samedi 17 novembre 2012

J'étais à la manifestation contre le mariage pour tous.

Ça commençait mal: à la gare de Sevran Livry, on nous annonce un RER toute les trente minutes à cause de travaux mystérieux.
En fait, je n'ai pas été en retard du tout.

Arrivée à la station Denfert Rochereau, une foule de gens a attaqué l'escalier de sortie. Des familles, des copains, des jeunes, des vieux, des riches, des pauvres. De tout.
C'était des manifestants.

La courtoisie était frappante. En général, quand il y a foule dans un couloir de RER, c'est à qui vous passera devant, quitte à vous écraser le pied ou vous flanquer un coup de coude. Là non. On patientait.

La place Denfert Rochereau était déjà noire de monde à 15 heures. Des voix essayaient bien d'animer en expliquant des choses, mais la sono était si mauvaise que personne n'écoutait vraiment. De toute façon, il s'agissait de rappeler pourquoi on était là et tout le monde était d'accord: le mariage entre un homme et une femme, un père et une mère pour les enfants.

De la patience, il en a fallu, parce que le cortège s'est mis en branle à 16 heures passées. Il paraît que le boulevard Raspail était archi-plein de monde et qu'il fallait déjà que cette foule se mette en marche pour débloquer la place Denfert Rochereau.
En attendant, les organisateurs ont pris soin de rappeler le mot d'ordre: respect envers nos gouvernants, respect envers les opposants, seuls moyens d'être vraiment entendus. J'ai apprécié.
Comme j'ai apprécié de voir une telle diversité dans la foule réunie là. Un tel consensus aussi. L'appartenance religieuse n'était pas de mise (même si j'ai vu une mamie voilée), ni aucun ralliement politique et c'était très bien ainsi.

Des gens étaient venus du Cantal, d'autres du Nord, exprès pour la manif.
Des encouragements fusaient des balcons environnants. Je n'ai vu aucune opposition.


Question slogans, en revanche, ils ont fait un flop. Le gars essayait bien de faire scander les gens, mais on n'entendait pas grand chose, c'était souvent compliqué et de toute évidence, on n'avait pas trop envie de faire les clowns. Sauter sur place était un peu grotesque: les pépés et les mémés assez nombreux préféraient éviter de se fracasser aussi bêtement le col du fémur.

J'ai vu des passants applaudir au passage du cortège.


Certaines affiches m'ont amusée.


Je n'ai pas pu rester jusqu'au bout, malheureusement. Je me demande comment ça s'est terminé.
Il paraît que la presse n'a pas fait son boulot. Corto vilipende la façon dont cette manif, pourtant mémorable, a été retransmise. C'est lamentable.
De son côté, Vlad éructait râlait en direct, par voie de SMS, pour me dire que certains grossiers se déchaînaient sur Twitter, traitant de tous les noms les manifestants et déformant complètement leurs intentions.
C'est à s'arracher les poils du ventre.
Pourquoi un tel déchaînement d'un côté et si peu d'enthousiasme, de l'autre, à présenter cet événement?

L'idiotie et la malfaisance étaient hélas à prévoir. Les simples d'esprit se montent le bourrichon parce que des importuns ne pensent pas comme eux. Ce n'est pas nouveau.

Mais la presse?
Serait-elle muselée? Orientée?
Je ne peux pas croire une chose pareille.

27 commentaires:

  1. C'est en revanche un plaisir de lire ton compte-rendu, Lo. La courtoisie, le respect, toussa... la diversité tant voulue par ceux d'en face, justement, et si prompts à la torpiller quand elle ne convient pas !

    Faut-il en rire, mais on entend ce matin dans l'poste (RSC™) que le sujet serait clivant. Tiens donc, comme c'est étrange. Cela me rappelle quelque chose, mais quoi donc ? Est-ce normal ?

    Bon dimanche, et bZh

    Al, étoile scintillante de ta galaxie :)

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    1. Bonjour étoile scintillante!
      Merci :)
      Ils m'amusent avec leur clivage. Comme si le débat et l'échange d'idée puait la charogne! Tant mieux si c'est clivant, tiens! Causons!
      Quant à la diversité, parlons-en. Ce midi, sur France Inter, j'entendais deux messieurs discuter. Les deux étaient d'accord avec l'idée de mariage des homosexuels, sauf que l'un était réglo et l'autre non. Celui-là n'arrêtait pas de lancer des allusions perfides à la prétendue teneur catho-réac-monolithique de la manif de samedi, comme pour se persuader lui-même. L'autre le remettait sans cesse dans les rails, ce qui embêtait fort l'excité..qui revenait toujours à ses dadas. La diversité pacifique de samedi gêne ceux-là, qui adoreraient se révolter la main sur le coeur contre les hordes fascistes. Alors ils inventent et au bout du compte, sèment le doute.

      Bon lundi soir et bz pareil!

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    2. Ah, oui, il faut revenir aux fondamentaux du socle commun : "le combat contre l'hégémonie réactionnaire et les hordes fascistes qui menacent les peuples."

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  2. Ben, tu fais ce que tu veux de ton temps libre ...

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    1. Bonsoir Solveig. Mon petit doigt me dit que tu avais mieux à faire. Je me trompe?
      Ça valait mieux que de rester vautrée à faire du lard, avoue;
      Et puis là, ça a été la goutte d'eau de trop. Qu'ils fassent un référendum si c'est si urgent de se préoccuper de ça, nom d'une pipe en bois!

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  3. si j'avais su que tu y allais je t'aurai appelée, j'ai eu la flemme d'y aller seule ....c'est vrai que la presse ne relaie pas plus que ça et que les chiffres ont l'air en dessous de la réalité , bisous

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    1. C'est que je me suis décidée un peu au dernier moment. Sinon, je t'aurais dit. J'irai sans doute aussi à celle du 13 janvier, si tu es toujours décidée :)
      Il y avait un monde fou!
      Bizoutes

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    2. ok, on se bigophone le moment venu, biz

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    3. Ne m'oubliez pas, j'en serais.

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    4. Manquerait plus que ça! Bien sûr qu'on ne vous oublie pas!
      Faudra juste qu'on sache où vous bigophoner aussi et on vous embarque! :)

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  4. Comment ça, vous avez attaqué un escalier ? Mais qu'est-ce qu'il vous avait fait, ce pauvre escalier ?

    En outre, attaquer un escalier quand on est venu pour une marche ne me paraît guère habile…

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    1. C'est vrai, c'était risqué.
      Mon cher Didier, ne comptez pas sur moi pour cafter.

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  5. Bravo pour cette mobilisation dans le calme et la dignité.

    Un minimum de 70 000 personne d'après les autorités, ce qui est plus que bien.

    Pourvu que ça dure.

    A noter les réactions extrèmement (C,est la cas de le dire) choquées des cocoboys qui sont surpris de voir que le peuple ne pense pas comme eux.

    ""Mais la presse?
    Serait-elle muselée? Orientée?
    Je ne peux pas croire une chose pareille""

    --Naaaaannnn.

    Simplement à la gamelle.

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    1. C'est ça qui est surprenant. Cette indignation bruyante de ceux (enfin, pas tous, heureusement) qui ont d'autres idées. Je ne sais pas ce qui les excite comme ça.
      C'est normal pourtant, de ne pas tous marcher au pas, il me semble. Normal aussi qu'on réfléchisse ou même qu'on s'engueule. Mais étrange de si peu tolérer l'opposition et d'avoir si facilement recours à l'invective ou à la calomnie, au lieu d'argumenter.
      Heureusement, la presse s'est un peu secouée à la nuit tombée. Faut dire qu'après une pareille mobilisation, elle n'avait plus trop le choix. Et puis elle s'est déchaînée sur la manif catho du dimanche, ça qui lui a donné un os à mordre.

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    2. Ca en dit long sur la manipulation politique dans notre pays.

      A ma fille de treize ans à qui j'ai dit que j'étais contre le mariage pour tous et qui m'a demandé : "t'es homophobe ?", j'ai répondu : "non, mais le mariage, c'est pour protéger les enfants dans un cadre de devoirs auxquels sont soumis ceux qui les ont conçus. Ce n'est pas pour sanctifier l'enfilage par tous les trous".

      Le suintage bien-pensant s'infiltre même là où on ne le veut pas.

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    3. Quand les Chrétiens sont massacrés à Kosovo, en Chypre, en Égypte et ailleurs, ces zindignés sont bien moins bruyants.

      Pourtant ce sont des persécutions bien réelles avec des gens qui meurent pour de vrai.

      Qu'on ne me dise pas "ça n'a aucun rapport". C'est le constat que ces bobos-cocoboys défendent les zomos parce que leur intelligence limitée leur fait suivre la voie la plus facile, indiquée par ce systeme de fous-furieux.

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  6. La prochaine étape : la dépénalisation du cannabis !!!

    Ca fera bien de penser que c'est bien, puisqu'on vous le dit, la preuve, et puis, ça diminuera les trafics (ben voyons)et...augmentera la déliquance routière mais ça en s'en fout. Un môme de buté par un conducteur sous l'emprise du cannabis...ben ça reste un accident. C'est comme à la chasse !

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    1. Ça ne fera que supprimer le trafic de cannabis. Après quelques mois de flottement la voyoucratie se tournera vers un autre produit ou secteur d'activité. Ce qu'ils refusent tous de piger, c'est que ceux qui vivent en marge le font par choix et pas à cause de la pauvreté ou je ne sais quelle injustice sociale. Il y a un ouvrage à lire absolument si on veut appréhender correctement cet aspect de la délinquance, il s'agit de « La délinquance, une vie choisie : entre plaisirs et crime » de Maurice Cusson. On y trouve la transcription de ses conversations avec des délinquants et criminels où ils s'expliquent :

      « Je me sentais au-dessus des emplois manuels, affreusement monotones et sous-payés. […] Pourquoi devrais-je être condamné à l’esclavage alors que d’autres font une belle vie sans travailler ? »

      « Et bien moi, je braque parce que j’ai vu mon père marner pour des queues de cerise, et mourir à cinquante-deux ans les poumons bouffés par les émanations de je ne sais quelle saloperie qu’il respirait dix heures par jour dans son usine. »

      Si la pauvreté était le moteur de la délinquance, le Cantal, la Lozère, etc. seraient à feu et à sang.

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    2. ...ou transformer la vente du cannabis en un vaste monopole politico-mafieux, où l'Etat prélèvera une substantielle dîme afin de tamponner tout cela du sceau de la légitimité républicaine.

      On ne me fera pas croire que dans cette tendance, il n'y a pas des vélléités d'asservir la populace afin d'avoir une main-mise future sur toute tentative de résistance. Le jour où on vous envoie une loi sur l'autorisation à la pratique de la nécrophilie, on vous file triple dose d'herbe et hop, vous ne sentirez pas le truc passer.

      Quant aux deux témoignages, j'irai plus loin. j'y vois tout simplement :

      - Le mépris insupportable de la France pour le travail en général (ah bon, vous travaillez ? beurk ! quelle pratique malsaine) et le travail manuel en particulier, d'où le sous-paiement et les conditions de travail dignes de Zola auxquels chacun cherche à échapper, quel qu'en soit le prix.

      Faut aller en Allemagne et en Autriche pour voir un peu à quoi ressemblent un centre d'apprentissage, une scierie ou une fabrique de meubles. On y mangerait par terre. Pas question de travailler dans le bordel et n'importe comment. Les contre-maîtres transmettent un savoir qu'ils ont appris, ce ne sont pas des chefaillons léchant le cul à la Direction qui ne sait même plus ce qu'elle vend.

      Et c'est pas en fumant du chichon à longueur de journée, qu'on changera nos mentalités.

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    3. Koltchak a raison. Cet alibi de la pauvreté commence à sentir le rance. J'aimerais bien lire le bouquin, mais je crains qu'il soit peu disponible en bibliothèque. Encore que...je vais aller y voir.
      Il y a quelques années, la ville d'Aulnay avait tenté de mettre en place des emplois d'été, destinés à occuper les jeunes des "quartiers" (j'adore cette expression suintante de non-dit) avantageusement. par la même occasion, ils gagnaient un petit pécule, réapprenaient à se lever le matin, bref, que du tout bien. Le premier matin: gros succès, il y avait foule. Les gentils adjoints qui avaient eu l'idée se frottaient les mains. Mais ça n'a pas duré. Car, quand les jeunes ont découvert que le salaire était au mois et non à la journée, ils sont retournés se coucher.
      Bien sûr que la légalisation du cannabis et du reste ne réglera rien.
      D'ailleurs, personne n'y tient vraiment, puisque ces trafics permettent d'assurer un semblant de paix sociale au pays, fût-il aux dépens des habitants des fameux "quartiers". Mais combien sont-ils, et quelle réelle importance ont-ils, puisqu'ils votent peu, gagnent peu et sont tassés entre eux dans des ghettos ou personne ne va jamais. Sauf à la rigueur pour se faire photographier vite fait et se replier encore plus vite sur une zone sécurisée et confortable.

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    4. Nos amis québecois sont là pour combler les lacunes : http://classiques.uqac.ca/contemporains/cusson_maurice/cusson_maurice.html

      Et c'est en téléchargement libre.

      Je conseille également les ouvrages de JP Brodeur.

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    5. Merci Koltchak. Il va falloir que je note les référence des lectures que vous proposez, sinon, je sens que je me condamne à une longue et frustrante recherche bloguesque, d'ici quelques mois.
      Les Québecois ont en effet une grande qualité: ils analysent ces questions avec un tout autre regard. Je doute qu'ils se complaisent dans le magma de culpabilité larmoyante où nous nous enlisons et leur vision des "quartiers" n'est certainement pas aussi parasitée que la nôtre par le baratin pseudo sociologique. C'est sûrement intéressant.

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    1. Bien sûr! Ça sert aussi à ça, les manifs :)
      Y'avait aussi des marchands de saucisses et de bière.

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  8. On nous casse les nougats avec des trucs à la con pendant que la crise sévit!
    Le gvt ferait mieux de trouver une solution au problème du chômage grandissant et laisser les gens s'envoyer en l'air comme ils veulent! Au lieu de les laisser monopoliser la politique avec leurs histoires de cul!
    Merde alors!

    ***
    Bises et bonne après-midi Io****

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  9. Petit réctificatif!
    ...de cul...ou de coeur...ON S'EN FOUT!

    ***
    Re-bises****

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    1. Bonjour Midred
      Voilà! Ça c'est tapé!
      De cul, de coeur et de toute la tripaille qu'on voudra.
      C'est clair, net et en plus, ça met de bonne humeur.

      Bisous :)

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