jeudi 12 juillet 2012

Ziinga les pirates: suite de l'affaire.



Lors d'un récent billet, j'avouais toute honte bue que je m'étais fait escroquer comme une oie blanche par un site fort peu recommandable: ZIINGA. Des héritiers des pirates maltais.

Ces gens sont à la tête d'un site d'enchères. D'après ce que j'en ai lu sur le net, c'est un piège, parce qu'ils n'envoient pas les lots. En revanche, ils récupèrent les codes des cartes bleues pour inscrire les gens à leur insu à un programme "privilège" bidon, qui coûte 67 euros par mois, pour trois mois minimum. Ensuite, si on veut se dédire, il en coûte 31 euros.

Moi, ils m'ont eue autrement: ils m'ont appâtée avec un cadeau que je n'ai jamais reçu. J'ai donné mon code carte bleue avec un système soit-disant sécurisé (mon oeil) pour payer des frais de port dérisoires.
Résultat: abonnement à leur satané programme de trois mois hors de prix.

Enfin bref, je ne vais pas vous la refaire dans le détail. Si ça vous intéresse de savoir comment je me suis fait avoir stupidement, allez donc jeter un oeil là ------------------------------------------------------------------------------------------>
Vous vous sentirez intelligents, ça va va être un moment délicieux.

Une fois revenue de ma stupeur, je suis allée à la banque pour contester le prélèvement. Puis au commissariat où ils ont eu toutes les peines du monde à me dire si c'était de leur ressort ou pas. J'ai poireauté. Finalement, une dame sévère m'a reçue pour conclure qu'il fallait que je me rende au tribunal de commerce de Bobigny, parce que c'était du "commercial".
Je venais d'attendre  trois quarts d'heures pour des prunes, à contempler les affiches de recrutement et les numéros d'urgence pour les viols et les enfants battus.
Pas question d'aller à Bobigny dans la foulée: pas le temps. Découragement.
J'ai failli me dégonfler.

Finalement j'y suis allée quelques jours après. Café rapide dans un restau indien, vu que le café normal était fermé. Direction le Tribunal de Grande Instance. Là, on m'indique la direction du Tribunal de Commerce.
A Bobigny, les gens sont habitués à se repérer à tout sauf aux noms des rues. L'urbanisme très spécial de cette ville les a amenés à des stratagèmes variés pour ne pas errer des heures au milieu de cette architecture angoissante.


Donc là, c'était: "traversez la passerelle (qui enjambe un boulevard aux dimensions staliniennes), tournez à gauche jusqu'au rond point. Au BP, traversez et là, après le bâtiment rouge, vous verrez le Tribunal de Commerce". Typique de Bobigny: folklore local à fond.
Je me suis quand même perdue.

Arrivée sur place, on m'annonce que c'est au Tribunal de Grande Instance qu'il faut aller.
Demi-tour. Tout baignait. Il faisait beau et je connaissais le chemin.

La plainte a été déposée très rapidement, auprès d'une dame joviale qui a ouvert des yeux ronds en voyant ce que Ziinga osait demander.
Reste à savoir si elle sera suivie de quelque action...

Retour à la banque avec mon récepissé. La boucle était bouclée. Enfin! J'ai une assurance, on m'affirme que je serai remboursée.
Entretemps, j'ai eu l'agréable surprise de découvrir que Ziinga m'avait versé 36 euros. Bon début.

Et ce soir, je me suis fait plaisir: ils ont eu la joie de recevoir un petit mail en anglais (vu qu'ils n'utilisent que cette langue pour répondre aux litiges) où je les informe de la plainte que j'ai déposée, de l'information envoyée à la  Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes, de la diffusion sur Facebook et les blogs de leurs méthodes. Pour finir, je les prie de me rembourser l'intégralité de ce que je leur ai versé et ensuite, de ne définitivement plus me contacter.

Résultat, pas mal d'émotions, beaucoup de temps dépensé, mais finalement pas perdu.
Je me suis déniaisée:

- Mieux vaut aller faire un tour sur le net avant de s'embarquer sur des sites marchands inconnus.
- FUIR CEUX QUI NE PROPOSENT PAS D'ADRESSE POSTALE. Se méfier de ceux dont l'adresse postale est sybilline, ou dans des endroits aux relents louches (Malte, îles lointaines, Monaco..).
- Les banques proposent des systèmes astucieux qui permettent de payer par carte bleue sans donner le véritable numéro. Ça s'appelle e-carte.
- Si on n'habite pas trop loin, autant aller directement déposer plainte à la préfecture quand c'est un peu compliqué: on attend moins et on sait tout de suite si la plainte est recevable ou pas (dans les commissariat, ils "oublient" parfois de faire suivre ou ils classent quand ça paraît trop tordu).
- Ziinga n'est pas le seul arnaqueur. Marité me signale Gleamify qui a l'air gratiné aussi et BRITANNIQUE ÉGALEMENT! 
- Site britannique vendant des produits de camelots: méfiance!




vendredi 6 juillet 2012

J'ai été la maîtresse d'une femme mariée

Depuis lundi, mon élève courant d'air est réapparue.
C'est une très jolie petite fille qui ne sait ni lire, ni écrire. Pourtant elle a dix-onze ans et n'est pas bête du tout.
Mais elle vient très peu à l'école.
Ses parents sont des Tziganes de Serbie, établis depuis plusieurs années dans la ville où je travaille.

Au début de l'année, elle essayait d'apprendre. Les autres jouaient avec elle. Elle semblait contente de venir à l'école.
Et puis ses visites se sont effilochées. Plus question d'apprendre.
Elle a disparu presque quatre mois.
Tout le monde pensait qu'elle ne reviendrait plus.

Elle est réapparue hier, à la surprise générale. Elle m'a semblé lointaine. Elle a refusé de jouer avec les autres et elle est restée tout l'après-midi d'hier seule, assise à une table, tandis que les autres jouaient et l'invitaient à les rejoindre.
Jusqu'à son apparence qui avait changé. Elle avait toujours été très soignée: bien coiffée, très coquette et habillée avec soin. Là, ses cheveux étaient réunis en un chignon très "femme" et ornés d'une volumineuse fleur rose artificielle. Ses bijoux encore plus voyants qu'auparavant.
Dix ans...ou onze, peut-être.

Aujourd'hui, elle a accepté de jouer. C'est alors que j'ai vu sa main droite.
Un bijou pas très ordinaire, pour une petite fille.

Puis, j'ai vu son annulaire droit.
Un anneau d'or, tout simple, qu'elle ne portait pas au début de l'année.


Sa famille est orthodoxe.

Chez les orthodoxes, les anneaux de mariage se portent à la main droite.
Elle ne sait pas que je le sais.
Mais je le sais.

Alors je m'interroge. Forcément.
Mariée à cet âge-là, ça semble d'un autre âge. Est-ce que je fantasme?

J'espère.
Et si par malheur, ce n'était pas le cas, il est évident que personne ne pourra rien faire. Rien ne sera officiel. Personne dans l'entourage ne soufflera mot et les assistantes sociales et autres protecteurs d'enfants, si d'aventure l'idée leur venait de fouiner, pourront toujours aller se rhabiller dans leurs bureaux pleins de jolies affiches.

Photographe: Cécile Decorniquet









dimanche 1 juillet 2012

Fatwa sur la tomate!

Spéciale dernière!
☩ La tomate est chrétienne ☩.
INTERDITE AUX MUSULMANS!
Haram!
Mal!

Ça y est, vous vous dites que la pauvre Io a laissé des plumes dans sa précédente affaire de pirate maltais et qu'il est peut-être temps qu'elle se repose.
PAS DU TOUT!

La christianisme patent de la tomate a été révélé sur Facebook par un groupe salafistes égyptiens, la  Popular Egyptian Islamic Association, appelant par-là même les Musulmans à s'abstenir de cette saleté impure   de tomate.
Depuis que cette affaire a été révélée, les docteurs de la Foi ont fait machine arrière et leur page Facebook n'est plus accessible. C'est regrettable: j'aurais bien voulu m'instruire.

Je pense qu'en effet, il est important de guider les fidèles sur le droit chemin.

C'est pourquoi je m'en fais faire quelques suggestions de fatwa bien senties à la Popular Egyptian Islamic Association.
La pomme coupée: une horreur. On n'a pas idée d'exhiber ses pépins comme ça! Haram!



La fraise: presque pire. Impudique! Arrière Sheitan!



L'abricot, bon, je m'abstiendrai de commentaire, sinon on va me traiter d'obsédée. Les gens de la Popular Islamic Association seront assez perspicaces pour comprendre tout seuls.



Les kiwis et les oranges font encore pires que la tomate: ils nous infligent un soleil! On nage en plein paganisme! Lapidation! Ecrabouillage!




Les fruits de mers me coupent le souffle tant ce qu'il suggèrent est atroce. Double fatwa!


Je ne dirai rien contre la banane, parce que j'y vois...un magnifique croissant.
Pas vous?

Sur ce, je m'en vais me faire une salade de fruits blasphématoires.

Et pendant que j'y pense, avant d'aller me vautrer dans le péché, je ne saurai trop vous recommander cette saine lecture.