Quelques-unes de mes collègues ont pris leur retraite avant l'heure, voilà deux ans. Elles avaient 45, 50 ans. Parfois moins. Leur statut de mère de trois enfants le leur permettait, après quinze ans de service et voilà deux ans, cet avantage, réservé aux fonctionnaires, a été supprimé.
D'où leur décision de s'arrêter.
Très récemment, une amie qui a bénéficié de cette mesure m'appelle.
Elle est donc en retraite et touche une rente à ce titre. Pas grasse, la rente, certes, mais une rente tout de même.
L'inspection académique de Seine-Saint-Denis lui a téléphoné, comme à plusieurs autres retraitées anticipées, pour lui proposer un job. Je vous le donne en mille: maîtresse d'école vacataire. Tarif: 15, 80 euros l'heure. Et des point bonus pour ceux qui atterrissent en zone sensible.
Emploi du temps modulable. Journée, mi-temps, en alternance une semaine sur deux.
Le tout avec amabilité et même, gentillesse.
Le tapis rouge.
Intriguée, elle se renseigne auprès de son ancienne inspectrice de circonscription (en gros, de commune). Là, à sa stupeur, on lui parle sans langue de bois. " Quatre cents personnes ne sont pas remplacées sur le département. Les jeunes qui démarrent démissionnent".
Parole d'inspectrice.
Pour démissionner ainsi en masse par ces temps de pénurie de boulot, c'est dire comme le job est sympa.
Alors mon amie a accepté, pour le beurre dans les épinards. L'administration, trop heureuse d'avoir récupéré une vraie enseignante, au lieu d'un pauvre diable recruté à Pôle Emploi, lui fait toutes sortes de facilités pour la satisfaire.
C'est ainsi qu'elle a atterri dans une école près de chez elle, pour occuper un poste à mi-temps.
Elle déchante.
Sa classe de CE1 a été mise en pièces par une succession d'absurdités.
Deux enseignants se la partageaient: un nouvellement nommé et une stagiaire. J'avoue que je m'y perds un peu dans la multitude de statuts, si bien que je ne me souviens plus de quel genre de stagiaire il s'agissait. Sans doute quelqu'un qui potasse son master 2.
Peu importe.
Le fait est que depuis que Sarkozy a décidé que le master 2 tenait lieu de formation, les nouveaux sont catapultés dans les classes sans autre forme de procès. En général, ça se passe mal. Très mal. Alors, comme on a besoin de profs, on les garde quand même, mais pour éclaircir la noirceur du tableau, l'administration les déménagent dans d'autres classes.
C'est ce qui s'est passé ici.
Mon amie vient remplacer un master 2 balancé dans la cage aux lions, qui ne s'en sort pas. La stagiaire, elle, n'est pas là en permanence. Alors, ce sont d'autres stagiaires ou personne qui assurent l'alternance.
Dans ces conditions, bien sûr, les enfants n'apprennent rien et, plus grave, prennent l'habitude de considérer la classe comme une activité intermédiaire entre la fête foraine et la caserne au gré des adultes qui passent.
Voilà où nous en sommes.
Inévitablement, je m'interroge. Ne vaudrait-il pas mieux que Monsieur Peillon prenne la mesure de ces urgences-là, au lieu de dépenser nos maigres sous pour sa réforme des rythmes scolaires? Non. Pendant que l'école se délite, il encourage des gens déjà retraités faire le même boulot.
Il y a quelque chose de pourri quelque-part...
samedi 30 mars 2013
jeudi 28 mars 2013
Hollande jolie
Une petite mise au point s'impose.
Ceci n'est absolument pas un billet politique.
Il s'agit d'un vrai voyage.
Voilà quelques jours déjà que je suis revenue de Hollande. Des Pays-Bas, si vous préférez.
Un froid de loup.
Des cafés sombres, patinés, d'un confort plus douillet encore qu'à la maison.
Des chats dorment sur les radiateurs ou s'ils sont bien disposés, sur les genoux des clients. Des jeux et des journaux à disposition: rien ne presse.
Le café est servi avec un gâteau. Le jus d'orange est fraîchement pressé. Bien moins chers qu'à Paris.
Entre deux musées, cisaillées par la splendeur lumineuse des peintures et les courants d'air perfides du dehors, nous passions sans transition des nourritures esthétiques (à tomber raide) à d'autres, plus terrestres (à tomber roide). C'est ainsi que nous nous sommes honteusement tapé la cloche.
Notez le petit chat qui va se renverser tout le bazar sur le museau en tirant sur la nappe. |
Nourritures terrestres irrésistibles. |
mardi 26 mars 2013
Au pays merveilleux des promesses de campagne
Ce soir corto74 émet des doutes sur la légitimité de notre président qui piétine cyniquement toutes ses promesses.
Alors j'ai eu envie de nous offrir un petit cadeau: la liste des engagements de François Hollande avant son élection.
Déjà là, sans plus de commentaires, ça se laisse relire. Il me semble que ça pouvait être pas mal de réviser un peu avant de l'entendre nous administrer la bonne parole jeudi prochain.
Le changement, c’est maintenant. c'est ...raté.
- Pour maîtriser la finance, interdire la spéculation, mettre les banques au service de l’économie et protéger l’épargne populaire (Livret A).
- Pour faire de l’école une priorité, créer 60 000 postes d’enseignants et de personnels d’encadrement, rétablir la formation des enseignants, accueillir les enfants de moins de 3 ans.
- Pour donner un avenir à notre jeunesse, le contrat de génération pour embaucher des jeunes en CDI et maintenir les seniors dans l’emploi ; 150 000 emplois d’avenir dans les quartiers populaires 100 000 jeunes en service civique.
- Pour protéger nos emplois et redresser notre industrie, lutter contre la concurrence déloyale, favoriser la production en France et soutenir en priorité les PME grâce à la création d’une banque publique d’investissement.
- Pour garantir nos retraites et permettre immédiatement le départ à 60 ans de ceux qui auront cotisé 41 annuités. Ouvrir une négociation sur la pénibilité.
- Pour rétablir la justice devant l’impôt, imposer les revenus du capital comme ceux du travail, relever l’impôt sur la fortune, introduire une fiscalité des entreprises plus favorable aux PME qu’aux grands groupes.
- Pour dissuader les rémunérations indécentes, introduire une taxation de 75 % des revenus au-dessus d’un million d’euros annuels. Supprimer les stock-options.
- Pour promouvoir l’égalité femmes-hommes, assurer l’égalité salariale pour le même emploi, instaurer la parité dans toutes les instances, y compris au gouvernement et créer un ministère des Droits des femmes.
- Pour permettre l’accès de tous à la santé, rendre à l’hôpital son statut de service public, encadrer les dépassements d’honoraires et développer les maisons de santé pour éviter les déserts médicaux, engager la réforme de la dépendance.
- Pour protéger votre pouvoir d’achat, annuler la hausse de la TVA, bloquer immédiatement et pendant trois mois les prix des carburants, alléger les factures d’eau, de gaz et d’électricité par la mise en place de tarifs progressifs selon la consommation, encadrer les loyers dans les zones où les prix sont excessifs, lutter contre le surendettement des familles.
- Pour revaloriser les prestations familiales, l’allocation de rentrée scolaire sera augmentée de 25 % dès juillet 2012. Et les allocations familiales seront indexées sur les prix.
- Pour assurer la transition énergétique, réduire la part du nucléaire dans l’électricité à 50 % en 2025, développer massivement les énergies renouvelables et leurs filières industrielles. Isoler un million de logements par an pour faire baisser la facture de chauffage.
- Pour construire plus de logements, 500 000 par an dont 150 000 logements sociaux, l’État mettra gratuitement des terrains à la disposition des collectivités locales qui s’engagent dans des projets de construction. La loi SRU sera renforcée pour obliger les communes récalcitrantes à construire plus de logements sociaux.
- Pour garantir la sécurité, créer chaque année 1 000 postes supplémentaires dans la police, la gendarmerie et la justice, instaurer des zones de sécurité prioritaires là où les violences ont le plus progressé, lutter contre les trafics.
- Pour promouvoir la République exemplaire, diminuer immédiatement de 30 % la rémunération du Président de la République et des ministres, instaurer le non-cumul des mandats, garantir l’indépendance de la justice, lutter contre le racisme et l’antisémitisme et contre toutes les discriminations.
- Pour donner un grand élan à la culture et à la recherche, un grand plan d’éducation artistique à l’école, une loi d’orientation sur le spectacle vivant, une loi sur l’acte 2 de l’exception culturelle pour remplacer Hadopi. Donner aux chercheurs les moyens de travailler dans la durée.
- Pour refuser l’Europe de l’austérité, renégocier le traité Merkel-Sarkozy dans le sens de la croissance et l’emploi.
AVANT
APRÈS
|
lundi 25 mars 2013
La manif contre le mariage pour tous, troisième épisode.
Il paraît qu'au sortir de l'hibernation, les ours commencent par péter très fort. A tel point que leurs pétarades résonnent dans la montagnes et les paysans roumains y voient le signe de l'arrivée du printemps.
Les oursonnes pètent aussi et en plus, elles se réveillent avec un marmot-ourson, né pendant l'hiver, alors qu'elles ronflaient.
Maintenant, une petite devinette: quelle est la différence entre les ours et moi?
.....
???
Je me réveille d'une hibernation longuette.
C'est le printemps.
Je défend à quiconque de prétendre que je ronfle.
Il est bien entendu qu'aucune de mes connaissances n'aurait le mauvais goût de continuer plus avant les comparaisons.
C'est ainsi qu'hier, bien réveillée et chaudement vêtue, pour la troisième fois, je m'en suis allée déambuler à Paris pour râler contre ce "mariage pour tous"stupide, démago, mal-à-propos et dangereux dérivant. Deuxième bonne raison: j'en ai soupé, de ce gouvernement d'incapables arrogants qui complète le boulot de Sarko en nous menant tout bonnement à la ruine. L'envie me démangeait d'aller le leur dire en face. Troisième très bonne raison: j'étais curieuse de voir ce qui allait se passer.
Dernière excellente raison: c'était aussi l'occasion de retrouver ma chouette bande de copains, Vlad, Boutfil et Corto et d'en découvrir d'autres très sympas: La Mouette rieuse, Regard Naïf, La Plume à Gratter, le Plouc Emissaire.
Voilà ce que j'ai vu et entendu.
Même foule compacte qu'aux derniers rassemblements, même public familial mesuré et poli, mais moins bon enfant. J'ai noté la présence de personnes très âgées, marchant vaillamment, soutenues par les leurs. Certaines en fauteuil roulant. C'était émouvant.
Quelques familles musulmanes arboraient des pancartes en français et en arabe: "On est avec vous".
Moins de sourires, des visages plus graves. Des drapeaux bleus blancs rouges. Tous convergeaient vers la porte Maillot avec une détermination plus silencieuse.
Beaucoup plus de signes d'amitiés et de banderoles aux fenêtres, aussi.
L'avenue Charles de Gaulle, entre La Défense et la porte Maillot était noire de monde. Cinq kilomètres d'une foule serrée et même agglutinée, car les organisateurs nous empêchait d'avancer.
Là, pas de musique ni de fanfreluches agitées comme au carnaval, mais des appels angoissés au calme et au recul.
Personne ne voulait reculer.
Les gens en avaient clairement assez d'être considérés comme une poignée de gêneurs. Deux manifs fourrées sous le tapis et une pétition expédiée comme un rot discret, c'était trop.
Les gens immobilisés là ne pensaient qu'à une chose: avancer jusqu'aux Champs Elysées et être entendus. "Non au mariage pour tous" mutait à vue d'oeil en un "Hollande démission", "Du boulot pour nos enfants", "Taubira casse-toi".
Finalement, nous avons décidé, comme pas mal d'autres, de nous glisser vers l'avenue Foch. Il nous semblait dangereux d'être pris dans cette foule grossissante et coincée là et nous voulions tenter d'atteindre les Champs Elysées par la face ouest.
Là, nous avons eu la surprise de voir certaines rues barrées par les organisateurs eux-mêmes. J'ai entendu grommeler qu'ils faisaient le boulot des CRS.
Après une pause dans un café, à deux pas de l'avenue Foch, nous avons cru à un repli. C'était confus: des gens avançaient, d'autres faisaient demi-tour. Au loin, nous apercevions les lumignons des CRS qui barraient la place de l'Etoile et sur la place, des silhouettes déambulaient comme à la promenade. Certains s'étaient donc glissés jusque dans le sanctuaire interdit.
C'est alors qu'à proximité de l'avenue des Champs Elysées, Ô surprise! On nous y a dirigés tout tranquillement. Elle était ouverte! Des voitures y circulaient encore et les conducteurs nous faisaient des signes d'amitié, alors qu'on leur bloquait le passage. C'est à cette occasion que pour la première fois, j'ai vu un taxi aimable et empressé à laisser passer les piétons. Un événement.
Nous sommes descendus, mi-étonnés, mi-méfiants, vers le rond point des Champs Elysées. Bien évidemment, un solide barrage de CRS en barrait l'accès et pas question de passer.
Là-haut, vers l'Etoile, la foule qui semblait bloquée, stagnait.
Petit à petit, l'espace autour de nous s'est peuplé. Plus de jeunes, mais toujours des vieillards, des familles et des entre-deux, comme nous. Et puis aussi beaucoup de journalistes, caméra à l'épaule.
Une poignée de jeunes types déplaisants, qui cherchait la cogne faisait face aux CRS. Classique.
Il y a eu quelques jets de bombes lacrymogènes.
J'ai aperçu un homme à terre, au milieu des CRS.
Des renforts sont arrivés le long de l'avenue et la foule s'est agitée. Le bruit à couru qu'ils avaient donné des coups de matraques au passage...
Pendant ce temps-là, d'autres manifestants sont arrivés sur le ronds point-même, derrière des CRS, pris en sandwich.
A aucun moment je n'ai vu des parents se servir de leurs enfants comme de boucliers humains.
Les agitateurs dont on nous rebat des oreilles, j'en ai vu très peu. Aucun doute que nous nous trouvions dans un secteur assez stratégique et ils étaient à tout casser une vingtaine, plus en position de face à face qu'autre chose.
La Marseillaise a été entonnée plusieurs fois et les CRS avaient l'air bien embêtés.
J'ai causé longuement avec un monsieur fort intéressant, économiste de son état et un temps chargé de la gestion des comptes de ces messieurs les sénateurs. Guère optimiste sur la manière dont nos dirigeants successifs mènent nos affaires. Féroce, même. Je sais désormais où les gens commencent à planquer leurs deniers: en Allemagne. Bon à savoir.
Vers 19h, frigorifiés et le nez qui chatouillait un peu à force de respirer l'air rendu épicé par les lacrymo, nous sommes tranquillement rentrés, contents d'avoir accompli notre devoir.
Si une quatrième manif est organisée, j'y retournerai. Il est grand temps que les pieds nickelés qui nous tiennent lieu de dirigeants regardent la réalité en face.
Et vous savez quoi? Je parie qu'on sera plus de 300 000 !*
* Plus d'un million de personnes, en réalité. Le préfet de police de Paris avait bu.
Les oursonnes pètent aussi et en plus, elles se réveillent avec un marmot-ourson, né pendant l'hiver, alors qu'elles ronflaient.
Maintenant, une petite devinette: quelle est la différence entre les ours et moi?
.....
???
Je me réveille d'une hibernation longuette.
C'est le printemps.
Je défend à quiconque de prétendre que je ronfle.
Il est bien entendu qu'aucune de mes connaissances n'aurait le mauvais goût de continuer plus avant les comparaisons.
C'est ainsi qu'hier, bien réveillée et chaudement vêtue, pour la troisième fois, je m'en suis allée déambuler à Paris pour râler contre ce "mariage pour tous"stupide, démago, mal-à-propos et dangereux dérivant. Deuxième bonne raison: j'en ai soupé, de ce gouvernement d'incapables arrogants qui complète le boulot de Sarko en nous menant tout bonnement à la ruine. L'envie me démangeait d'aller le leur dire en face. Troisième très bonne raison: j'étais curieuse de voir ce qui allait se passer.
Dernière excellente raison: c'était aussi l'occasion de retrouver ma chouette bande de copains, Vlad, Boutfil et Corto et d'en découvrir d'autres très sympas: La Mouette rieuse, Regard Naïf, La Plume à Gratter, le Plouc Emissaire.
Voilà ce que j'ai vu et entendu.
Même foule compacte qu'aux derniers rassemblements, même public familial mesuré et poli, mais moins bon enfant. J'ai noté la présence de personnes très âgées, marchant vaillamment, soutenues par les leurs. Certaines en fauteuil roulant. C'était émouvant.
Quelques familles musulmanes arboraient des pancartes en français et en arabe: "On est avec vous".
Moins de sourires, des visages plus graves. Des drapeaux bleus blancs rouges. Tous convergeaient vers la porte Maillot avec une détermination plus silencieuse.
Beaucoup plus de signes d'amitiés et de banderoles aux fenêtres, aussi.
L'avenue Charles de Gaulle, entre La Défense et la porte Maillot était noire de monde. Cinq kilomètres d'une foule serrée et même agglutinée, car les organisateurs nous empêchait d'avancer.
Là, pas de musique ni de fanfreluches agitées comme au carnaval, mais des appels angoissés au calme et au recul.
Personne ne voulait reculer.
Les gens en avaient clairement assez d'être considérés comme une poignée de gêneurs. Deux manifs fourrées sous le tapis et une pétition expédiée comme un rot discret, c'était trop.
Les gens immobilisés là ne pensaient qu'à une chose: avancer jusqu'aux Champs Elysées et être entendus. "Non au mariage pour tous" mutait à vue d'oeil en un "Hollande démission", "Du boulot pour nos enfants", "Taubira casse-toi".
Finalement, nous avons décidé, comme pas mal d'autres, de nous glisser vers l'avenue Foch. Il nous semblait dangereux d'être pris dans cette foule grossissante et coincée là et nous voulions tenter d'atteindre les Champs Elysées par la face ouest.
Là, nous avons eu la surprise de voir certaines rues barrées par les organisateurs eux-mêmes. J'ai entendu grommeler qu'ils faisaient le boulot des CRS.
Après une pause dans un café, à deux pas de l'avenue Foch, nous avons cru à un repli. C'était confus: des gens avançaient, d'autres faisaient demi-tour. Au loin, nous apercevions les lumignons des CRS qui barraient la place de l'Etoile et sur la place, des silhouettes déambulaient comme à la promenade. Certains s'étaient donc glissés jusque dans le sanctuaire interdit.
C'est alors qu'à proximité de l'avenue des Champs Elysées, Ô surprise! On nous y a dirigés tout tranquillement. Elle était ouverte! Des voitures y circulaient encore et les conducteurs nous faisaient des signes d'amitié, alors qu'on leur bloquait le passage. C'est à cette occasion que pour la première fois, j'ai vu un taxi aimable et empressé à laisser passer les piétons. Un événement.
Nous sommes descendus, mi-étonnés, mi-méfiants, vers le rond point des Champs Elysées. Bien évidemment, un solide barrage de CRS en barrait l'accès et pas question de passer.
Là-haut, vers l'Etoile, la foule qui semblait bloquée, stagnait.
Petit à petit, l'espace autour de nous s'est peuplé. Plus de jeunes, mais toujours des vieillards, des familles et des entre-deux, comme nous. Et puis aussi beaucoup de journalistes, caméra à l'épaule.
Une poignée de jeunes types déplaisants, qui cherchait la cogne faisait face aux CRS. Classique.
Il y a eu quelques jets de bombes lacrymogènes.
J'ai aperçu un homme à terre, au milieu des CRS.
Des renforts sont arrivés le long de l'avenue et la foule s'est agitée. Le bruit à couru qu'ils avaient donné des coups de matraques au passage...
Pendant ce temps-là, d'autres manifestants sont arrivés sur le ronds point-même, derrière des CRS, pris en sandwich.
A aucun moment je n'ai vu des parents se servir de leurs enfants comme de boucliers humains.
Les agitateurs dont on nous rebat des oreilles, j'en ai vu très peu. Aucun doute que nous nous trouvions dans un secteur assez stratégique et ils étaient à tout casser une vingtaine, plus en position de face à face qu'autre chose.
La Marseillaise a été entonnée plusieurs fois et les CRS avaient l'air bien embêtés.
J'ai causé longuement avec un monsieur fort intéressant, économiste de son état et un temps chargé de la gestion des comptes de ces messieurs les sénateurs. Guère optimiste sur la manière dont nos dirigeants successifs mènent nos affaires. Féroce, même. Je sais désormais où les gens commencent à planquer leurs deniers: en Allemagne. Bon à savoir.
Vers 19h, frigorifiés et le nez qui chatouillait un peu à force de respirer l'air rendu épicé par les lacrymo, nous sommes tranquillement rentrés, contents d'avoir accompli notre devoir.
Si une quatrième manif est organisée, j'y retournerai. Il est grand temps que les pieds nickelés qui nous tiennent lieu de dirigeants regardent la réalité en face.
Et vous savez quoi? Je parie qu'on sera plus de 300 000 !*
* Plus d'un million de personnes, en réalité. Le préfet de police de Paris avait bu.
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