mercredi 26 juin 2013

Foot contre sang: bienvenue au Brésil!

Pendant qu'en France le citoyen se demande comment il va payer son chauffage l'hiver prochain, les médias l'entretiennent abondamment du prochain Mondial de foot. Car le foot n'est-ce pas, c'est sympa.


Comble de bonheur, la fête aura lieu au Brésil.
Le Brésil aussi, c'est sympa: samba, nanas bien roulées à gogo, plages, soleil...le rêve! Ça va grenouiller sévère, dans les tréfonds des rédactions, pour avoir le privilège de couvrir l'événement.



C'est juste un peu dommage que les Brésiliens gâchent tous ces beaux projets en manifestant en masse dans les rues. On se demande bien pourquoi. Bande de rabat-joies aigris.



Et pourtant, il y a encore plus pisse-froid. Le Centre national de défense des droits de l'Homme et le Conseil national des procureurs généraux de justice se sont officiellement inquiétés de la manière dont certaines villes traitent les personnes sans domicile.
Soucieuses d'offrir une image proprette à l'occasion des prochains JMJ et bien sûr, du Mondial, les agglomérations de Rio et Sao Paulo* ont entrepris de dégommer purement et simplement les sans-abris.
Des milices plus ou moins officielles, protégées par les municipalités, tuent les indigents la nuit dans l'indifférence générale.


Les corps sont brûlés, les bonnes villes s'indignent très officiellement, en attribuant ces assassinats à des bagarres entre pauvres, à des commerçants vétilleux, ou à des expéditions punitives organisées par des groupuscules d'extrêmes droite.
Les associations de défense des droits de l'homme ont enquêté.
Elles en concluent qu'il s'agit d'un nettoyage social organisé par les villes elles-mêmes.
Le cabinet de la présidence de la république a été alerté. On a promis de prendre des mesures. Rien n'est venu.
De fait, «La sécurité, une priorité pour les JMJ-Rio 2013».
C'est le slogan affiché partout à Rio.


Un million huit cent mille personnes vivent actuellement dans les rues au Brésil.
Cent quatre-vingt-quinze assassinats de sans-abris ont été recensés ces quinze derniers mois. Ce n'est pas la première série de liquidations de ce type.
Combien vont encore devoir payer de leur vie, pour que la fête soit plus belle?



* D'autres sont en train de prendre le relais.

lundi 24 juin 2013

Bac 2013: inégalité flagrante d'exigence entre allemand et espagnol

Une de mes filles vient de passer son bac.

Précision utile: celui qui rêve au milieu n'est pas ma fille.

Jeudi dernier, elle est rentrée furax de son épreuve d'allemand langue vivante 2 et ce, pour deux raisons:
Elle n'a commencé à apprendre l'allemand cette année, en terminale. D'où des inquiétudes quant à son niveau. C'est légitime.
Au collège, la principale adjointe nous a mis un fagot de bâtons dans les roues et il a fallu batailler dur pour arracher le privilège d'étudier l'allemand. Il est clair qu'aménager l'emploi du temps lui pesait et que mettre tout le monde à l'espagnol était la solution la plus simple. A la suite de quoi, ses professeurs ont été une suite quasi continuelle de catastrophes pédagogiques. Celui de l'an dernier, qui parlait l'allemand avec l'accent africain, autorisait l'usage des téléphone portables en classe lors des contrôles. Il faut dire qu'ils étaient ardus: on révisait les couleurs et les noms d'animaux.
C'était en classe de première S.

Ensuite elle a trouvé un peu fort que l'épreuve d'espagnol soit  si simple, comparé à celle d'allemand.
De fait, c'est assez étonnant.

Comparons donc:
Le barème est le même. Dix pour les questions et Dix pour l'expression. Le tout coefficient 2.

Dans les deux cas, il s'agit d'une étude de textes à commenter. Trois textes en espagnol et deux textes en allemand.
C'est là que ça se gâte. Je ne comprends rien à l'espagnol et pourtant là, j'ai compris. En outre les textes étaient vraiment très courts.
Comble du comble: les candidats étaient invités à rédiger une partie en français!  Pour le reste, on suppose qu'il faut utiliser l'espagnol.

Côté allemand, c'est autre chose. Je mets au défi un non-initié d'y comprendre quelque-chose: textes autrement plus longs et plus complexes. De vrais textes, quoi.
Les questions sont aussi nettement plus trapues et là, tout est à rédiger en allemand.

Alors quoi?

J'ai très mauvais esprit et je me demande si, histoire de ne pas désespérer Billancourt, on ne fait pas un petit cadeau aux hispanisants, qui représentent l'écrasante majorité des candidats. Un petit coup de pouce, c'est toujours ça de plus dans les stats de réussite au bac.

Maintenant, si les courageux souhaitent se plonger dans l'étude comparée des deux épreuves, c'est là:



Espagnol LV2


Documento 1

El río Amazonas

Kate y Alexander Cold iban en un avión comercial sobrevolando el norte del Brasil.
Durante horas y horas habían visto desde el aire una interminable extensión de bosque, todo
del mismo verde intenso, atravesada por ríos que se deslizaban como luminosas serpientes.
«El río Amazonas es el más ancho y largo de la tierra, cinco veces más que ningún otro.
5 Sólo los astronautas en viaje a la luna han podido verlo entero desde la distancia», leyó Alex
en la guía turística que le había comprado su abuela en Río de Janeiro. No decía que esa
inmensa región, último paraíso del planeta, era destruida sistemáticamente por la codicia1 de
empresarios y aventureros, como había aprendido él en la escuela. Estaban construyendo una
carretera, un tajo abierto en plena selva2, por donde llegaban en masa los colonos y salían por
10 toneladas las maderas3 y los minerales.
Kate informó a su nieto que subirían por un lugar casi inexplorado donde se concentraba
la mayor parte de las tribus.
–En este libro se dice que esos indios viven como en la Edad de Piedra. Todavía no han
inventado la rueda –comentó Alex.
15 –No la necesitan. No sirve en ese terreno, no tienen nada que transportar y no van
apurados a ninguna parte –replicó Kate Cold, a quien no le gustaba que la interrumpieran
cuando estaba escribiendo. Había pasado buena parte del viaje tomando notas en sus
cuadernos con una letra diminuta.
–No conocen la escritura –agregó Alex.
20 –Seguro que tienen buena memoria –dijo Kate.
Isabel Allende, La ciudad de las bestias, 2002
1 la codicia : la cupidité, la soif d’argent
2 un tajo abierto en plena selva : une voie ouverte en pleine forêt vierge
3 las maderas : le bois (matériau)

Documento 2


Entre el hielo y la tierra

A las siete de la mañana de un sábado medianamente despejado y templado, Baltasar
Ushca, un indígena quichua1 de piel curtida, brazos rudos y mirada sonriente, comienza a
poner sobre un camioncito su carga del día: al menos seis bloques de hielo2 natural, de cerca
de 30 kilos cada uno que, envueltos en paja, llegarán raudos3 hasta el mercado de Riobamba,
5 en Ecuador. Al fondo, el espectacular Chimborazo (6.310 metros de altura) lucha por
asomarse entre la bruma mañanera y muestra su persistente blancura glaciar. El pico domina
aún el paisaje de manera rotunda. Ushca, en un español con notorio acento quichua, afirma
que « es muy difícil llegar hasta allá arriba », con los tres burritos4, para bajar los bloques
milagrosos. Hace el mismo viaje, de unas cuatro horas, desde que tenía unos 15 años (hoy
10 tiene 68), cuando había más hieleros5 y bastante más hielo. Ahora él es el último, el único que
se aventura en solitario para aprovechar, con sus viejas hachas, esa mágica mina de agua
sólida, aún presente en esta gigantesca montaña andina que, como muchas otras, se va
derritiendo6 a un ritmo desolador y alarmante.
Según la UICN (Unión Internacional para la Conservación de la Naturaleza), el
15 Chimborazo pierde unos 70 centímetros de cobertura glaciar por año, lo que lanza un oscuro
pronóstico futuro no sólo para Ushca y su curioso negocio sino, además, para las
comunidades, quichuas o mestizas, que viven cerca de este volcán aún bendecido por la nieve.
De él proviene buena parte del agua que sostiene la tierra y la vida de los hombres.
Ramiro Escoba, Ecuador, El País, 22/05/2012
se va derritiendo : fond peu à peu
quichua : groupe de peuples d’Amérique du Sud
seis bloques de hielo : six blocs de glace
llegarán raudos : arriveront rapidement
con los tres burritos : avec les trois petits ânes
los hieleros : les porteurs de glace

Documento 3

Indígenas del “Territorio Indígena y Parque Nacional Isiboro Sécure” (TIPNIS)
y demás regiones se dirigen en una marcha hacia la ciudad de La Paz (Bolivia) en protesta de
la construcción de una carretera1 que pasaría por medio de este parque nacional. Construir una
carretera sobre el TIPNIS ocasionaría la mayor destrucción ecológica en la historia de Bolivia
y un atentado a la vida y cultura de los pueblos.
Blog personal, 28 de octubre de 2011

SÉRIES ES - S
I- COMPRÉHENSION

Documento 1

1- Entresaca tres expresiones que subrayan la grandeza y la belleza del paisaje.
2- Apunta dos frases del texto que indican que la selva está en peligro.
3- Cita una frase que muestra que Kate defiende la manera de vivir de los indígenas.
Documento 2
4- Copia dos elementos que indican que Baltasar Ushca vive gracias a la montaña.
Documents 1 et 3
Répondre en français à la question suivante :
5- Quelle phrase du document 1 illustre le mieux le document 3 ?
Justifier (5 lignes environ).

II- EXPRESSION ÉCRITE

Le candidat traitera au choix l’une des deux questions suivantes.
1- Analiza y comenta la actitud de Kate y de Alexander y di en qué se oponen. (unas 12
líneas)
OU
2- Di en qué medida cada uno de los documentos puede ilustrar un aspecto de la noción
de “Progreso”. (unas 12 líneas)
Rappel : 1 ligne = 10 mots

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ALLEMAND LV2

TEXT - A 

„Das Netz konsumiert Menschen“ 
Einsam in dunklen Räumen vor dem Bildschirm: die Autorin Franziska Kühne erklärt, warum wir trotz Facebook-Freunden vereinsamen. 
Frau Kühne, wie gut tun soziale Netzwerke unseren Freundschaften? 
Gar nicht! Sie veroberflächlichen1 sie. Chatten, Posten, Liken – das sind Formen der passiven Kommunikation, bei der all das verloren geht, was wir brauchen, um Nähe aufzubauen und dauerhaft zu stabilisieren: Mimik, Gestik, Körpersprache, Stimme und Geruch. Facebook-Freundschaften beeinflussen Zwischenmenschliches doch sehr 5 negativ. Online-Netzwerke schaffen viele Dramen. (…) 
1 oberflächlich : superficiel 
2 das Schlaraffenland = la caverne d’Ali Baba 
3 vermeiden : éviter
Ich nenne die sozialen Netzwerke nicht umsonst die schöne neue Psychowelt - das Internet konsumiert die Menschen. 
Was meinen Sie damit? 
Das Schlaraffenland2 Internet schluckt zu viel Zeit und Aufmerksamkeit, die woanders 10 verloren geht. Die Menschen fühlen sich zunehmend einsamer, was in Unzufriedenheit oder Frustration mündet. Sie ziehen sich stärker zurück und entwickeln auch soziale Ängste. 
Was macht uns dann aber so süchtig nach Freundschaften im Netz? 
Im Netz bekommt man schnell Anerkennung, Aufmerksamkeit und Sicherheit. Wenn das 15 alles online immer und schnell disponibel ist, muss man sich in der realen Welt doch nicht ständig darum bemühen. 
Das allein schließt doch nicht die klassische Verabredung mit Freunden aus? 
Nein, aber unbewusst umgeht man so direkte Konfrontationen. 
Man schafft sich gerne einen eigenen Sicherheitsraum. Bei einer Facebook-Nachricht ist 20 man seinem „Freund“ nicht ausgeliefert, muss nicht unmittelbar reagieren. Und man vermeidet3 potentielle Ablehnung, stößt an keine Grenzen. Wird es einem zu viel, blockiert oder löscht man den Kontakt. Soziale Netzwerke bieten einen virtuellen Spielplatz. 
Was ist denn Ihre größte Sorge? 
Dass die Menschen 2050 in dunklen Räumen allein vor hellen Bildschirmen sitzen. Ich 25 hoffe es nicht, aber man kann es nicht ausschließen. 
Interview: Isabella Alt, Focus 31/2012 

TEXT - B 

Lesen ist Kino im Kopf. 

„Lies ein gutes Buch!“ bekam man als Kind oft von Erwachsenen zu hören, wenn man zum Beispiel über Langeweile klagte und der Fernsehapparat ausbleiben sollte. 
Lesen ist tatsächlich etwas Herrliches. „Bücher sind Freunde“, hieß es früher öfter einmal, wenn man ein Buch schlecht behandelte. Und da ist etwas dran: Ein Buch kann einen fast 30 überall hinbegleiten, wo es langweilig werden könnte. Es braucht weder einen Stromanschluss, noch einen Internetzugang und auch keine Mobilfunkzelle. Es muss lediglich hell genug sein zum Lesen, dann ist unser Freund Buch auch schon einsatzbereit, um uns Leser zu unterhalten. 
Wer eine Geschichte liest, der dreht seinen eigenen Film im Kopf: Der Leser bestimmt im 35 Rahmen der Beschreibungen des Autors, wie der Schauplatz und wie die Akteure genau aussehen und auch, was in den Momenten geschieht, die der Autor nicht so genau beschreibt. Er bestimmt auch ganz allein das Tempo, in dem die Geschichte weitergeht: Wer hindert ihn, bei Passagen, die ihm gefallen, etwas länger zu bleiben, und sie sich genauer auszumalen und bei den langweiligeren schneller weiter zu lesen? 40 
Wer so mit Lesen seine Phantasie und Kreativität fördert, der verstärkt diese Eigenschaften bei sich. Und das kommt ihm bei vielen andern Gelegenheiten zugute. Leser sind kreativer, haben mehr Phantasie, sind geistig beweglicher, um nicht zu sagen: Sie sind intelligenter. 
Wenn unsere Eltern und Großeltern behaupteten, dass Fernsehen dumm mache, hatten 45 sie recht. Wenn ein Mensch seine Informationen hauptsächlich durch bewegte Bilder bezieht, verliert er die Fähigkeit, mit Worten umzugehen4. Er wird „sprachlos“. 
4 mit Worten umgehen = mit Worten agieren
Die Sprache jedoch ist das Instrument, mit dem der Mensch denkt. Wer die Fähigkeit verliert, mit Worten umzugehen, verliert die Fähigkeit zu denken, kritisch zu hinterfragen. Das ist die große Gefahr, die von Fernsehen und Video ausgeht: Sie sind ideale 50 Manipulationsinstrumente. 
Natürlich funktioniert das nur bei Leuten, die Fernsehen und Video als hauptsächliche Medien, als überwiegende Quelle von Unterhaltung und Information benutzen. Ein guter Film von Zeit zu Zeit, eine Dokumentarsendung oder eine Fernsehdiskussion schadet sicher nicht. Aber man sollte das in Maßen genießen. Und sich im Zweifelsfalle lieber für 55 das Buch entscheiden. 
Volker Wollny : Ein Plädoyer für das Buch, http://suite101.de, 30.07.2010 

COMPRÉHENSION (10 points) 

I . Wie lautet das Thema der beiden Texte? 
Welches passt am besten? Schreiben Sie die richtige Antwort ab. 
Text A 
a) Soziale Netzwerke: eine tolle Erfindung. 
b) Soziale Netzwerke: eine virtuelle Welt. 
c) Soziale Netzwerke: ein Schlaraffenland. 

Text B 
d) Lesen bildet. 
e) Lesen ist langweilig. 
f) Lesen ist unmodern. 

II. Text A 

Vertritt Frau Kühne eine positive oder negative Meinung zum Thema Internet und soziale Netzwerke? 
Erklären Sie Frau Kühnes Standpunkt auf Deutsch (30 Wörter)

III. Text B 

Wählen Sie jeweils den richtigen Vorschlag und schreiben Sie dann den korrekten Text ab. 
Beispiel: Text B ist ein Auszug aus einem Roman / ein Interview / ein Auszug aus einer Webseite. 
Antwort: Text B ist ein Auszug aus einer Webseite. 
Lesen ist eine tolle Sache, wenn der Fernseher nicht funktioniert / wenn man sich langweilt / wenn man kein Internet hat. Es ist nämlich leicht, beinahe an jedem Ort / nur am Tag / vor allem mit Freunden ein Buch zu lesen. Bei einer Lektüre muss jeder Leser alle Passagen genau verstehen / sollte jedem Leser die ganze Geschichte gefallen / kann jeder Leser sich seine eigene Vorstellung von der Geschichte machen. Wenn man liest, entwickelt man sehr / kaum / überhaupt nicht seine Phantasie. Beim Fernsehen hingegen bewegen wir uns nicht genug / verarmt unsere Sprache / werden wir intelligenter. 

.
IV. Text B 

Zu welchem Schluss kommt der Autor am Ende des Textes (Zeilen 52-58)? 
Beantworten Sie diese Frage auf Deutsch. (mindestens 30 Wörter)13AL2GEMLR1 Page 7 / 7 

EXPRESSION (10 points) 

I. Auf einem Internetforum war folgender Beitrag zu lesen: 
Hallo, 
erstmal zu mir, ich bin ein 17-jähriger Junge und besuche die Oberstufe eines Gymnasiums. Bücher fand ich schon immer totlangweilig, sogar langweiliger als Fernsehen. Ich kann einfach nicht die ganze Hysterie um Bücher verstehen. Ich habe schon so oft versucht, mir Bücher schmackhaft zu machen in den verschiedensten Genres (Komödie, Thriller, Krimi, Detektiv, Fantasy, Klassik) und nie haben mich diese Bücher wirklich interessiert. Dabei höre ich oft: "Ich liebe lesen" oder " Dieses Buch ist klasse". Könnt ihr mir erklären, warum ihr Bücher mögt oder nicht? 
Antworten Sie mit einem eigenen Beitrag. (mindestens 90 Wörter) 
II. Behandeln Sie eines der beiden folgenden Themen. (mindestens 110 Wörter) 
a) Hilft das Internet jungen Leuten, bessere Schüler zu werden? 

Argumentieren Sie. 
ODER 
b) Können wir Online-Freundschaften ernst nehmen? 

Erklären Sie Ihren Standpunkt.




vendredi 21 juin 2013

Condamnation de Nicolas Busse: un magistrat dénonce.

Je découvre sur le site du Point ce message, écrit par un magistrat.
Il reste anonyme, car tenu par son devoir de réserve. Les méfiants pourront donc m'objecter qu'une lettre anonyme n'a aucune valeur.
C'est vrai d'un point de vue juridique.
Mais est-ce vraiment à cela qu'il faut s'arrêter? Car l'idée n'est certes pas d'envoyer Madame Nathalie Dutartre, juge, en prison.
Il s'agit de dénoncer la tournure inquiétante de ce procès, qui ressemble beaucoup à de l'acharnement.

A ceux qui estiment que Nicolas Busse n'a eu que ce qu'il méritait ou encore ceux qui lui souhaite de se faire sodomiser dans les douches de Fleury, j'en recommande la lecture.

Stéphane Guillou, "journaliste" et "humoriste"
Peut-être ouvriront-ils enfin les yeux sur les dérives qu'ils sont en train de cautionner par bêtise, aveuglement, haine, intoxication à la propagande ou suivisme politique.

Il n'est plus question de droite ou de gauche désormais, mais de Droits de l'Homme.

Ne nous fourvoyons pas.

Nicolas Bernard Busse: première condamnation politique


Les faits: Un opposant au mariage homosexuel de 23 ans, étudiant en sciences politiques et en histoire-géographie a été condamné mercredi à deux mois de prison ferme avec mandat de dépôt, notamment pour rébellion, par le tribunal correctionnel de Paris. Il n'a exercé de violences contre personne, il n'a rien volé, n'a pas commis d'infraction et ne s'est pas rebellé.


Voilà ce qu'en dit son avocat:

"Les policiers qui accusent Nicolas ont refusé de venir au tribunal

L'avocat de Nicolas Bernard-Busse, condamné hier, Me Benoît Gruau, réagit sur DirectMatin.fr :
G"Pour le moment, je n’ai pas pu encore avoir de ses nouvelles, mais je sais qu’il devait être transféré vers la maison d’arrêt de Fleury-Merogis. Je suis littéralement atterré par le sort qui lui a été réservé. Autant vous dire que j’ai passé une très mauvaise nuit.
Pouvez-vous nous rappeler les faits qui lui sont reprochés ?
Il a été condamné pour soi-disant avoir donné une identité imaginaire, pour avoir refusé les tests ADN au cours de sa garde à vue et pour une prétendue rébellion.
C’est une présentation des faits que vous contestez ?
Je suis ahuri par cette décision politique, et je pèse mes mots. Elle est totalement infondée et à mille lieux des condamnations habituelles infligées dans ce domaine. Je rappelle que mon client ne commettait aucune infraction quand il a été interpellé, c’est le premier scandale. Par ailleurs, il ne s’est pas rebellé, c’est le second scandale.
Quelle est la version des policiers qui l’ont interpellé ?
Les fonctionnaires de police ont refusé de se présenter au tribunal hier, si bien qu’il n’y a eu aucune confrontation devant le tribunal. Je rappelle que Nicolas a été molesté au cours de son interpellation comme en témoignent les hématomes identifiés sur sa jambe. Mais tout cela n’a guère semblé émouvoir la présidente qui semble promise à une belle carrière. [...]
J’ai déjà interjeté appel dès hier soir. Les recours consistent maintenant à essayer d’obtenir sa sortie par un référé-liberté ou un aménagement de peine qui relève du juge d’application des peines. L’autre stratégie consiste à tenter d’alerter les autorités politiques de ce pays. [...] Beaucoup de gens sont choqués. Ils ne pensaient pas que l’on en arriverait là. Ce garçon, élève dans une école d’ingénieurs et étudiant en histoire-géographie, devait passer quelques épreuves de rattrapage en juillet, il se retrouve à Fleury-Merogis. On marche vraiment sur la tête. Cette décision sera lourde de responsabilité.
Y a-t-il un risque de radicalisation ?
Ces excès de pouvoir, ce refus du débat contradictoire, attise les esprits. On crée des martyrs et des bêtes traquées.L’incarcération de Nicolas va laisser des traces, c’est certain. Comme Stéphane Hessel le préconise dans son ouvrage vendu à des millions d’exemplaires dans le monde, il s’est indigné. Mais manifestement, en France, il y a des indignations autorisées,  et des indignations interdites."  "
Source: Direct Matin et Le Salon Beige

Il s'agit d'une sentence d'une sévérité exemplaire prononcée à l'encontre d'un opposant politique! C'est sans précédent! Il ne faut pas laisser passer ça, quelle que soit notre opinion pour ou contre le mariage pour tous!


Pour mémoire: 

--> Les voyous qui ont détroussé les voyageurs du RER D en gare de Grigny ont écopé de sermons et d'obligation à effectuer des travaux d'intérêt général. Le plus sévèrement puni à écopé de dix mois avec sursis.

--> Les Femen qui ont profané Notre Dame, hurlant des invectives et seins nus, n'ont pas été inquiétées. Il a été question ensuite d'en faire des citoyennes d'honneur de la Ville de Paris.

--> Les individus responsables des pillages et du saccage aux alentours de la place du Trocadéro, à l'occasion de la fête du PSG, dont seulement vingt et un qui ont été arrêtés, ont terrorisé et détroussé des gens, occasionné plus d'un million d'euros de dégâts (les commerçants attendent toujours leur dédommagement). Peine maximale prononcée: quatre mois de prison dont deux avec sursis. 



Pétition de soutien en ligne: 

http://www.soutien-nicolas.com/

Adresse postale:

Nicolas Bernard Busse
404247//D4
maison d'arrêt de Fleury
7 avenue des peupliers
91700 Fleury-Mérogis


jeudi 20 juin 2013

John Money, créateur inquiétant de la théorie du genre.

Qui connaît John Money?
.......
Pas grand monde, je pense.

Pourtant, c'est lui le grand théoricien de la théorie du genre*. Pas Judith Butler, qu'on présente pourtant volontiers comme la géniale inventeuse.


Quand on gratouille, on comprend assez bien pourquoi: la dame, c'est une philosophe féministe et même si, à mon humble avis, elle est chauffée de la carafe, elle reste inoffensive.

Le monsieur l'est un peu moins.



Il est pourtant beaucoup plus trapu.
Infiniment respecté par encore pas mal de monde, même s'il est mort depuis 2006.

Alors, pourquoi le cache-t-on au fond d'un tiroir?

Lisez la suite.
J'ai tout vérifié par le menu.

C'est lui qui lança l'idée d'une identité sexuelle autre que biologique.
Pourquoi pas? Le gars est chercheur. Il cherche. C'est normal. D'ailleurs, c'est un type brillant. Un sommité dans le domaine de la psychoendocrinologie et la pédiatrie.
Les curieux trouveront le détail de ses recherches sur ce lien qui n'est pas en anglais.

Or il semble bien que ce monsieur Money, tout brillant chercheur qu'il était, ait basculé, à un moment donné, dans l'excès. Rendu dans les sommets, il a sans doute cru qu'il pouvait aller encore plus loin, encore plus haut...et il a dérapé.
En 1966, alors qu'il est au zénith de sa gloire de chercheur, il s'autorise une étrange expérience.
Il opère un petit garçon, Bruce Reimer, privé de pénis par une circoncision ratée, en petite fille: ablation des testicules, traitement hormonal et un nom féminin, Brenda. L'enfant a 21 mois.
Money considéra cette expérience comme un succès.
Bruce-Brenda pensa toute autre chose, puisqu'il se fit rebaptiser David à l'adolescence, qu'il tenta désespérément de récupérer son identité masculine et accusa Money de l'avoir chosifié.



Cette expérience eut des suites, car Bruce-Brenda-David avait un frère jumeau: Brian.
Celui-ci, devenu schizophrène par la suite, fit une overdose de médicament et mourut prématurément.
David se suicida deux ans après.

Malgré l'évident échec, l'éminent professeur Money s'entêta à présenter cette expérience comme un succès, et avec elle, sa théorie du genre. Il alla jusqu'à nier le désarroi puis la révolte de son jeune instrument, Bruce-Brenda-David et refusa toute sa vie de s'exprimer sur la question.

Pour finir, John Money avait des théories assez particulières sur la sexualité enfantine. Il considérait qu'une pédophilie "affectueuse", c'est-à-dire sans contrainte et mutuellement souhaitée, ne pouvait être considérée comme pathologique. Il est vrai que l'époque admettait toutes sortes d'explorations dans ce domaine, mais on peut tout de même s'étonner qu'un spécialiste en psychologie, professeur émérite de pédiatrie, se soit laissé aller à de tels égarements.

Peut-être son origine néo-zélandaise explique-t-elle sa vision des choses.
Car les relations sexuelles entre adultes et enfants y était admise jusqu'à 2005.

Ce triste portrait, me direz-vous, n'est que l'histoire d'une expérience ratée.
Certes. Mais à quel prix?
Pourquoi ne sommes-nous pas mis au courant?
Parce qu'il faut nous vendre mordicus cette théorie du genre, qui n'a rien de scientifique et qui a été crée par un savant fou, au mépris de vies humaines et de mensonges.. Jusqu'à envisager de l'imposer aux enfants des écoles.



* Un petit rappel de cette théorie en passant, je vous le fais à la hache. En vrai, il faut s'envoyer des centaines de pages écrites tout petit:
 La distinction homme-femme serait fabriquée culturellement et non pas guidée par la biologie. Par conséquent, chacun élaborerait son identité sexuelle en fonction de stimuli extérieurs. Cette manière de voir les choses ouvre de multiples possibilités comme, par exemple, s'auto-déterminer  homme, ou femme, ou ce qu'on veut, indépendamment de son sexe biologique.





dimanche 16 juin 2013

Témoins de violences policières à Paris: Eric Le Boucher, journaliste.


Corto74 vient de publier le témoignage d'Eric Le Boucher, journaliste

Il a assisté hier, dans le quartier latin à une scène de western aussi incroyable que violente et il est tombé des nues. Pourtant, voilà déjà un moment que ce genre de chose se produit et bien peu de voix s'élèvent parmi les journalistes pour dénoncer.

Là, par chance, Eric Le Boucher a vu. 


Scandalisé, il publie une lettre adressée  François Hollande et Manuel Valls, pour leur demander d'arrêter ça. Elle est publiée dans Les Echos, dont il est directeur de la rédaction.
L'entendront-ils?

" MESSIEURS HOLLANDE ET VALLS, RANGEZ VOS FLICS

La loi sur le mariage est votée, les manifestants qui continuent de s'y opposer sont de moins en moins nombreux: un peu de sagesse devrait vous conduire à calmer vos troupes lors des arrestations des anti-mariage.

Il est 20h30 samedi, je rentre de dîner avec un ami dans un restaurant du carrefour de l’Odéon. Nous marchons rue Saint-Sulpice quand, derrière nous, des cris, deux motos de la police à fond, une personne, un homme très jeune, court sur le trottoir. Il s’arrête fait demi-tour, reprend sa course. La première moto pile, fait demi-tour à son tour, monte sur le trottoir et fonce. La seconde la suit. On se dit, avec mon ami, qu’il s’agit d’un voleur de sac. Et que les policiers ont l’air très énervés. Sur le même trottoir, courent vers nous deux autres jeunes hommes et une jeune femme puis ils s’arrêtent tous essoufflés. On leur demande ce qui se passe.

- «Une manif anti-mariage gay», nous dit un garçon, genre propre sur lui, souriant, pas du tout l’air d’un casseur. Je lui demande pourquoi les flics… mais il n’a pas le temps de répondre, deux voitures de police, puis trois, foncent dans notre direction, bloquent le croisement avec la rue Mabillon. Tout va très vite. 

Les policiers sortent des voitures, sautent sur un des jeunes, le ceinturent, le poussent brutalement vers une voiture. La fille sort son portable pour prendre une photo. Elle est immédiatement ceinturée et emmenée à son tour. D’une voiture banalisée sortent deux hommes, qui foncent sur un autre jeune, et le jettent par terre avec violence. D’autres voitures passent à fond, freinent à mort, des policiers en sortent, attrapent d’autres jeunes. 

Les passants s’émeuvent de ces comportements de cowboys. Vue l’amabilité affichée par ces jeunes, personne ne comprend. Je leur montre ma carte de presse, m’approche des voitures demande: «pourquoi les arrêtez-vous? Qu’ont-ils fait?». Pas de réponse. Je brandis ma carte devant les yeux du motard qui semble un peu le chef avec ses trois galons, mêmes questions. Il s’approche très près, me parle les yeux furieux: «demandez au service de presse de la préfecture, nous n’avons rien à vous dire». J’insiste, demande s’ils ont cassé quelque chose… «Demandez au service de presse» et comme je me retourne pour essayer de poser les mêmes questions à d’autres, il me poursuit, sans me repousser et ni me toucher, mais avec un ton qui monte. 

Les voitures partent. D’autres jeunes viennent me voir, ils m’ont vu poser des questions, je dis que je suis journaliste. Un certain Maxime me raconte qu’ils étaient une centaine à aller manifester devant le Conseil constitutionnel, puis ont traversé le Louvre et se sont retrouvés place Saint-Michel en montant vers le Sénat. 
Là, les CRS les ont bloqué. Certains ont alors descendu la rue de Tournon et c’est là que la police est entrée en action pour, ce que je comprends, les poursuivre et les arrêter. Course des manifestants, virage à gauche dans la rue Saint-Sulpice, où je les vois.

Combien sont-ils? Une dizaine ou une vingtaine, sans doute, âgés de 18-22 ans. Aucun n’a cassé quoique ce soit, ils ont peur, ils courent pour échapper aux flics qui, eux, font preuve d’une violence hors de propos et, tel est le sentiment des passants, d’une joie évidente à faire les cowboys dans la rue.

Je raconte cet épisode pour arriver à ceci: messieurs Hollande et Valls, vous venez en un quart d’heure de perdre une centaine d’électeurs dans un quartier où vous avez de nombreux sympathisants. Les jeunes qu’on pourchasse dans le quartier latin qu’on arrête pour les envoyer à «Beaujon» et les ficher, me rappellent mes années Pompidou. Apprenez donc Manuel Valls, que la matraque c’est la «contingence» sartrienne, celle qui vous fait voter, pour des décennies, contre le pouvoir qui cogne. 

Tout ça inutilement Monsieur le ministre de l’intérieur. La loi est passée, il ne sont que cent à manifester, leur nombre diminue. Certes, je ne sais pas ce que ces jeunes ont fait pour être pourchassés ainsi: ont-ils attaqué les policiers? Ou des passants? Un peu de sagesse devrait quand même vous conduire à calmer vos troupes qui, elles, on le sait depuis toujours, ne se refusent jamais un rodéo.

Monsieur Hollande, ne soyez pas le Georges Pompidou de gauche. Ne laissez pas la haine contre vous s’installer dans la jeunesse de droite. Ce n’est pas ce que vous souhaitiez. Ce n’est pas votre genre. C’est un très mauvais résultat politique.

Libérez ces jeunes au plus vite et rangez vos flics. "

samedi 15 juin 2013

A propos de la retraite des fonctionnaires

Une fois de plus, ce que j'entends sur les ondes sur le sujet ne me satisfait pas. Niveau d'analyse zéro et niveau de débat, moins zéro.
Décidément, je commence à me dire que les Grecs ont eu raison de balancer un bon coup de serpillière dans tout ce fourbi pour repartir à zéro. On me répondra que j'exagère et que je manque de mesure. On aura sans doute raison.

Jusqu'à maintenant, les gens dégoisaient volontiers sur le compte des fonctionnaires, perçus comme des feignants privilégiés, grassement payés à ne rien faire et planqués derrière leur statut de parasite indéboulonnable. On me dira encore que j'exagère. Peut-être, mais pas tant que ça.


J'en veux pour preuve ce que trame notre gouvernement avec son projet de réforme des retraites des fonctionnaires. Eux non plus semblent ne pas se faire une idée bien précise de la réalité et ça, c'est plus grave. Car ils avalisent les fantasmes des gens et les attisent encore.
Les fonctionnaires avaient bien besoin de ça.
Je veux parler de l'immense majorité d'entre eux: ceux qui bossent, gagnent peu et ne touchent aucune prime.

Comme pour la réforme du père Peillon, je précise d'emblée que je ne suis pas contre un changement.
La société évolue et il est nécessaire de s'adapter.
Qu'on ne vienne pas me taxer d'immobilisme morbide.

Oui, mais je ne suis pas sûre qu'aligner en bloc le régime des retraites des fonctionnaires sur les autres soit la solution idéale.
Pourquoi?
Parce que telle qu'elle est envisagée, je la trouve injuste.

Je sais, je sais. Avant toute discussion, on m'enverra dans les dents qu'un fonctionnaire bénéficie DU privilège qui justifie tout le reste: la sécurité de l'emploi.
D'accord.
C'est vrai que c'est une immense facilité, surtout en ce moment.
Pour autant, je ne crois pas très juste de faire payer le prix fort, comme s'il fallait expier.

Moi, je suis prof des écoles, c'est ainsi que s'intitule ma fonction désormais, puisque le statut d'instituteur a été revalorisé en 1990 (si ma mémoire est bonne).

Donc en principe, même salaire qu'un prof certifié puisque même statut. En principe, car de fait, ce n'est pas le cas. Si le niveau de recrutement est le même (licence jusqu'à 2011 ou 2012, je ne sais plus et j'ai la flemme de vérifier, depuis, il faut un master 2), un flou total plane toujours sur des ajustements de taille. Car un prof certifié a accès  des primes et des heures supplémentaires dont un enseignant de primaire ne voit jamais la couleur et l'épineuse question des services de surveillance de récréation n'a jamais été clairement tranchée.

Résumé du bénéfice chèrement acquis: un salaire de 2150€* nets pour 20 ans d'ancienneté sans aucune prime, plus de logement de fonction auquel avaient droit les instituteurs, plus de départ à la retraite à 55 ans comme les instituteurs pour cause de pénibilité. Il faut croire que le métier est devenu plus facile.
En début de carrière, un prof gagne tout juste plus du SMIC et il progresse très lentement. Les trois premiers mois, il est payé avec un lance-pierre: l'administration prend son temps pour lancer la machine. Son salaire suivra une pente doucement ascendante sans aucune surprise, aucun à-coup.
Il est, comme dans le privé, pratiquement impossible désormais de toucher sa retraite à taux plein.

Contrairement aux profs du secondaire dont les affectations sont nationales, la nomination d'un prof des écoles est académique.
Lorsqu'il a la très mauvaise idée de passer le concours dans un département déficitaire, comme la Seine-Saint-Denis, il est de fait, condamné à y rester quasiment toute sa carrière. Sauf bien sûr, s'il magouille. Soit il se pacse avec un(e) collègue complaisant(e) qui travaille dans la province convoitée et il-elle fait jouer le rapprochement de conjoint, soit il-elle joue plus ou moins sincèrement la dépression aigue pour obtenir un dossier médical susceptible de pourfendre les rigueurs administratives. A ce moment-là, il-elle a quelques chances d'obtenir sa mutation.
Cette année, 175 demandes ont été accordées sur 2788. Encore ces demandes étaient-elles presque toutes étayées par un dossier social ou médical maousse costaud.
Sinon, sans magouille d'aucune sorte, un prof des écoles qui a envie de changer d'air peut espérer (j'ai bien dit espérer) avoir cette chance après vingt-trois ans de service.

Pour compléter le tableau, il faut savoir que le cumul d'emploi est ultra réglementé. Un fonctionnaire ne peut pas arrondir ses fins de mois comme il le souhaite.

L'évolution professionnelle ne dépend pas du mérite personnel, mais d'un calcul lié aux années d'ancienneté fait par l'administration. Quant aux perspectives autres que prof, elles se limitent à: inspecteur, chef d'établissement et...c'est tout. C'est assez décourageant.

J'oubliais: si vous avez travaillé dans le privé, le temps cumulé est pris en compte dans le calcul de l'âge de départ à la retraite, mais les salaires restent du domaine du privé. Car les caisses de retraite de la fonction publique sont hermétiques aux autres systèmes. Par conséquent, vous êtes marrons.
C'est ainsi qu une fois dans la fonction publique, on est condamné à y rester, sous peine de ne pas toucher de retraite du tout. Sauf une retraite privée amputée, puisque les années cotisées seront forcément réduites. Dans le privé, on peut changer d'employeur comme on veut: ça n'a pas d'influence sur le cumul des points de retraite.

Détails en cadeau
On croit rêver...

- Je n'ai jamais vu la couleur d'un médecin du travail, sauf à demander expressément un rendez-vous.
- Je n'ai jamais vu non plus la moindre prise en compte des heures supplémentaires, pourtant abondantes et souvent imposées par l'inspecteur.
- En cas de grève, les journées entières sont retenues sur le salaire, quand bien même le gréviste n'est en service qu'une demi-journée (ce qui n'est pas le cas dans le privé).
- Les inspecteurs sont en situation de toute puissance absolue. Ils ont le pouvoir de broyer les gens et il n'existe quasiment pas de contre-pouvoir. Il est rare de tomber sur ce genre de monstre, mais ça existe. - Ainsi, je connais une inspectrice qui diffame et persécute, qui ne prend jamais la peine de s'interposer si une famille est agressive ou irrespectueuse, et personne ne peut rien faire.
Pas de délégué du personnel pour intervenir.

Et bien d'autres choses encore...


Alors la sécurité de l'emploi, je ne crois pas qu'on la vole.
Le régime de retraite indexé sur les six derniers mois non plus.

* A statut égal et ancienneté équivalente, un prof allemand gagne autour de 4500 euros mensuels.





samedi 8 juin 2013

Remise des prix de fin d'année: grandeur et décadence.

Hier matin, c'était la remise des prix.

Les classes de CM2 étaient invitées par fournées au centre culturel et là, l'adjointe chargée des écoles remettait aux enfants un livre qu'ils avaient préalablement choisi dans une liste. Une bonne partie du personnel dudit centre était également mobilisée pour piloter tout ce monde et animer.


Rien à voir avec les cérémonies d'antan, où les enfants habillés en dimanche assistaient à une cérémonie en grande pompe, accompagnés de leur famille. Le triomphe des plus méritants éclatait devant les notables réunis et les journaux rendaient compte de l'événement.


Ça, c'était au temps de l'école à l'ancienne, celle des tableaux d'honneur, de l'examen d'entrée en sixième, des classements et du triomphe de l'orthographe.
C'était aussi l'époque bénie où l'école française faisait des étincelles.



Cette remise des prix-là n'avait qu'un lointain rapport avec celle d'autrefois. Les parents n'étaient pas invités, tout le monde recevait un prix, cancre ou bon élève. C'était une affaire plus égalitariste. Admettons. Les temps ont changé. Les gosses étaient tout de même émus et contents.
De plus, on leur a donné un bouquin à lire, c'est toujours ça de pris sur l'empire des jeux vidéos.

Voilà longtemps que je n'avais pas eu l'honneur de les accompagner et je dois dire que ce qui nous a été servi, en fait de cérémonie de remise des prix, m'a laissée sans voix.
Même la garderie la plus cracra d'un club de vacances au rabais n'aurait pas osé.
Ce qui s'est passé hier matin témoigne, à mon sens, de la médiocrité abyssale dans laquelle est tombée l'école. Sinon, personne n'oserait envisager qualifier de "remise des prix" une bouffonnerie aussi consternante que celle où nous sommes allés nous fourvoyer hier.

De retour chez moi, j'étais complètement sur les nerfs. Car mes élèves, rendus fous furieux par leur cérémonie de remise des prix, n'avaient pas réussi à se calmer de toute la journée.
J'ai donc décidé d'écrire ma façon de penser à l'adjointe responsable des réjouissances et de faire savoir au monde ce qu'est, aujourd'hui, une remise des prix.



                                                            "Madame,


            La séance de remise des prix à laquelle j’ai assisté ce matin me semble mériter un compte-rendu. En effet, si le principe d’un tel événement est bienvenu, la façon dont il s’est déroulé m’est apparue totalement inappropriée.

            Voici pourquoi.

            La remise des prix en elle-même s’est déroulée de la meilleure façon possible : les enfants ont été reçus dans une ambiance intimiste, avec un discours bienveillant et sobre. Ils étaient à la fois contents et impressionnés ; pour certains, soudain conscients de franchir une étape importante de leur vie.
            Malheureusement, tout le bénéfice de ce moment, sommes toutes assez court, a été gâché par ce qui a suivi.

            Je ne vois pas quel était le bénéfice de les faire à nouveau attendre pour leur passer un court-métrage décalé par rapport à leur âge et, à mon avis, sans le moindre intérêt cinématographique. Admettons que cet avis soit subjectif et que mon manque d’expérience en la matière m’ait trahie.

            Le pire était cependant à venir.

            Nous avions du travail et j’espérais être libérée de ce qui commençait à ressembler à un piège. C’est alors qu’une personne  dont la fonction tenait du clown, du chauffeur de salle et de l’animateur de centre de loisir est venue occuper la salle, proposant aux enfants des jeux étranges. Elle a commencé par les exciter en jouant à les fixer en riboulant, à leur crier dans le dos pour leur faire peur et, quand la salle toute entière a été bien agitée, elle leur a hurlé dans le brouhaha les règles d’un jeu totalement hors de propos: se passer une peluche en musique. A l’arrêt de la musique, celui qui tenait la peluche à la main devait venir faire face à l’assemblée au comble de l’énervement. Les heureux élus, plus gênés qu’autre chose, avaient ensuite pour mission de venir à leur tour se planter devant leurs camarades pour tenter de les faire rire.
            Comme cela ne suffisait pas, un deuxième jeu a été proposé : un groupe d’enfants est venu se placer sur la scène, obéissant aux consignes de l’animatrice-clown. Devant leurs camarades, ils sautillaient rapidement de part et d’autre d’une corde, risquant une élimination en cas de mauvaise réaction.

            Ce genre d’activité, très sympathique en plein air, l’est moins pour une foule d’enfants confinés, assis sur des sièges, associés à une remise des prix qu’on imagine un peu solennelle. Leur état de surexcitation était tel, qu’une autre personne est intervenue pour demander le silence … impossible à rétablir.
            J’ai essayé de lui expliquer ce que je pensais de cette animation et cette dame m’a répondu qu’il « fallait bien les occuper ». Les occuper à quoi ? Puisque après ce spectacle déprimant, à 10h30 (nous étions convoqués pour 8h30), on nous a invités à rentrer dans notre école.
            D’ailleurs, quand bien même une attente aurait été nécessaire, les livres qu’on venait de leur offrir suffisait largement à les occuper puisque les enfants n’avaient qu’une envie : les lire.

            Ma collègue et moi-même, parties avec une classe d’élèves raisonnablement sereins, sommes revenues après plus d’une heure de temps perdu, escortées de petits fauves impossibles à calmer. Envolée la curiosité pour le beau cadeau ! Disparue cette belle sensation un peu douce-amère de changer de monde et de grandir ! Ils étaient comme fous et la fête a été définitivement gâchée.

            De plus, nous avons perdu une journée de précieux travail, car cette fébrilité pénible les a poursuivis toute la journée.

            Ne m’en veuillez pas d’être un peu directe. J’ai conscience des efforts consentis par la mairie pour accompagner les élèves dans ce passage. Cependant, je pense très sincèrement qu’organiser les choses de cette façon gâche tout.
            Il faudrait réfléchir à d’autres pistes.
            Pourquoi ne pas expliquer, après la remise des livres, comment se passe la rentrée au collège ? Pourquoi ne pas faire visionner un film qui montre comment se passe la journée d’un collégien ? Ou encore  filmer les locaux et l’équipe du collège du secteur, que les enfants ne découvriront qu’à la rentrée ?
            Ainsi, cette remise des prix prendrait du sens et contribuerait à les rassurer.


            Je vous remercie de l’attention que vous aurez accordée à mon courrier et je vous prie d’agréer, Madame, l’expression de mes sentiments très respectueux."