Du coup, j'ai traîné, mangé du gâteau aux amandes d'abricot, pris un petit café. En fait de course de fond aux aurores, la crise de mollasserie aigue guettait avec son assortiment habituel: shopping à la con sur le net, baffrage de ce qui restait de gâteau et évidemment, le sentiment d'être une moins que rien.
Alors j'ai réagi.
Sauf que je n'ai pas fait le quart de ce que j'avais prévu, à cause des travaux pharaoniques qui vont nous gâcher la vie toute l'année prochaine et qui avaient déjà commencé. Les gars étaient en train de défoncer la porte d'accès au préau quand je suis arrivée et ils avaient bouclé l'accès à la photocopieuse à cause de la poussière. J'ai donc rangé mollement mes feuilles, collé en hauteur mes cartons de classeurs neufs et téléphoné à la dame du Bon Coin qui proposait un pantalon intéressant à 5 euros. Non pas que je sois devenue fashionata au point de ne penser qu'à ça, même à l'école. Que non pas. Il s'agissait de me trouver une tenue avantageuse pour éviter de devenir la proie des tiques lors de mon prochain séjour en Alsace. Il semble que le coin où nous projetons d'aller nous détendre en soit infesté et dans ce cas, un pantalon clair est recommandé de préférence à un foncé. Pour repérer la bestioles suceuse, tout simplement.
Là, je vous fait la grâce de l'illustration. Une grosse tique, c'est moche.
Comme cette dame me proposait un rendez-vous au métro Cadet au minimum à 14h, j'avais trois heures à tuer d'ici là. Que faire?
Sur ces entrefaites, une petite faim m'est venue.
La boulangerie de la rue Dupleix fait de bons croissants, alors je me suis laissée tenter.
J'étais en train de me pourlécher quand il s'est mis à pleuvoir dru et j'ai foncé sous le métro aérien pour m'abriter. C'était jour de marché. Tiens? Pourquoi pas acheter quelques fruits? En fait non. Tout était atrocement cher.
C'est comme ça que je me suis trouvée à la Motte Picquet. Allez, c'est direct jusqu'à Sèvres Babylone: direction la Grande Epicerie du Bon Marché. J'adore traînasser dans les rayons de cet endroit-là. C'est prohibitif aussi, mais qu'est-ce que c'est beau!
Et puis il y a de tout et du bon. Du coup, j'ai acheté du glucose. Chez Michalak (voir mes dernières expériences), ils disent qu'avec ça, la chantilly tient mieux. Je vais tester.
Et là, devinez un peu ce qui m'est tombé dessus?
Je vous le donne en mille.
J'ai eu faim!
Après tout, il était presque midi.
J'ai été très raisonnable en me contentant d'un peu de sublime jambon italien et du pain. Je suis allée grignoter au un square voisin dans un nuage de pigeons goulus.
Après quoi, je me suis fait délester de quelques sous par une dame qui m'a expliqué qu'elle avait faim et honte de demander. Le ton était inhabituel et je venais de manger, alors j'ai donné.
L'heure tournait, le temps n'était pas terrible: direction Detou/Simon. Encore un coin à boustifaille. Chez le premier, ils ont tout pour la pâtisserie. Chez le deuxième, c'est juste à côté, tous les ustensiles imaginables.
Et hop! Un coup de métro jusqu'à Etienne Marcel! Notez bien que petit à petit, je me rapprochais de Cadet et de mon pantalon anti-tiques. Qu'on n'aille pas me prendre pour une écervelée obsédée de bouffe quand même!
Alors évidemment, chez Detou, je suis restée un petit peu. C'est la caverne d'Ali Baba, cet endroit.
Je venais pour du yuzu et du gélifiant thermoréversif, je suis repartie avec de l'hibiscus, des pignons et des épices à pain d'épice en masse. On vend en demi-gros, chez Detou. Pour le yuzu, j'irai chez Tang.
13h15, allez, Direction Cadet au pif. Je fais souvent ça, pas vous? Quand il y en a, je me repère au soleil. Là, c'était direction ouest, nord-ouest.
Ça circule dur dans ce quartier-là. On sent tout de suite que le coeur de Paris bat par-là. Il y avait les Halles, les vraies, autrefois.
Il en reste quelque-chose: ça grouille de monde et ça traverse n'importe comment, ça s'invective, ça se faufile, ça klaxonne. A vélo, c'est assez rigolo, mais mieux vaut ne pas rêvasser.
Je comptais me perdre un petit peu. J'avais le temps.
Et bien non. A 13h30 tapantes, je me garais et devinez quoi?
J'ai eu faim.
Envie de sucré, pas du jambon qui me restait avec le pain.
Alors je me suis pris un petit café avec un flan devant une boulangerie qui faisait terrassette sur la rue piétonne.
On s'est un peu tassés avec les autres gens qui étaient réfugiés là et il s'est mis à pleuvoir à nouveau. Je dégaine le parapluie, vu que leur espèce de toile n'abritait pas de grand-chose. Les passants se sont mis à cavaler sur les pavés et nous, on s'est encore plus tassés pour éviter les gouttes. On a bien rigolé.
J'ai récupéré le pantalon dans le coin de la porte cochère où la vendeuse s'était abritée en attendant que je finisse mon flan caféiné. Pourtant, je n'étais pas en retard. Toute gentille cette vendeuse. Elle a bien essayé de me refiler un autre pantalon bleu foncé, mais mon histoire de tiques l'a calmée illico.
Cette fois, je me suis décidée à rentrer à la maison. Avec tout ce que j'avais mangé, la sieste s'imposait.
De Cadet jusqu'au secteur Montsouris à vélo, rien de tel pour faire passer le flan et le reste. Allez! En tâchant de se faire respecter par les voitures pressées dans les rues étroites pleines de travaux. L'idée, c'est d'empêcher les gros salauds de doubler en te passant à 10 centimètres des mollets. Pas compliqué: il suffit de pédaler à fond au milieu de la rue. La vitesse moyenne est en gros la même que celle des voitures qui elles, restent bloquées pendant que moi, je contourne (ça c'est agréable!) et les gens n'ont même plus l'idée d'essayer de doubler. Ça dansait un peu sur les pavés du Louvre, le Boulevard Raspail vous avait des allures des cartes postales des années cinquante tellement il était vide et rue René Coty, j'ai failli m'énerver contre un abruti qui n'a rien eu de mieux à faire que me doubler en mode queue de poisson pour piler devant moi et me reculer dessus pour se garer. Heureusement qu'ils ne sont pas tous comme ça.
Je suis rentrée chez moi en nage.
Douche follement agréable.
Comme j'étais toute seule, je me suis payée de luxe de déambuler dans le plus simple appareil avant de me glisser avec volupté entre mes draps frais pour la sieste.
Ça n'a pas duré longtemps. Un fanatique de la chignole m'a réveillée en sursaut.
Alors je me suis rhabillée.
Je suis ressortie pour aller rue Mouton Duvernet chercher un colis.
De re-retour à la maison, je me suis souvenue que mon chéripounet m'avait priée de nettoyer la caisse des chats, ce que j'ai fait. Et de fil en aiguille, la caisse des chats, ça mène à tout, j'ai fait le ménage à fond.
Et voilà comment un matin mou se transforme en journée de fou.
quel programme ! à vélo où à pieds, on a de quoi calmer les p'tites faims et virer les calories sans prise de tête
RépondreSupprimerC'est vrai. C'est grâce aux velibs de Mâme Hidalgo que je ne suis pas encore obèse. Il faut au moins la remercier pour ça. Du coup aujourd'hui, je suis allée faire une cueillette dans les Yvelines avec ma fifille et là, je n'ai pas pu résister. Je me suis gobergée de fraises.
Supprimeravant de pédaler dans la choucroute, tu peux chanter CECI.
RépondreSupprimerBzzz...
Ah oui aussi! Très bon choix! Merci bourdon.
SupprimerBzzzz bzzzzz :)
Quelle journée, tu as du punch. Moi à Paris je me liquéfie, c'est une ville fatigante, j'admire les parisiennes. Quelle chance tu as de ne pas grossir, moi je regarde un gâteau et je grossi:) Combien as-tu de chats ? J'ai oublié de te demander comment ça fonctionne un composte sur un balcon, je n'arrive même pas a faire celui dans le jardin ?
RépondreSupprimerAujourd'hui j'ai voulu faire comme toi, je suis allée à Sremska Mitrovica , à 15h j'ai abdiqué, il faisait près de 40°, ensuite une sieste jusqu'à 20h.
Dis à Vlad que je confirme pour les P.V., j'en un eu un ce matin en le payant de suite il me donne le parking gratuit pendant 24h. Génial comme formule. Gros bisous :)
Aah Nadalou! J'ai du punch quand je décide d'en avoir et qu'il ne fait pas trop chaud. Sinon, je tourne au larvaire. Comme les chats (j'en ai deux) qui roupillent toute la journée avec un bonheur insolent. Le compost de jardin, ce n'est pas compliqué, je t'explique ça par mail. Sur le balcon, c'est moins évident.
SupprimerAh bon, tu regardes un gâteau et tu grossis? Olala! Il faut les manger sans les regarder alors! Bises!!
Great reading yourr post
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