Quant à la reine Mathilde, elle s'appelle en réalité Boutfil et elle habite à Paris.
La preuve:
Ah les beaux drakkars! |
Alors? Hein?
Et puis voilà des détails, pour ceux qui douteraient encore de ce que je dis.
Ah les beaux Vikings! |
Ouh le mignon petit cheval! |
Donc, la tapisserie de Bayeux, c'est une imposture.
Le machin prétendu tel qu'on montre aux ravis, c'est un chiffon moyenâgeux qui n'arrive pas à la cheville de ce que la reine Boutfil la Grande fabrique de ses blanches mains, elle. Pas comme cette péronnelle de Mathilde qui en fait, béait aux corneilles au lieu de bosser, pendant que l'Anglois se faisait étriller par son Normand de mari dans les brumes du Sussex.
Non franchement, l'histoire, c'est une affaire sérieuse. Il faut laisser ça aux gens qui s'y connaissent, sinon, on a vite fait de gober n'importe quoi.
Note sérieuse:
La "tapisserie" de Bayeux a été brodée à l'aiguille et au point de Bayeux, au XIème siècle, sur commande d'Odon, Evêque de Bayeux et demi-frère de Guillaume de Conquérant. Elle raconte la conquête de l'Angleterre par les Normands en neuf panneaux qui fourmillent de détails très vivants. La reine Mathilde, bien qu'épouse de Guillaume le conquérant, n'aurait rien à voir là-dedans, puisque divers indices, dont la graphie anglaise des inscriptions, orientent les spécialistes vers une origine anglaise de ce chef d'oeuvre.
Note non moins sérieuse:
Boutfil a des doigts d'or et le coeur sur la main. Elle a passé cent heures à me fabriquer cette merveille, rien que pour me faire plaisir.
Et ce fût un plaisir de te l'apporter et de s'envoyer par la même occasion la traversée de Paris à pieds histoire de se remuer les calories ( nouvelle appellation des fesses )
RépondreSupprimerTraversée dont j'ai lu le détail avec plaisir. Bon après, pour ce qui est du style Gabin et Bourvil (et non pas Boutfil), faut voir lequel de vous deux endosserait mieux l'un ou l'autre. Le débat est lancé. En tout cas merci pour ce magnifique cadeau et énormes bisous.
Supprimeren voilà de la belle ouvrage!
RépondreSupprimerEt vu de près, c'est encore mieux. Va falloir s'organiser quelque chose! Bises!
SupprimerBeau résultat historique ! Boutfil a des doigts d'or et une patience hors normes. Et avec ça, un talent de reporter-photographe parisien qui nous réjouit dans nos provinces éloignées !
RépondreSupprimerBonjour Crisfi et bienvenue! Absolument. C'est vrai que ses reportages parisiens sont plein de saveur et ses broderies...tout bonnement incroyables.
SupprimerPour ce qui est des navires utilisés par ce bon Guillaume, ce n'étaient pas des drakkar (en fait en suédois il ne prend qu'un seul "k", et en norrois, langue des vikings on disait "dreki"), mais des Moras. En effet, les navires normands étaient un composite alliant les savoir-faire scandinaves et francs. Ils étaient notamment plus larges, les bords étaient également plus hauts. Pour l'époque, ils étaient de parfaits navires de débarquement, adaptés pour le transport des chevaux et de la logistique pour une armée, et plus stables.
RépondreSupprimerMerci à toi Koltchak pour ces précisions. J'ignorais l'existence des Moras. Par la même occasion, j'avoue mon ignorance totale de la science maritime (ou fluviale) des Francs. J'ai encore pas mal de choses à découvrir.
SupprimerEn vérité, ni les Norvégiens, ni les Islandais, ni les Suédois n'ont utilisé le mot "drakkar", avec un k ou deux. Dans les sagas, on trouve le mot de langskip le plus souvent. Les Herskip étaient de bateaux de guerre, plus larges pour embarquer hommes et cheveaux, mais la précision quasi maniaque des Scandinaves en ingénierie a engendré les dizaines de mots pour chaque fonction de bateaux.
SupprimerLe dreki, plr. drekir désigne la figure de proue et la queue du bateau. Remarquons qu'au moment du débarquement, les fameux "drakkars" sont dépouillés de leur tête : Guillaume, en bon Viking bien superstitieux, ne voulait pas se mettre à dos les landvaettir du pays anglois avant la bataille. On ne plaisante pas avec les entités invisibles locaux. Il accomplit là juste un geste de bon navigateur scandinave.
Que les grossiers se le tiennent pour dit: il n'est plus question d'employer le mot "drakkar" à tort et à travers ici. Ça ne rigole plus.
SupprimerAbsolument, faudrait voir à ne pas s'attirer les foudres de toutes sortes d'entités pour outrage ou pire...insultes sur leur identité ou leur dénomination. Le mieux est de faire comme tout Normand avisé : réserver son avis en toute circonstance et éviter les procès !
SupprimerEt l'éventuelle peine atroce qui s'en suivrait.
SupprimerLes Francs étaient surtout des navigateurs fluviaux, ce qui a permis aux Normands de faire des emprunts pour ce qui est de la capacité de chargement. De mémoire, mis à part une pirogue retrouvée au Bourget, il ne reste rien des navires francs, sauf bien sûr dans les illustrations de psautiers et quelques bibles. Les Moras avaient, comme les drakkars, une coque montée à clin et calfatée avec du crin de cheval et du bitume. Cela, associée à la quille et à l’étrave toutes deux taillées d'un seul tenant, assurait une grande flexibilité au navire qui pliait, suivant les vagues. Navires vikings et francs avaient cependant un point commun, tout au moins à cette époque, ils étaient à fond plat, ce qui permettait l'échouage sur les rives des fleuves ou sur les plages, a contrario des navires byzantins par exemple qui soit nécessitaient des ports profonds, ou un mouillage à distance, les centaines de mètres restantes devant être faites en canot.
RépondreSupprimerSinon 1066 est une date clef dans l'histoire en ce qu'elle marque la fin de l'ère viking. En effet, quelques jours plus tôt, le roi de Norvège Haraldr Sigurdarsson débarque avec ses troupes dans le nord de l'Angleterre. Il va rencontrer l'armée du roi anglais, Harold Godwinson à la bataille de Stamford Bridge, près d'York, le 25 septembre. La bataille est incertaine jusqu'à ce qu'une flèche perce la gorge du roi norvégien, ce qui sonne la déroute. Sur ce, apprenant le débarquement normand, il descend illico à marche forcée pour rencontrer les Normands. Là encore, la bataille est incertaine, bien qu'épuisés par la route, les housekarls anglais tiennent bon face aux assauts normands. L'issue de la bataille, là encore, se joue sur une flèche, qui cette fois transperce l’œil d'Harold et pénètre jusqu'au cerveau.
Clin d'oeil de l'histoire, le royaume anglais va tomber non pas entre les mains d'un viking norvégien, mais d'un de leur descendant. En effet, Göngu-Hrólfr (latinisé en Rollo(n)) venait de l'ouest de la Norvège. Un siècle après sa mort, son descendant accédait au trône anglais.
Je suis saisie par ton érudition! C'est absolument passionnant. Je savais que les drakkars avaient un fond plat et que les Anglais avaient rendus les armes aux Vikings en des temps lointains, mais mon savoir était noyé dans les limbes de l'approximation. Ces histoires de flèches transperceuses font rêver. Les rois vivaient dangereusement: on est loin de "Points de vues Images du Monde". J'ai intérêt à chiader mes classiques si j'envisage de disputer ces questions avec toi!
SupprimerLaure, attends un peu que l'amiral te fasse une conférence sur la vie de Pablo Escobar au coin du feu (bloque deux semaines dans ton agenda et fais des provisions de bouche pour tenir le coup), et tu sauras alors que question Vikings, sur Froufrou, il a été très radin d'informations, limite petit joueur ! Il s'y connait encore bien plus en bandits trafiquants de drogue sud américains qu'en guerriers nordiques. Sacré Koltchak... après l'avoir fabriqué, on a cassé le moule de notre royaliste à banane (je parle de la coiffure, m'enfin !) préféré ! C'est un exemplaire unique, et son exil égoïste (salopard !)nous prive bien cruellement de sa présence si réjouissante ! Sniff...
SupprimerLes rois, effectivement, vivaient dangereusement. plus près de nous, Louis XV failli être emporté par une salve de mitraille anglaise à la bataille de Fontenoy. C'est un trait éminemment républicain que d'envoyer la valetaille au saloir en restant bien planqué dans son coin.
SupprimerSinon, pour les précisions je n'ai aucun mérite, l'histoire du haut moyen-âge est une de mes marottes, avec celle de l'antiquité. On retient facilement ce qui nous passionne.
Marc, vous avez la fâcheuse habitude de vous réunir pour causer d'Escobar en picolant pendant la période scolaire. Comment voulez-vous que je vienne goûter à vos orgies dans ces conditions? Je suis atrocement frustrée, c'est ignoble.
SupprimerKoltchak, je ne suis pas d'accord. C'est un grand mérite de se plonger si loin dans l'histoire et en plus, d'en faire profiter les autres.
C'est vrai que les rois (et la noblesse)risquaient leur peau. On l'oublie un peu trop souvent.
Magnifique boulot de la "Reine Danielle" !!!! Petite explication du motif (Koltchak, comme d'habitude, dit n'importe quoi !): une poignée de blogueurs nauséabonds (bateau de gauche... géographiquement parlant, of course !) poursuit la coquille de noix (dans tous les sens du terme) élyséenne, avec Jupiter himself à la barre, et mamie Brigitte à la proue, qui ne voit rien venir, en vue d'un cinglant (si ce n'est sanglant) abordage... j'ai tout juste, hein ? Bises à toutes les deux !
RépondreSupprimerAhahah! Marc, tu tiens la grande forme! Je suis très heureuse de ton retour.
SupprimerJe pense qu'en effet, Koltchak n'a plus qu'à bien se tenir tant tout cela est limpide. Mamie Brigitte en outre, ça fait très viking, d'autant que ces gens-là respectaient beaucoup les chevaux, dit-on.
Bises à toi!
Les chevaux, ou les vieilles biques détourneuses de mineur sur le retour ? OK, c'est très, très mesquin et carrément goujat... je sors et, de honte, je me renferme dans ma grotte !
SupprimerQue nenni! Maintenant que tu as passé le nez dehors, pas question que tu retournes de rencogner dans ta tanière!
SupprimerBravo à toi Boutfil "Mathilde", je te le dis la reine précitée, n'est qu'un pale reflet de toi
RépondreSupprimerVoilà! Je suis complètement d'accord. Merci Tiny, et bienvenue.
SupprimerSi j'avais bu l'hydromel odinique, j'aurais composé un poème en kennigar et le nom de Boutfil aurait résonné d'Uppsala à Constantinople grâce aux Varègues et leurs kaupskipin. Voilà !
RépondreSupprimerLecanasson, il est urgent que tu boives l'hydromel odinique. Je brûle d'impatience d'entendre le poème qui résonne.
SupprimerCommençons par trouver un nom à Danielle : je propose la proue de la parure du banc, la proue en souvenir d'une certaine Helga la Proue évoquée par Régis Boyer qui regrettait de ne pas l'avoir rencontrée au moins une fois dans sa vie !
SupprimerC'est du moins ce que j'ai cru comprendre par le soupir qu'il a poussé après avoir parlé d'elle. Dans les sagas, il faut entendre ce qui n'est pas dit !
Si le grand Régis soupirait à l'évocation de la belle , alors allons-y! Donc Danielle la Proue? Danielle la Prouteuse? La Grande Prouteuse Danielle? La Grande Prouta? Daniprou?
Supprimer