dimanche 29 janvier 2012

Pas si coincé que ça

J'ai souvent entendu penser que les musiciens classiques étaient des espèces de premiers de la classe arrogants. Au mieux, éthérés.
Toujours insupportables, parce qu'on les imagine incapables de penser autrement qu'en notes de musiques et en pirouettes techniques inaccessibles au commun des mortels.  Ce dernier point est d'ailleurs parfaitement exact. Un minimum de dix ans est nécessaire pour maîtriser un instrument de musique à peu près honnêtement et ça impose le respect.

Du musicien classique au chamane, il n'y a pas loin.
Il faut être un peu sorcier pour dompter une bête pareille.
Simple question de style. Tambour et peaux de loutres en Mongolie. Queue de pie et chemise blanche chez nous.

J'aimerais toutefois renverser cette idée bien incrustée, qui veut qu'un classicos ne rigole jamais.
C'est sûr que le gars qui vogue en plein nocturne de Chopin n'a pas spécialement envie se taper sur les cuisses. De toute façon, il ne peut pas: ses mains sont occupées ailleurs.
Mais sinon, le musicien classique est un homme (ou une femme) comme tout le monde.
Il lui arrive même d'avoir de l'humour et de se payer la fiole des gros goujats qui font subir au monde la sonnerie entêtante de leur téléphone mobile.

Avouez que vous avez déjà eu envie de fouler plus bas que terre le fâcheux qui vous balançait en plein dans les zozores la version démembrée de la marche turque de Mozart. Non?
Si.
Vous voyez?

Et bien c'est un violoniste classique de la plus pure espèce qui l'a fait pour vous.




11 commentaires:

  1. Oui il fait le buzz sur FB, tout le monde de la musique se marre !

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    1. Faut dire: y'a de quoi. Le monsieur a du répondant.

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  2. Excellent, ce violoniste a eu le reflexe parfait. j aurai pas aimé etre a la place du facheux. ceci dit c'est impossible, j aurai mis mon tel sur portable. simple question de respect et d'éducation
    bises

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    1. Moi aussi. Le commun des mortels l'aurait assassiné en rêve ou aurait éructé grossièrement.
      Là, c'est parfait.

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  4. La cantatrice Monserrat Caballé donnait un cours de chant privé dans son jardin à un parterre d'étudiants français lorsque soudain des avions militaires sont passés au dessus de sa tête avec le raffût que l'on imagine. Elle s'arrête, vaincue, fronce les sourcils puis soudain son visage s'illumine et elle dit dans un accent savoureux : "Je crois qu'eux aussi s'entraînent". Et elle a été la première à rire.

    Vrai, il n'y a pas pire en écoutant un extrait de une musique sublime que l'intervention éléphantesque du "qui veut du fromage avec sa salade" ou "tiens, j'ai vu Untel avec sa femme".

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  5. génial le gars, quel maitrise ! comment les gens peuvent-ils oublier d'éteindre leurs zinzins aveant d'entrer au concert ou au ciné ?

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    1. Les gens sont ploucs. Voilà tout. Heureusement qu'il existe encore des princes de cette trempe pour les remettre à leur place.

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  6. L'humour sauve de bien des situations !...
    dans ce cas-là, c'est le téléphoniste indélicat qui aurait dû monter sur scène et se faire eng... voilà, moi aussi je suis coincée, il me faut un coupable et une punition !

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    1. On est tous coincés, Solveig! Le fana de mobile hurlant en a pris pour son grade, là. J'avoue que je me visionne cet instant de pur bonheur avec un certain sadisme, en imaginant la tête du coupable.

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