lundi 6 août 2012

Les vacances m'ont prise

Il m'est arrivé une étrange aventure.
Habituellement, en été, les gens prennent des vacances. Surtout les feignants de profs qui s'en offrent une belle tranche de presque huit semaines, miséreux condamnés aux stages de remise à niveau exceptés. Ces loqueteux-là ont droit à sept semaines estivales.
Enfin estivales...

Il se trouve que cette année, mes vacances, je les passe chez moi. Foin du stress aéroportuaire ou des foules autoroutières! A moi le calme de ma maison!
Du coup, ivre de cette liberté si confortable, je me figurais mener de front des foules d'occupations dont bien entendu, l'entretien de mon blog.

Fi!
Les vacances me sont tombées dessus et je n'ai rien pu faire. Ni prévenir, comme les plus urbains des blogueurs le font, ni entrebailler la porte des vacances pour envoyer une petite carte de mon coin de banlieue. Rien.
On m'a paralysée.

D'abord, j'ai été prise d'une léthargie féroce. Je me suis mise à dormir dix heures par nuit, puis dans l'après-midi, un coup de barre sournois me prenait et je retournais me coucher pour une solide sieste. A croire que j'étais fatiguée.
Ça a duré presque une semaine.
C'est à ce moment-là que j'ai adopté Chagall.
Malgré ma léthargie, il ne m'avait pas échappé qu'un chat misérable venait mendier à la porte fenêtre du jardin. Il était tout jeune et affamé. La pauvre bête était lacérée de griffures et à moitié pelée. Prise de pitié, je l'ai nourri, puis approché. Il se laissait manipuler comme une poupée. Cette bête-là connaissait les hommes et je crains fort qu'on ne l'ait abandonné à la veille des vacances, comme ça se fait entre salopards peu scrupuleux.
J'ai finalement décidé de l'adopter. Il fallait le stériliser et le tatouer, tâches dont ses précédents maîtres, qu'ils soient maudits, s'était bien évidemment dispensés. Une association très sympa: l'Ecole du Chat,  est venue à mon secours en la personne de Bernadette. Royale.
Voilà le bestiau. Un beau morceau.

Me voilà la maîtresse de trois chats...

Avec Attila, mon vieux noir diplomate, jamais un mot plus haut que l'autre. Mais avec Aristote, là, les insultes ont malheureusement fusé et j'ai été obligée de m'improviser Grande Réconciliatrice. Les progrès ont été fulgurants, puisqu'en quelques jours, ils ont cessé de s'administrer des ronflantes. Je m'en vais vous raconter comment dresser ces bêtes-là à se tolérer dans un prochain billet (avant un mois, promis)

Position rapprochée, inimaginable il y a seulement cinq jours: Aristote scrute, Chagall observe, mais pas de passe d'armes.
Sieste en commun: Chagall pendouille et Attila tire la langue.
En pleine adoption-guerre des chats, j'ai eu de la visite. C'est bien agréable de partager quelques jours avec une vieille connaissance, mais là, le bénéfice de mon long sommeil s'en est allé bien vite. Les soirées se sont prolongées à siroter des bières dans le jardin en jouant aux échecs ou en papotant des heures.





Ensuite, je me suis attaquée au rangement de ma maison qui est vaste. Depuis des années, on y a entassé tout et n'importe quoi dans un joyeux capharnaüm et j'ai décidé que ça suffisait. Certaines pièces tournaient aux écuries d'Augias et un cochon n'y aurait pas retrouvé ses petits. Ce n'est pas pour me trouver de mauvaises excuses, mais ce genre de boulot est peu compatible avec la bonne tenue d'un blog. On en sort flasque et poussiéreux comme un chiffon et que raconter? "Aujourd'hui, j'ai mis les vieilles vestes dans des cartons, j'ai classé les dossiers de fisc et de sécu qui se baladaient en dix morceaux ici et là, j'ai dépoussiéré l'arrière des étagères du bureau, fait les carreaux tellement gris qu'on se serait cru dans un sous-marin, etc..." pas possible.

Pour compléter le tableau, j'ai entrepris de me remettre au serbo-croate. Inutile de plaisanter finement. Ce n'est pas une blague. Donc, chaque jour, je m'y colle. Tout le monde n'a pas eu la chance d'avoir des parents communistes, donc, je n'ai pas étudié le russe au lycée, alors que j'en crevais d'envie. Dommage, ça aurait été un atout. Je ne suis pas non plus Daniel Tammet, le gars qui a appris l'islandais en une semaine, donc, je fais avec ce que j'ai et c'est un peu laborieux.

C'est aussi le moment où mon jardin a choisi de virer hippie. Avec ce temps bizarre qui fait pourrir les fruits, la végétation s'emballe et il tourne à l'enfer vert. J'ai entrepris d'y mettre bon ordre, mais ça ne se fait pas en cinq minutes. Il va même falloir bûcheronner un peu, moi, une faible femme!


Le tout entrecoupé de siestes, de conversations téléphoniques longues comme je ne peux jamais m'en offrir dans l'année.

Alors le blog est resté sur le carreau.
Je prie tout le monde de bien vouloir excuser ces vacances pas du tout prévues qui m'ont soustraite brutalement à la civilisation.

Ça m'a fait un bien fou et me re-voilà!

30 commentaires:

  1. T'exagères ! Tu n'es qu'une lâcheuse casanière !
    J'attends ta leçon de cohabitation de chats avec impatience.
    Bz

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je sais, je suis une grosse feignasse vautrée dans une soue de paresse. Et si c'était à refaire, et bien je réitérerai!!!!
      Je raconte les chats bientôt. Une vraie aventure.
      Mais d'abord, il faut que je lise tous les billets en retard et vu la durée de mon isolement, j'en ai pour minimum une demi-journée!

      Bises :)

      Supprimer
  2. Bon retour de ces vacances laborieuses !

    Trop mimi tes chats, Chagall est très beau, c'est peut-être un "ragdoll" avec la tache blanche .

    Pour expliquer le désordre que tu dis avoir eu, voici en serbe : "Ni Pop nebi naso bradu"

    Fais appel à tes amis blogueurs pour bûcheronner ton jardin, c'est trop dangereux une tronçonneuse.

    Je retourne continuer ma nuit :)

    Bisous et bonne journée !!!!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Nadezda,
      Non, Chagall est un bon vieux chat de basse extraction, comme les deux autres.
      Pas question d'utiliser une tronçonneuse perchée sur une échelle. C'est bien trop dangereux! Non, je vais faire ça tranquillement avec une petite scie, sans m'affoler. Au pire, je demanderai à un voisin de venir m'aider. Mais je préfère essayer de me débrouiller seule. Moins je suis obligée de compter sur les autres et mieux ça vaut.
      Je n'ai rien compris à ta maxime en serbe! :)

      Bonne journée à toi aussi.

      Supprimer
    2. Maxime serbe, quand ma chambre était en désordre, ma mère disait qu'un Pope n'y retrouverait pas sa barbe:):):)

      Supprimer
    3. Ah merci. Donc barbe, c'est "brada", pope, c'est "pop" (fastoche), mais "naso", je sèche.

      Supprimer
    4. En fait c'est "pronasao"= trouvé "naso" c'est du croate ou bosniaque.

      "Ni Pop nebi pronasao bradu"

      J'arrête de jouer au prof . hihihihihi

      Supprimer
    5. Heureusement que tu as joué au prof, parce que sinon... en même temps, si on me parle en bosno croate, moi, je m'y perds! :)
      Bises

      Supprimer
  3. Dresseuse de greffiers j'ai,excuse moi,un doute ou alors ce sont de bons comédiens.
    Bzzz...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est vrai que je ne les entraîne pas à sauter dans un anneau de feu ou à rapporter la baballe. Non. Il y a des limites. Mais je les habitue l'un à l'autre de sorte que les peurs réciproques s'apaisent. Je les dresse à faire la paix, en somme. Et ça marche!
      Tu crois qu'après, je pourrais postuler pour les Affaires Etrangères en Syrie ou en Iran? :)

      Bises!

      Supprimer
    2. En Syrie ou en Iran, attends d'y voir plus clair, à moins de maîtriser le sino-russo-farsi. D'ici quelques mois, une flotte tripartie va faire des ronds dans l'eau du côté de la Syrie.

      L'Education Nationale, c'est peut-être plus safe...

      Supprimer
    3. Tu as raison. Ne nous emballons pas.

      Supprimer
    4. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

      Supprimer
    5. ...bien que la maîtrise du sino-russo-farsi s'inscrive parfaitement dans une démarche élaborée d'une refonte meta-cognitive du processus langagier transversal pour ne pas dire sinusoïdal...

      Et de prendre un Scud bien senti au milieu de la cour en pleine récré de 10 h 00 !

      Supprimer
    6. Et paf! Trève de billevesées psycho cognitives!

      Supprimer
  4. ah te revoilou, je te croyais partie crapahuter dans un endroit sauvage du côté de la Serbo Croatie et voilà que tu dis que tu étais dans ta jungle personnelle entrain de dresser le matou ? bigre ! Moi j'ai un soucis pour faire cohabiter un chihuhua mort de frousse devant une espèce d'emmerdeuse toute noiraude qui veux lui faire sa fête ! si tu as la solution..... bisous

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ahahah! Je raffole de ta manière de résumer les choses!
      Eeeh non. Je n'étais pas en Serbocroatie :)
      Pour ton chihuahua trouillard, oui, j'ai peut-être la solution. J'ai réussi à faire cohabiter sous mon toit une chienne caniche un peu vive et un chat trouillard mort de panique. Le tout en moins de 15 jours.
      Il ne faut jamais désespérer avec les bestioles.
      Courage et bisous
      PS: en attendant qu'on en parle, fais quand même en sorte que tes deux terreurs ne se croisent pas de trop près. Le chat est le proprio en titre, c'est au chien de faire profil bas.

      Supprimer
    2. Bizarre votre histoire de Serbocroatie...Rentrée de vacances, je farfouille dans ma bibliothèque et sur une étagère, je découvre un timbre avec la tête à Tito ! D'où vient-il, mystère ? Du coup, je l'ai rangé dans ma boîte à dictateurs.

      Supprimer
    3. Si les portraits de dictateurs se mettent à te souhaiter la bienvenue à tes retours de vacances, alors en effet, il faut les boucler tout de suite dans une boîte qui ferme bien!
      Et d'où sortait-il d'un coup comme ça, Tito?
      ........
      Je sais!
      Du fond de là où il est, il veut que tu racontes tes souvenirs de vacances. Tu vois? Les Don Camillo à la sauce yougo dont tu as le secret :)

      Supprimer
    4. Effectivement, d'où sort-il celui-là ! Ca fait au moins 25 ans que je n'ai pas remis les pieds chez les yougos et je n'y remettrai pas les pieds non plus. Le timbre a l'air comme neuf en plus, pas du tout jauni ! Incompréhensible !

      Ma boîte vient de l'Allemagne de l'Est. C'est du béton armé ! Tito est en compagnie intéressante. Pour les souvenirs, il faut que je rebascule sur facebook, sinon mon fan-club serbe va m'égorger !

      Supprimer
    5. Tu as de la chance: le fan-club est en vacances.
      C'est bizarre ton histoire de timbre.
      Tvoja prica marke je cudna.... Je m'entraîne et si Nada veut bien, elle me dira si j'ai fait se retourner Tito dans la marmite infernale où il bouillonne.

      Supprimer
  5. Ne rien faire est un luxe dont il ne faut pas se priver, alors si en plus tu t'entoures de chats, que demander de plus, c'est le paradis sur terre.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est un luxe, oui. Même si les vrais jours de farniente sont à compter sur les doigts d'une main. Et ceux-là avaient le goût du miel.
      Miaôôôôôôrw!

      Supprimer
  6. C'est bon de ne rien faire, je suis complétement d'accord avec Vlad, sauf pour les chats, je préfère être entouré comme là .

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je suis aussi complètement d'accord avec Vlad et toi. Quant à l'entourage que tu préfères, pas si sûre que tu restes à ne rien faire ! :)

      Supprimer
    2. Je proteste, Fred Camino ! ... yen à pas une seule vieille et moche, c'est de la discrimination !!! (on dit ça comment en serbo-croate?)

      Supprimer
    3. Ah Solveig, je n'en sais rien: je tenterais diskriminacija, au pif, mais c'est hasardeux.

      Jimi Hendrix s'emmerdait pas, dis-donc! Il se ménageait de quoi s'occuper quand il ne jouait pas de guitare!!!

      Supprimer
  7. Voici enfin la raison de cette désertion du navire;
    Une enseignante épuisée ? .. ha ha, ça se saurait !
    Y z'arrêtent d'être en vacances !
    Alors trouve autre chose, s'iouplaît, je t'ai connue plus inventive.
    En revanche, chapeau pour la cohabitation des chats peu partageurs ... j'ai connu ça aussi, cherchant le tenant du titre, réfugié tout en haut de la bibliothèque où il lacérait rageusement du papier, en bon greffier qu'il est.
    Bon retour Lo.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Solveig :)
      Ah toi aussi, tu es passée par là? Ça a dû être sympa cette période lacératoire... j'espère qu'il s'est calmé avant de mettre à mal tous tes bouquins!
      Bon d'accord. En vrai, je passais mes nuits à chatouiller la plante des pieds des gros malpolis qui manquent de respect aux dames. Ensuite, j'en faisais des saucisses qui sèchent dans ma cave. Tu dis rien, hein?

      Supprimer

Vos commentaires sont les étoiles scintillantes de ma galaxie. Si toutefois des météorites menaçaient de fracasser ce modeste espace de parole, je me réserve le droit de les renvoyer dans les étendues glacées de la blogosphère. Moi, Io, ne saurait être tenue pour responsable de leur composition ni de leur destin