surgonflés sur 2470. Et regardez bien ce document: combien ont obtenu Paris cette année-là?
Quant aux candidats entrants, les pauvres inconscients, ils étaient 17, presque tous avec des barèmes misérables.
L'année suivante, j'ai découvert une autre planète et un autre métier. Faut dire que je revenais de loin.
Au même moment, à l'Est, le délai pour espérer s'en aller est passé de 25 à 34 ans. Les postes vacants frisaient les huit cents en 2015 (source: la nana du syndicat rencontrée par hasard). Les journaux, muets jusqu'alors, en ont parlé.


 







samedi 5 novembre 2016

Officiel: les abeilles sont en voie de disparition

Depuis deux ans, je suis la marraine d'une ruche. Pas de quoi se gausser, c'est très sérieux.
J'ai simplement adhéré à une association intitulée "Un toit pour les abeilles".

 

Le principe est simple: moyennant un don modique, l'apiculteur a la certitude de disposer du minimum de fonds pour entretenir ses ruches et, en cas de vaches maigres, de ne pas devoir mettre précipitamment la clé sous la porte.
En échange, l'heureuse marraine (moi) est informée régulièrement de ce qui se passe dans sa ruche et découvre le métier d'apiculteur. En prime, je reçois en fin d'automne un lot de pots de miel avec l'étiquette de mon choix: Miam miam, Hidalgo tête de veau ou ce que vous voulez. C'est sympa.

C'est par le truchement de "Un toit pour les abeilles" que je suis devenue incollable sur les bestioles du même nom, leur vie, leurs moeurs secrètes et leurs misères. Surtout leurs misères, hélas. Et sur le boulot des apiculteurs; ils passent leur temps à balader leurs ruches, à les vérifier, à récolter le miel, oui mais pas trop, à constater les hécatombes et à limiter la casse comme ils peuvent. Un sacerdoce.

C'est ainsi que j'ai été informée ce matin, par un mail, que les abeilles faisaient désormais partie des espèces en voie de disparition.
On peut compter sur la presse pour en parler....silence total là-dessus, alors que l'information est assez vitale tout de même.

J'ai bien conscience d'être en train de plomber l'ambiance en plein week end. Alors, pour remonter le moral à tout le monde, je mets à la disposition une vidéo souvenir:


Et une pelletée de pétitions à qui voudra s'engager pour la cause.  Ne vous gênez pas, c'est à volonté, servez-vous.

http://www.sauvonslesabeilles.com/http://www.sauvonslesabeilles.com/

http://neonicotinoides.agirpourlenvironnement.org/http://neonicotinoides.agirpourlenvironnement.org/

http://www.fondation-nicolas-hulot.org/action/stop-au-massacre-des-abeilleshttp://www.fondation-nicolas-hulot.org/action/stop-au-massacre-des-abeilles

https://www.change.org/p/interdisez-les-pesticides-n%C3%A9onicotino%C3%AFdes-pour-sauver-les-abeilleshttps://www.change.org/p/interdisez-les-pesticides-n%C3%A9onicotino%C3%AFdes-pour-sauver-les-abeilles

...




lundi 31 octobre 2016

Pomme de Normand

Nous revenons de Normandie, où vit l'essentiel de ma famille.

Je ne m'étendrai pas sur ma méconnaissance quasi-totale de cette région, c'est trop long à raconter. Le fait est que j'ai bien failli laisser chacune des racines qui m'y rattachaient s'effilocher l'une après l'autre. Il était temps.

Toujours est-il que quelques atavismes solides me rappelaient régulièrement à mes infidélités. Je veux parler des pommes, de la bonne crème, du cidre et du calva, que je revendique haut et fort.

Mes chères filles et mon mari adoré m'attribuent une prétendue manie de ne jamais répondre franchement, ce que je trouve discutable. On me prête aussi un goût malsain pour la chicane à coups de textes de loi. C'est exagéré. Je me défends contre les malhonnêtes, c'est tout. Peste soit des fâcheux!
Toujours est-il que cette escapade a été l'occasion de revoir des gens que je n'avais pas vus depuis des lustres et aussi, d'enseigner à mon cher et tendre époux qu'en Normandie, il est de sujets avec lesquels on ne plaisante pas.

Le plus important:

la pomme.


Ma tante, la femme du frère de mon père, nous a servi un bourdelot en dessert. Prononcez "bourd'lot' pour ne pas passer pour un Parigot.


Ce délice aurait pu être simplement dégusté, avec les commentaires goulus de mise.
Que nenni, à Falaise, on décortique la question.
Pour commencer, mon oncle, le frère de la soeur de mon père, a fait observer que ma tante FDFDMP* faisait des infidélités à la maison Serais, connue entre toutes pour ses bourdelots et ses sablés.

Ma tante lui a répondu que chez les autres, c'était bien aussi et que d'ailleurs, elle avait fourni les pommes elles-même. Croyez-vous qu'un pommier Calville pousse dans son jardin? Pas du tout. Elle était allée acheter les pommes au marché, parce que la pâtissière n'avait plus de Calvilles et refusait de faire les bourdelots avec d'autres pommes. C'est aussi simple que ça.
Là-dessus, très sérieusement, l'oncle FDLSDMP** assène qu'effectivement, pas de bourdelots sans Calvilles ROUGES.
Avec les Calvilles blanches, pas question.
Quiconque se compromet à fourguer de la pomme de base à un Normand soucilleux s'expose à des représailles. C'est clair.

 
Bon pour les bourdelots                                 Pas bon pour les bourdelots

Dégueu, pouah! Autant faire les boudelots avec des poireaux.

Tout en dégustant ce sublime dessert feuilleté à souhait, fondant, acidulé, tout en onctuosité de pommes fondues et goutues, nous avons enchaîné sur le caractère de Normand  cochon des satanés pommiers. Dans le jardin de ma tante FDFDMP, ils ont refusé de donner la moindre pomme pendant des années. Il s'en est suivi l'appel à l'aide un voisin expert en pommiers récalcitrants qui s'est livré à une leçon d'éducation (le pommier gâté ne donne rien. Il faut le traiter à la dure comme les gamins d'autrefois) et à une taille des racines compliquée, exposée en détail, dont il a résulté une récolte miracle. On a tout de suite senti se tendre un voile de respect pour le gars.

Mon époux est revenu édifié de l'escapade. La première leçon a marqué son homme:
en Normandie, on ne plaisante pas avec les pommes.



*femme du frère de mon père
**frère de la soeur de mon père



mercredi 26 octobre 2016

Viennoiserie et politique

Le politique et les viennoiseries , c'est une longue histoire d'amour.
Fabius déjà, se pointait en charentaises chez le boulanger pour acheter ses croissants quand il était "le premier ministre de la Fraaance".


Ensuite, il a arrêté. Le goût du croissant lui a passé.

Après ça, Copé a dénoncé vertement les diktats du Ramadan à coup de pains au chocolat.
Ça démarrait bien, l'intention y était et patatras! Tout le monde s'est marré. Tarik Ramadan et sa clique, tout contents de tenir un nouvel os à ronger sont retournés vaquer à leurs affaires louches en se frottant les mains. Copé allait morfler!


Et comme ça ne suffisait pas, le voilà qui remet ça avec son pain au chocolat. Il faut admettre que c'est l'argument politique imparable. La chômage? Les migrants? Hollande qui dégoise?
Pain au chocolat.
Tout le monde le croyait maître du sujet. Grosse déconvenue: il n'y connaît rien et nous le vend à 15 centimes!
Reste à ressortir les charentaises. Les boulangers n'attendent plus que lui.
Fabius au moins, avait su convaincre qu'il était un homme du peuple.



Heureusement que notre bon président sait relever le niveau de la politique française et connaît son affaire.

 
Nous voilà rassurés.




mardi 25 octobre 2016

Vincent Munier

Je vous présente Vincent Munier.

Il est photographe et il a sillonné le monde, en quête d'animaux à enfermer dans sa petite boîte.

Gris, blanc, noir... Je suis sous le charme.





samedi 22 octobre 2016

Grosse maladroite

Je suis bien embêtée. 

En voulant faire le ménage, j'ai bêtement effacé les derniers commentaires.

Que ceux qui m'avaient gentiment écrit et soutenue pour la reprise de mon blog veuillent bien m'excuser.

C'est irrattrapable. 

Je me sens extrêmement idiote, ce soir...


Au fait, ça travaille combien de temps, un maître d'école?

Foutus feignants de profs!
Rendez-vous compte, ma bonne dame, ces gens-là travaillent six mois dans l'année et sont payés cher pour ce qu'ils font.
C'est ce qu'a dit Sarkozy, Mâme Jebavedesvipères, le 18 octobre dernier. Donc c'est vrai.

Effectivement, Sarkozy au mieux de sa forme a recommencé à nous asséner ses vérités.
Tout le monde sait que les profs ne foutent rien la moitié de l'année. Ils ont aussi des dents de loup qui poussent les nuits de pleine lune et font des orgies avec Belzébuth certains soirs de Sabbat.

L'équipe pédagogique en réunion de cycle du dernier vendredi.

 Bon, alors d'abord, un prof des écoles (beurk, quel appellation odieuse!), ça gagne dans les 2300 euros par mois après 20 ans de boîte, quand son déroulement de carrière a plutôt bien roulé.
Pour les profs certifiés, en principe c'est pareil, puisque le statut des enseignants du primaire sont censés être alignés dessus. En fait, non, c'est pas pareil: les profs du secondaires ne se farcissent pas la surveillance des récréations, ont des primes de conseil de classe, de tutorat...mais là n'est pas le sujet. Sarkozy a déjà décroché.

 

Je me suis amusée à faire un petit calcul. Combien d'heures hebdomadaires est-ce que je travaille chaque semaine?
Allez Sarkozy, on se concentre!

 

J'ai un CM2, ce qui nous donne:
   26 h de classe par semaine, comme tout le monde dans le primaire.
+ environ 12 heures de préparations et corrections confondues. Je passe systématiquement une bonne heure, voire plus, sur le temps de midi, pour corriger. Le soir, ce n'est jamais moins d'une heure trente, pour préparer et corriger. Le matin, j'arrive toujours 20 à 30 minutes avant le début des cours pour tout mettre en place, préparer le tableau, mettre sur les tables les travaux corrigés...
+ 30 minutes bien tassées de rencontre avec les parents.
+ Tout le bazar de formations obligatoires, APC (Aide personnalisée supposée aider les élèves en difficulté à raison de deux fois 30 minutes par semaine, sur le temps de midi), réunions et j'en passe: 108 heures annualisées réparties sur 36 semaines de classe. Ça va chercher dans les 3h par semaine.

Sarkozy va nous dire combien ça fait, tout ça. Attention Sarkozy, il y a une division à faire quelque part! Vas-y doucement.
26 + 12 + 30mn  + (108/36= à peu près 3h)= 41,5 heures. Allez, arrondissons à 42 heures.

S'ajoutent à cela:
  • - les temps de surveillance de récréation (environ 3 heures par mois soient 40 à 45 minutes par semaine), 
  • - le concoctage Ô combien exaltant des livrets par compétences qu'on nous oblige à présenter ainsi, quand bien même c'est abscons, mensonger et chronophage, 
  • - la paperasse qui accompagne la moindre sortie, le plus petit projet ou quoi que ce soit de ce genre. 
Je pense qu'on peut rajouter au bas mot une solide heure à notre compte, déjà rondelet.
Nous arrivons à 43 heures de travail hebdomadaire, et encore, j'ai un peu de bouteille et une foison de documents déjà prêts.

Sarkozy m'objectera que les profs se vautrent dans un temps de congés obscène, tel Hannibal dans les délices de Capoue.

L'équipe pédagogique prise en flag: vacances de juillet, séjour tout compris spécial profs.
 
Certes, à défaut de treizième mois, de comité d'entreprise, de médecine du travail, de souplesse lors des moments importants de la vie (on m'a royalement accordé trois jours pour le mariage, dont un seul rémunéré), de droit à la mobilité, nous bénéficions de 16 semaines de congés. C'est-à-dire quatre mois.
Ça y est , Sarkozy tient son os!

Notons tout de même qu'une partie de ce temps est consacré au travail de correction, préparation... ça dépend bien sûr de l'engagement de chacun. Je consacre deux à trois journées des petites vacances à faire mes affichages, peaufiner les détails et devinez? Corriger, préparer...
Pendant les grandes vacances, c'est très variable: entre quatre et douze jours sont nécessaires. Je suis loin d'être la seule.
Les 16 semaines ont déjà un peu rétréci.

J'ajouterai un détail important.
Enseigner ne consiste pas à rester assis sur sa chaise devant un ordinateur, avec son petit café et la collègue à qui raconter sa dernière recette de cuisine. Je sais, je caricature.
N'empêche.
Là, il s'agit de tenir à la force du, de...charisme, autorité, potion magique, ce que vous voudrez: une classe.
Une classe, c'est entre 25 et 30 mômes pas forcément disposés à faire ce qu'on leur demande, moyennement emballés à l'idée d'écouter ce que le prof dégoise, la plupart du temps soutenus contre vents et marées par leurs parents. Il y a des mimis et des parents sympas, bien sûr, mais il arrive surtout de tomber sur les spécimens cités en premier. A cette recette assez basique, il manque l'ingrédient vedette: le gamin handicapé mental et/ou engoncé dans des troubles du comportement bien carabinés. 
Au pire, un prof se trouve livré, seul au monde, à une horde de sauvages qui jouent au foot dans la classe (histoire vraie, mais pas dans la mienne), s'insultent et/ou se battent comme des apaches, traquent la moindre occasion de contrer le malheureux prof sur des questions délicates, le plus souvent religieuses. C'est rare en CP, mais j'ai connu ça en CM1 et CM2.

Sans les vacances, un prof ne peut pas tenir. Si on les diminue, il faudra instituer des jours de récupération, comme ceux qui font les trois huit et c'est inorganisable, ou engager beaucoup de remplaçants pour compenser les absences pour maladie ou démission.

Ceci dit, je ne me plains pas. C'est un chouette métier.
Je voudrais juste que les politiques (et Sarkozy en particulier, suivi de près par Najat) cessent de dire n'importe quoi.

Maintenant, interro écrite. On va voir si Sarkozy a écouté. N'oubliez pas d'écrire la date.
Najat et François, qu'est-ce que je viens de dire?


vendredi 21 octobre 2016

Un écureuil volant dans mon salon

Changeons-nous les idées et laissons un peu les sujets graves.
Figurez-vous que j'ai chez moi un écureuil volant. Vous savez? Ces bestioles qui sautent d'un arbre à l'autre en écartant grand les pattes pour accentuer l'effet planeur.

Le voici, c'est une demoiselle: elle s'appelle Artémis.

Artémis nous a adoptés en décembre 2014. Depuis elle nous a révélé toutes sortes de dons surprenants.

Sa capacité à se transformer en écureuil volant est un des plus remarquables. Voilà comment se passe la métamorphose:
Après une mise en condition sur le plan de travail de la cuisine (lequel donne sur la porte qui elle-même ouvre sur le salon) en exorbitant bien ses yeux tout ronds et en remuant du derrière, elle décolle en direction du salon, écartant bien les pattes pour gagner en distance. Si elle tient la forme, elle parcourt ainsi quatre bons mètres et bombarde ainsi de sa personne notre bon vieil Aristote. C'est d'ailleurs uniquement dans le but de lui coller une bonne frousse qu'elle s'adonne à ce vice.

Autre don exceptionnel: Artémis fait de la dentelle.
De préférence à partir d'un matériau de haute qualité, c'est-à-dire du linge propre ou mieux, la nappe de lin damassée bien tendue. Nous sommes très fiers.

Artémis a également la capacité, tel Oudini, à se volatiliser comme par enchantement.
On croit qu'elle est là et pfuit! Elle disparaît.
Pour ce faire, elle a tout de même besoin d'un assistant qui, tout à fait involontairement, lui facilite l'entreprise en ouvrant la porte de l'appartement. Elle se faufile alors, telle l'anguille , dans l'escalier, en quête d'un paillasson parfumé. Il a fallu que j'attende de vivre à Paris pour découvrir l'attrait puissant des paillassons sur les chats. Car, lancée au train d'Artémis, il m'arrive de rencontrer d'autres maîtres qui eux aussi, poursuivent le leur, lancé d'un air têtu à la poursuite d'odeurs de chaussures.

Autre don de métamorphose: le kangourou. Dans ce cas, l'assistante obligée est une mouche. Artémis est très vite, dès l'enfance, devenue une exterminatrice de mouches remarquable. On n'est pas l'héritière de la déesse de la chasse pour rien. Sa technique consiste en une combinaison de galoping-ramping et de sauting très haut sans élan. Imparable. La mouche n'a aucune chance. C'est horrible.

Enfin, Artémis a le don d'articulation.
N'importe quel chat miaule. Artémis cause. Au lieu de lancer un banal "miaou", elle complique. Ce qui nous donne "miaou-miaou". Ou même: "miaou-miaou-miaou". Le tout chantonné très vite. Et si l'interlocuteur a le bon goût de lui répondre sur le même ton, elle enchaîne aussi sec sur une série de 'miaou' tout à fait saisissants. Je vous laisse imaginer les folles conversations dans lesquelles nous sommes parfois lancés.

Son dernier copain, en plus d'Aristote le sage. L'arrosoir.
Comment cela va-t-il finir?