mercredi 19 octobre 2016

Flagrant délit d'intolérance nauséabonde

J'ai un compte Facebook. J'y ai de vrais amis dont je lis la prose, avec plaisir, même quand ils me fourrent sous le nez des assiettées scandaleuses de mets raffinés, à l'heure du sandwich pas frais expédié dans ma salle des maîtres glaciale.

Clin d'oeil appuyé.

 
Voyez le genre...Suivez mon regard.


J'y collectionne aussi pas mal de connaissances plus ou moins amicales, dont la prose plus inégale me passionne moins, mais elles me détendent.


J'ai accueilli assez récemment une nouvelle "amie", une dame propriétaire d'un jardin classé en Bretagne, qui cherchait des acquéreurs. Nous avions parlé au téléphone, sympathisé et échangé nos Facebook.

A l'occasion de la dernière manif organisée le 16 octobre dernier par la "Manif pour tous", j'ai découvert avec consternation qu'elle s'était ralliée à l'opinion dominante. J'avais affaire à une personne intelligente et complètement intoxiquée par la propagande ambiante. Elle considérait ce mouvement comme un ramassis de bourgeois intégristes, puants comme des Roqueforts et ouverts comme des ceintures de chasteté.
J'ai évité de réagir, jusqu'à la publication, aujourd'hui, de cette image. Elle m'avait agacée (l'image), tant elle véhiculait une idée distordue et mensongère.

Voilà ce que j'ai écrit sur Facebook, donc:

Moi:
"Désolée, mais je ne suis pas d'accord avec l'image qu'on se fait de la Manif pour tous. Cette image a été en grande partie fabriquée par les médias et les manifestants présentés comme des bourgeois au mieux, moisis, au pire, fascisants. Cela relève ni plus ni moins d'une propagande inquiétante, relayée par les médias. J'ai participé à chacune de ces manifestations et j'ai vu qui y était, j'ai parlé avec les gens. Précision: je suis maîtresse d'école, je loue mon logement et je n'ai aucune fortune. Parmi les manifestants, beaucoup étaient comme moi. Ensuite, je crois qu'on peut désapprouver une loi sur le mariage homosexuel et ses corollaires (GPA et PMA) sans être anti-homosexuel. C'est mon cas et aussi le cas de pas mal d'autres. Enfin, j'aimerais comprendre cette volonté de faire accepter la PMA, et pire, la GPA, qui revient à acheter le ventre de femmes pauvres pour le "droit" à avoir un enfant. Quand bien même on approuverait cette option, il serait mieux d'en débattre et d'accepter la contradiction, plutôt que de réduire ceux qui désapprouvent à des caricatures extrémistes. Voilà, c'était le coup de gueule du mercredi matin :)! 

Réponse du numéro 1, ami Facebook de la dame au jardin:
"Génial que tu réagisses à la vidéo du dessus. C'est une caricature de manif de droite...
Bon après tu es contre le mariage homosexuel ? La GPA et la PMA c'est un autre débat... c'est bien. Retourne manifester avec Civitas et consorts."


Moi:
" Voilà une réponse qui démontre un sens révélateur du dialogue et une vaste ouverture d'esprit. La GPA et la PMA sont le coeur du débat justement. Renseignez-vous".

Intervention du numéro 2, autre ami Facebook de la dame au jardin :
"Ta gueule!"

On s'extasiera sur la qualité de l'argumentaire.

Là-dessus arrive un message privé de la dame au jardin:
"Bonjour, il est vraiment difficile de débattre sur FB, mais je crois que ce serait de toutes façons inutile.Je suis sur des positions complètement opposées aux vôtres. J'ai travaillé dans l'Education nationale, du mieux que j'ai pu, comme la plupart de mes collègues à tous niveaux de responsabilités. Je connais deux magnifiques enfants nés grâce à la PMA. Les parents vont bien aussi, merci. Ce ne sont pas des gauchistes. J'ai des amis homosexuels. Bref, séparons-nous, ce sera plus simple."

Au moins est-elle restée correcte. Ça fait du bien.

Ma réponse:
"En effet, c'est difficile, et je le déplore sincèrement. Le simple fait de n'avoir pas approuvé cette caricature m'a valu des insultes. Je n'appartiens pourtant à aucun mouvement extrêmiste, je n'ai rien contre les homosexuels. Je souhaitais seulement nuancer un peu les choses. Séparons-nous si vous voulez, mais je suis peinée de constater que la liberté de pensée et de discussion s'éteint doucement un peu partout."

Chacun jugera de la violence manifestée par les numéros 1 et 2 et leur totale incapacité à envisager le moindre dialogue. La dame au jardin et Numéro 1 "sont Charlie". Ils défendent donc la liberté d'expression.
Nous voilà édifiés.
 



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