lundi 28 mai 2012

Joies du voisinage...

Ce matin, j'ai été réveillée aux aurores par un couple de pies qui ont décidé de se conter fleurette dans mon cerisier.
Sous notre nez.
A notre barbe.
En plein dans les esgourdes.

Un bruit de marteau piqueur à rendre dingue. Rien à faire, ça a duré deux heures.

A ma grande joie, je découvre que les pies ne sont pas si chiennes.
Il y a pire.
En témoignent ces petits messages bien sentis:


Voilà. Comme quoi, même sans pies, tout ne va pas tout seul.

Et s'il vous vient l'idée de vous en payer une bonne tranche (ou de chercher l'inspiration), voilà le site d'où je sors ces mots doux: http://chersvoisins.tumblr.com/

samedi 26 mai 2012

Venez donc goûter mes bestioles répugnantes: à table!

Lors d'un récent billet, j'annonçais mon intention de me livrer à une dégustation taboue: des insectes.
Les réactions ont été immédiates:
- C'est dégueulasse.
- Toi? Non!!!!! Pas possible! (sous-entendu, tu as pourtant l'air civilisée)
- Je ne t'embrasse plus.
Et j'en passe....

Partant du principe que des survivants, et même des gourmets, semblaient les apprécier, je me suis dit que c'était idiot de ne pas essayer sous prétexte que dans nos contrées, les bestioles pattues et carapaceuses n'ont pas le vent en poupe.
Je voulais aussi briser un interdit.
Je n'aime pas les interdits inutiles. Déjà qu'il faut en respecter plein qui colmatent notre société si bien huilée...

Les bestioles, je les ai donc prudemment commandée lyophilisées et pour l'essentiel, déjà assaisonnées.
Pas de risque qu'elles me gigotent dans le bec. Démarrage soft.

J'ai donc solennellement ouvert mes sachets: sauterelles, punaises d'eau, vers à soie, vers du palmier.

J'ai été un peu déçue. Les bébêtes étaient comme momifiées et plus ou moins en morceaux. Pas grand chose de redoutable.


Les sauterelles et les punaises d'eau, il suffisait de les réchauffer au four, de les saler et c'était prêt. elles n'ont donc pas changé d'aspect et vu que ça ressemblait plus à des miettes qu'autre chose. Sur du riz, c'était facile à déguster. Pas mauvais du reste, mais je pense que des vrais sauterelles fraîches, dûment ébouillantées et frite seraient meilleures. Ce sera la prochaine étape, maintenant qu'on a survécu au croquage de chitine.  Le site des entomophages féroces,     c'est là-->  bzzzzzz!



Les vers, je les ai mélangés et fais frichtouiller doucement avec des échalotes. Ils ont gonflé en cuisant et ils ont commencé à ressembler à des vrais. J'ai suçoté ma cuillère timidement: c'était bon. Même meilleur que les autres! Un coup de sel et de poivre et c'est tout.
Plongeon dans l'assiette! Une bouchée! Victoire!
Mes premiers vers gastronomiques!
Franchement, ça c'est vraiment bon. Fin, parfumé, pas difficile à manger du tout, légèrement croquant... délicieux.

             Ça a l'air immonde comme ça, mais je vous assure que c'est un préjugé injuste.

Il suffit d'une jolie table en prime et ça passe tout seul.



Sur ces entrefaites, des idées me sont venues. J'ai appris que les larves de cétoines dorées qui logent en abondance dans mon tas de compost sont tout à fait comestibles. C'est du frais, ça. Du crémeux. Ça se tortille. Du gratuit aussi (parce que les bestioles lyophilisées coûtent bonbon. Le baptême de l'insecte n'est pas pour les fauchés).

Vais-je me laisser tenter?

                                                      Les adultes sont jolis, j'hésite.....

mercredi 23 mai 2012

☼✺ CADEAU ☼✺

Il fait beau.

Il fait chaud.

Les petits oiseaux ont chanté toute la journée.

Mes rosiers explosent.



Voilà, amis lecteurs.

C'est pour vous.

mardi 22 mai 2012

Oyez oyez! La République m'appelle!

Après le boulot, je suis allée faire les courses. C'est dire que je suis rentrée un peu tard et un un peu lasse.
J'ai ramassé le courrier distraitement. Je l'ai jeté sur la table et il a attendu là le temps que je fasse un bisou à ma filloune, quitte mes chaussures et mon manteau, que je prépare de la soupe et que je range mes emplettes. Par la même occasion, j'ai aussi libéré les chats qui attendaient leur tour de jardin et j'ai vidé le lave-vaisselle.

Et vous êtes en train de vous demander ce qui me prend de dégoiser sur des banalités pareilles.
C'est parce que jusqu'à l'ouverture de ce maudit courrier, je vivais dans une paix relative.
L'une des enveloppes cachait une jolie surprise.

J'ai cru tomber raide.

Voilà que je suis tirée au sort pour figurer sur la liste préparatoire des pékins susceptibles de devenir jurés de la cour d'Assises de Bobigny.

Et  allez!
Je me console en me disant que ça doit être intéressant.... et puis rien n'est encore scellé dans le marbre.

En attendant j'ai l'impression de faire un bond de plus de deux cents ans en arrière, à l'époque où on guillotinait à tout va et où on se faisait appeler "citoyen". Les jurys populaires, ça date de ces époques-là.

                                                                   Léger vertige.


lundi 21 mai 2012

L'UMP tourne romano

Je reviens de Sevran où j'avais rendez-vous chez le médecin. Sevran centre, pas Sevran Beaudottes. Dans ces banlieues mal famées, il est d'usage de préciser le quartier, parce que l'ambiance varie brutalement de l'un à l'autre.
Sevran centre, donc, c'est l'ancienne ville, celle où il fait encore bon vivre.

C'est là--->

Pas là --->

Sevran fait partie des banlieues rouges. C'est une de ces reliques du temps passé où l'ouvrier espérait encore pouvoir tenir un jour le patron par les c...la barbichette.
On votait massivement communiste.


La tradition perdure, même si le maire, Stéphane Gatignon, élu communiste, est devenu Vert en cours de mandat. Du rouge au vert, tous les daltoniens vous le diront, il n'y a qu'un rien de différence. Je parle du spectre des couleurs, bien entendu.

Or donc, je me gare devant une sorte de gecekondu*, pas trop loin de chez mon médecin. Je me dis qu'à Sevran tout de même, ils laissent construire de drôles de choses.

En y regardant de plus près, je m'aperçois avec stupeur que ce cabanon informe, c'était le siège de l'UMP locale!


Salauds de Rouges!

* Bidonville turc: les baraques sont construites en une nuit, ce qui leur permet d'échapper à la démolition (en une nuit, on a le droit). Ça donne des bâtisses assez surprenantes et pas toujours très finies.


jeudi 17 mai 2012

Une fourmi pour le goûter?

Ma fille aînée a fait une trouvaille: un site qui vend des insectes à déguster.
Insectes comestibles
http://www.insectescomestibles.fr/


Sont proposés à la dégustation des punaises d'eau géantes,

                                                                     
                                                                 des vers à soie,


des grillons,

                                        diverses sortes de vermisseaux goûteux et protéïnés....


Je suis intriguée par ces bestioles. Quel goût peuvent bien avoir les scarabées rhinocéros ou les fourmis?
A propos de fourmis justement...
Ma fille a acheté des bonbons aux fourmis et une sucette habitée.













Mais je n'ai pas eu le temps d'y goûter. Elle a embarqué le tout pour faire un cadeau d'anniversaire à un copain curieux.

Je crois bien que je vais d'abord me laisser tenter par les sauterelles natures. Démarrage en douceur.
Ensuite, si l'envie d'exploration se précise, je penserai aux vers de palmier, bien charnus et qui ont, paraît-il, un goût de bacon.
Et pour finir, pourquoi pas essayer le café civet? 
Voilà le topo: La civette, un petit animal d'Asie, mange les grains de café. 




Elle les digère et les grains sont évacués par leur troufignon. Processus habituel.
C'est alors que l'homme intervient dans la splendeur de sa bizarrerie. Des gars courent la forêt d'altitude pour traquer les grains digérés dans les excréments de l'animal (dont les glandes odorantes situées sous la queue sont utilisées en parfumerie, rappelons-le. Le détail compte). 
Alors, le café est lavé, séché, torréfié...et le consommateur se pâme.

11,90€ les 10 grammes.
Le prix de la quête du Saint Graal du précieux caca de civette croqueuse de café.

Voilà qui pique ma curiosité.
Alléchant.

                                                                      Un petit café?






mercredi 16 mai 2012

Ministre du redressement, femmes par-ci et par-là.



Ça y est, on nous a enfin annoncé la composition du nouveau gouvernement. On sentait comme une impatience dans les média, des à-coups dans les respirations. Il était temps.

J'ai constaté avec plaisir que Martine Aubry était au placard. J'en suis ravie. Elle m'inspirait méfiance et antipathie féroce. Je la soupçonnais aussi d'une tendance à la magouille autoritariste qui me glaçait.
Donc, exit. Merci François. Tu marques un point.
Pendant ce temps-là, la pauvre Ségo se tord les mains: au régime sec aussi. Elle doit en avoir gros sur l'estomac.
Les autres, je ne sais pas quoi en penser. On les verra à l'oeuvre.
Deux petites choses de rien du tout me gênent néanmoins aux entournures.
 Le pullulement de ministères aux appellations étranges ou aux missions mystérieuses. J'aimerais bien qu'on m'explique.
Qu'est-ce que le "redressement productif"? Ça sent un peu le kholkhoze, non? Ou l'image cochonne.
Et puis "Réforme de l'Etat, décentralisation de la fonction publique"?  Les fonctionnaires de postes antillais vont parler corse? Les départements vont devoir se payer leurs hôpitaux?
"Dialogue social"? Quid? Si un ministère est crée exprès pour ça, ça sent la poudre.
"Réussite éducative", bien. D'accord. Mais n'est-ce pas du ressort du ministère de l"'éducation nationale"? C'est un chouia redondant, cette affaire.
Les Français de l'étranger on bien de la chance: non seulement ils payent rarement des impôts, ils touchent des primes maousses, mais ils ont un ministère rien que pour eux. Royal!
"Droit des femmes", moui. Ça ne m'inspire qu'à moitié. Il y a des lois. Il suffit de les faire respecter. Pas besoin d'un ministère pour ça.
A ce propos...... je n'aime pas trop cette manie de la parité. L'annonce ravie de la place faite aux femmes m'inspire des sentiments mitigés.
Qu'il y ait des femmes aux postes clé, c'est une bonne chose. Cependant, je ne trouve pas sain qu'on colle absolument des femmes ici et là parce qu'il en faut. Il est nécessaire de confier des postes à des gens compétents. Point. Peu importe leur sexe. 
Madame Taubira, par exemple, et sa loi qui reconnaît la traite des Noirs comme un crime contre l'humanité me hérisse le poil. C'est d'une bêtise absolue. Si c'est comme ça, on va porter la culpabilité des crimes commis par nos ancêtres éternellement. L'histoire ne grouille que de drames sanglants, on n'a pas fini. 
Donc, je ne sais pas si on l'a collée là parce qu'elle rayonne d'idées aiguisées ou pour d'autres raisons. 

Et maintenant au hardi petits!
Tout le monde vous regarde! 

samedi 12 mai 2012

Des enfants inquiétants, de mignons éléphants, des villages aux toits rouges....Ah si j'étais riche!

Je suis allée le 28 avril dernier au grand marché d'art contemporain. C'était à la Bastille, au bord du canal de l'Arsenal.
N'allez pas croire que je suis un pilier de ce genre d'endroit. En réalité, j'y vais avec plaisir, mais toujours par hasard.
Là, la mère d'une copine de ma fille exposait et nous avait offert des invitations. Elle s'appelle Xenia, elle est peintre et fabrique des bijoux délicieux.

"Art contemporain", je m'attendais à quelque chose d'un peu snob, voire de carrément décapant dans le mode "too much", genre la FIAC. A Paris, on peut craindre le pire.
C'était surprenant, mais pas si mal. Il y avait de tout: du très cucul, du très snob, du très rigolo, du coloré à bloc qui vous tartinait les mirettes pour cinq bonnes minutes, du très éthéré gris avec une tache rouge minuscule, du très talentueux aussi.
Les mieux, c'était ceux qui ne se prenaient pas trop au sérieux et qui savaient se servir de leurs mains.
Le gars aux airs pénétrés qui fait une tache dans un carré vide m'ennuie puissamment: on ne parle pas le même langage.
Celui qui sait trouver les veines du bois pour sculpter une forme toute douce et toute gracieuse me fait de l'effet. On se comprend.

J'aime les mains habiles et les yeux qui voient au travers des choses.

C'est ainsi que grâce à Xenia, j'ai découvert Daniel Castan. Un amoureux de New York en vision mouillée, déformée, distordue. Tout donne une sensation de vitesse et d'écrasement.

Et puis Christine Cloos  et ses forêts de bouleaux.


L'extraordinaire Geymann, un de ceux qui m'a le plus séduite: un sculpteur sur bronze et sur bois de toutes sortes d'animaux plus vivants que nature, sympathiques et stylisés avec génie.

















Et puis encore Karl Hugo Mars. Joli nom...
Un créateur surprenant. Je suis restée scotchée un bon moment devant ses sculptures sur métal et ses lampes. Pendant ce temps-là, une averse monstrueuse déversait sur nous l'eau du ciel.





J'ai bien aimé les fleurs et les villages de
Véronique Mansart.
Après les métaux torturés, le contraste n'en était que plus frappant.
Rien de mieux qu'un bon entrechoquage de styles pour mieux les apprécier tous (sauf les gnagnans-esbrouffeurs).















Et encore Michèle Noseda, qui fabrique des poissons terribles, rien qu'avec des matériaux de récup: des boutons, des bouts de fil de fer, des ressorts....










Les photos inquiétantes de Cécile Decorniquet, d'une absolue perfection, sans rien d'évident, réussissent à nous plonger dans un malaise intense. Pourtant, ce sont des photos d'enfants. En principe, on s'attendrit. Pas là.....

Je finirai par Michel Souvignet, un magnifique tourneur sur bois. Gentil comme tout. Il cherche des bois très purs ou malades, pour mieux jouer ensuite avec les veines colorées provoquées par l'action des bactéries. Pas de pub sur internet: c'est un artisan. Donc pas de biographie.
Reste la photo des bouchons et une autre que j'ai trouvée quand même. Un chef d'oeuvre.


Le seul abordable aussi, à qui j'ai pu acheter quelque chose: des bouchons en bois.



mercredi 9 mai 2012

Affaire du Prince, suite. Déjà des bébés.

Aujourd'hui, la grenouille-Prince-Charmant est restée bouclée dans son palais.
Moi non.

Il fallait transplanter le muguet du 1er mai qui menaçait de crever dans ses pots.
J'avais repéré un coin à muguet, dans un bout de jardin touffu.
Accroupie à mon affaire (la transplantation de muguet, bien sûr), j'ai entendu un trille de mésange pas habituel. Je profite de l'occasion pour glisser aux ignorants que la mésange zinzinule.
Une occasion de frimer au prochain dîner chez les Boulard.

Bref. Je me retourne et qu'est-ce que je vois?

Un couple de mésanges à longue queue très agité qui chassait la chenille: ils nourrissait sa nichée.

Pas moyen de les photographier, les parents. J'ai dû pêcher une image sur internet.
C'est déjà pas ordinaire de voir ce genre de mésange dans le secteur, alors à l'idée qu'un couple avait choisi mon jardin pour y élever sa descendance, je me suis sentie très honorée. Y'a du beau monde chez moi, décidément.
Or la descendance était perchée dans mon seringua échevelé pour sa première sortie. Cinq toutes petites boules de plumes blotties les unes contre les autres, qui attendaient la nourriture et les encouragements des parents.





mardi 8 mai 2012

Un jour mon prince viendra....


Deux ans!
Deux ans que je n'avais pas désherbé mon jardin!
Ne me demandez pas ce que j'ai fabriqué pendant ce temps-là. J'ai fait autre chose, voilà tout.
Grâce au Ciel, mon jardin était bien élevé. Il n'a pas trop fait le fou.

Bien élevé?

Oui parfaitement. Prière de ranger ce sourire ironique. Ça veut dire que les plantes sont installées là où elles se trouvent bien. Du coup, elles vivent leur vie sans avoir trop besoin de soin: elles n'ont pas de maladies, elles tiennent tête aux mauvaises herbes, elles n'envahissent pas.
Seulement là, même l'éducation la plus soignée ne suffisait plus: les chéries donnaient de nets signes d'étouffement.
Le mouron, les herbes follettes, les géraniums et les rejets de cerisier menaçaient de devenir franchement indiscrets, voire importuns. Les sureaux et aux rosiers se croyaient déjà les maîtres du monde. J'ai même constaté avec terreur que la plèbe s'invitait: les ronciers amorçaient une descente.
Il était temps d'intervenir pour faire rentrer tout ce monde-là dans le rang.

Pas de quartiers. La terre est lourde ici. Tout se prenait en bloc autour de la bêche. Dire qu'y en a qui se payent des salles de gym...
Pas facile d'évacuer le mouron. Il s'était fourré autour du tronc du figuier, dans les rosiers, dans d'autres plantes que j'ai dû arracher et replanter. Saleté!

                                                            Boulot accompli. Au suivant!

Je vais recommencer à faire pousser mes tomates. Elles sont vraiment meilleures, les tomates de jardin (mais pas ces saloperies de  F1, trafiquées pour ne donner que des graines stériles. je suis contre les trafiquage de graines en tous genres).
Donc, à coups de bêche, j'ai retaillé le carré à tomates. Autant dire que j'en ai sué, parce qu'en plus de la terre lourde, les racines de cerisier avaient tissé là-dessous un maillage d'acier. J'ai pas flanché. C'est encore moi le chef dans ce jardin et c'est pas des bouts de chiendent qui vont faire la loi, non mais sans blague!


Garde-à-vous!
 Et le cadavre qui gît devant, c'est un arbuste indiscret à qui l'idée est venue de pousser dans mes framboisiers sans demander la permission. Je lui ai terminé les racines à la hache. Oui, je sais, c'est insoutenable.

C'est à ce moment-là que j'ai vu les ronces, bien planquées derrière le rosier le plus piquant du jardin, dans la haie. Il a fallu déployer des trésors de diplomatie pour y avoir accès: le rosier n'est pas commode et les arbres de la haie faisaient barrage. Ce foutu roncier avait bien arrangé son affaire, mais je l'ai eu quand même. Et à mains nues encore!




J'étais en contemplation devant le champ de bataille, quand j'ai entendu un hurlement aigu. J'ai eu juste le temps de voir mon chat se sauver comme un voleur. Il venait de capturer une bête! J'ai jailli, je lui ai barré le chemin en hurlant (je n'aime pas qu'il capture des bêtes) et il a eu peur. Ce qui m'a permis de lui fondre dessus pour récupérer ce qu'il tenait dans le bec: une petite grenouille!
Une rescapée de mon élevage de l'an dernier alors que je les croyais toutes trépassées!
Une survivante!
Le Prince Charmant peut-être?
Dire que la chat à failli me bouffer le Prince Charmant......

Fin juin 2011
Mai 2012

C'est là que j'ai fait ma pause. J'avais faim et soif. Je me sentais crasseuse. Ça n'allait plus.  
Une douche, un reste de quiche, une louchée de salade de brocolis aux graines grillées, de l'eau, un coup de Facebook au passage....
Ensuite, rebelote. Le travail était moins dur: il s'agissait de désherber en douceur tout un pan de jardin envahi de géraniums botaniques et de graminées. 
C'était agréable à faire. 
J'ai débusqué des coccinelles à l'entrée de leur maison d'hiver...


               ... Dérangé des chrysalides aux allures de bijou ethnique...


..... Pas terminé le boulot parce que je n'avais plus de dos et que mon amie Nathalie a eu la bonne idée de me passer à coup de fil à ce moment-là. Ensuite, il s'est mis à pleuvoir, voilà pourquoi je n'ai pas pris de photo. De toute façon, ça ne ressemble à rien puisque c'est pas fini.

Je ne sais pas ce qui se passe quand je jardine. Toujours, mais alors TOUJOURS, après, il pleut.

Promis, je vous dirai qui était vraiment la grenouille!











lundi 7 mai 2012

Ma journée particulière

Pour commencer, qu'on veuille bien ne pas voir dans mon titre une quelconque allusion politique. Je n'ai rien trouvé d'autre et loin de moi l'idée de comparer la journée d'hier à celle du film d'Ettore Scola*. Soyons clairs. D'ailleurs je ne ressemble pas du tout à Sophia Loren.
Voyez plutôt.

Hier, donc, fut le Grand Jour.
Le matin, je m'en suis allée non-voter.
Je voulais exprimer mon désarroi en rendant une enveloppe vide. Pas possible de voter Sarko et son entreprise de massacre ahurissant de l'école publique, de la police, de l'hôpital... Pas confiance en Hollande et la clique socialeuse. Tout le monde s'en fout de mon désarroi, puisque les enveloppes vides, les bulletins blancs, trafiqués, décorés sont de toute manière fourrés dans le même sac.
N'empêche que je ne voulais pas rester terrée frileusement chez moi. Ça n'aurait ressemblé à rien.

La rue n'avait pas son air de d'habitude avec tous ces gens à pied et habillés en dimanche, lancés dans la même direction: l'école-bureau de vote.
Du coup, ça se saluait dans tous les coins et des agrégats se formaient sur les trottoirs. Ils avaient l'air contents de se voir.
Moi-même, au lieu du quart d'heure prévu, j'ai mis pas loin de quarante-cinq minutes pour non voter. Au passage, j'ai récolté des nouvelles de la famille Têtard dont la fille aînée termine khâgne, Véro m'a renseignée sur l'adresse d'un bon élagueur pour mon cerisier et Jean m'a entretenue longuement de son adoration pour son chat Gribouille.

Un frère jumeau
J'ai sauté dans ma voiture pour filer vers Paris. J'avais rendez-vous avec des amis et j'étais déjà en retard.
En bas de l'immeuble, il y avait une brocante. Du coup, c'était plein de monde dans la rue et les gens se causaient aussi. A Paris, surtout dans ce quartier-là, ça sonnait franchement exotique. Dans ce coin-là, les rues sont vides le dimanche, tout juste fréquentées par des petites dames qui promènent leur chien.
On se serait cru dans un film d'Audiard. Les brocanteux ne sucent pas que de la glace et ils n'ont pas la langue dans leur poche. Ça s'invectivait entre deux tartines de pâté et les bouteilles de blanc traînaient ouvertement entre les pliants. On alpaguait le chaland d'un air bonasse  et la chalante s'entendait brailler des galanteries. Tout était hors de prix, évidemment, mais ça valait le coup d'oeil. J'ai bien aimé le stand d'un gars qui proposait toutes sortes de reliques de l'URSS: vestes et casquettes de l'armée rouge, portraits de Lénine, chapkas un peu grasses estampillées d'étoiles.... Good bye Lénine!


Ils m'ont donné faim avec leurs déballages de rillettes et de jolies baguettes farinées. Trop faim pour attendre. Pas assez pour prendre un vrai repas. Il me fallait du pain.
Pas de boulangerie ouverte!
J'avise un Lenôtre. Ils doivent bien avoir du pain, là-dedans. J'entre. Une vendeuse à l'accent pointu m'accueille comme si j'étais la dernière romano. Le fait que je ne demande que du pain n'a pas dû arranger mon image. Dans ces maisons-là, on paye à la caisse. Une jeune femme de couleur à l'air soumis (la patronne devait lui en faire voir) me demande alors six euros! Pour un pain rond aux noix et aux raisins!
L'espace d'un instant, j'ai failli les planter là avec leur pain, mais j'avais faim. Alors j'ai fait répéter et j'ai casqué. Bande de voleurs... Naturellement, l'ami qui me tenait compagnie en a fait ses choux gras et il a cruellement ricané. Pas de pitié pour les affamés.

Le soir venu, vers dix-neuf heures, je me trouvais à une terrasse avec un petit verre de Gaillac. Les brocs remballaient en s'engueulant. Les passant allongeaient le pas, en quête d'un repas tout fait à rapporter chez eux. Qui du pain (je ne sais pas combien ils l'avaient payé, eux), qui des crapuleries chinoises, qui des pizzas.... tous pressés. De l'électricité dans l'air. Sus à la télé!
Ce fut donc une soirée pizza-bière-télé-commentaires sans pitié.

Voilà ce que j'en ai retenu:
- Ça s'est mis à traîner vilainement en longueur à partir du moment où Hollande à pris la parole. Sarko est ce qu'il est, mais son discours était moins rasoir. Cela étant, Hollande a pris soin de modérer ses engagements. Le gars est prudent.
- Nous sommes bien contents d'avoir fait connaissance avec Thomas Hollande.
- Les journaliste, de politique, s'est transformé en journaliste sportif: "François Hollande monte dans sa voiture. Le cortège est à 17 km de Paris, 15, 10.."A vous Paris.
 - Ceux qui patrouillaient place de la Bastille n'interviewaient que des jeunes écervelés qui n'avaient rien à dire, à part, en gros, que c'était "super". Je crains que beaucoup n'aient été là que pour la musique gratos et pour "pécho".
Du coup, même si c'est un peu sévère, je nous passe un coup de Choron, tiens, ça détend:


Rendez-vous à la tirade de la minute 1.

- J'ai trouvé étrange de voir brandis des drapeaux algériens et d'autres que je n'ai pas identifiés.
- Décidément, je n'aime pas Martine Aubry.
- Ségolène faisait la gueule.

Hollande a du pain sur la planche. Il est courageux. J'espère qu'il sera à la hauteur de la tâche.
Avec tout ça, j'ai mal dormi.
La faute à la pleine lune, sans doute.



*Considéré comme un classique de la grande époque mythique du cinéma italien, le réalisateur Ettore Scola réunit le couple Sophia Loren/Marcello Mastroianni dans un film parfait de bout en bout. Filmé dans un lieu clos à la manière d'une pièce de théâtre, un immeuble en l'occurence, l'action se situe en pleine période mussoliniene, où la crainte et la délation terrorise le moindre comportement. Entre la mère de famille et l'homosexuel qui se retrouveront sur le toit de l'immeuble par le plus grand des hasards, se nouera une improbable mais magnifique amitié, que ni la concierge suspiscieuse et délatrice ou quelques personnages cachés derriere les portes de ce petit microcosme vivant dans l'immeuble, ne viendront ternir. Un film magnifiquement interprété, une bande son grouillante de cris et de bottes symbolisant l'effervescence extérieure. Derrière la grande histoire que tout le monde connaît se joue la petite de Scola, émouvante et parfaitement dialoguée.
Commentaire de Elriad sur AlloCiné.