Je crois que je viens de franchir une étape. Probable que tous les tenanciers de blogs y passent.
A peu près six mois que je me suis lancée dans cette aventure sans savoir où elle allait me mener. Six mois sans trop d'états d'âmes, habitée par des tas d'idées qui se bousculaient, toute gaie de voir que dans le lointain obscur, des gens répondaient. Toute galvanisée de retrouver le plaisir d'écrire.
Sûr que ça pouvait pas durer, cette euphorie.
Et puis voilà que l'inévitable est arrivé. Je n'ai plus eu envie. Plus d'inspiration.
Voilà plus d'une semaine que ça dure et j'ai à peine pointé le bout du nez.
Même les blogs que j'aime bien lire, je les ai laissés de côté.
Il se passait exactement la même chose avec mon violon. Aux moments de confiance insolente, où je me prenais pour une musicienne, succédaient des périodes plus longues de lucidité et ma médiocrité me sautait aux oreilles.
Dans le pire des cas, je laissais rageusement mon violon au fond de sa boîte et ensuite, il se vengeait sans pitié. Là, ça fait presque un an qu'il y est et je sens que la prochaine rencontre va être très, mais alors TRÈS douloureuse. Mieux vaut penser à autre chose.
J'ose espérer qu'une semaine de coup de mou sur la blogosphère va pas me laisser sur le flanc.
Le plus étrange, c'est le sentiment de vague culpabilité qui me travaille. Comme si j'avais des comptes à rendre.
A qui?
A moi-même? Sans doute. Comme si j'avais je ne sais quoi à me prouver.
Il est vrai que me suis donné un mal de chien pour réussir à bricoler ce damné blog, j'ai surmonté des épreuves techniques surhumaines, j'ai vaincu un nombre invraisemblable de dragons, c'est pas pour me laisser terrasser maintenant par cette filouterie de vague à l'âme!
Et pourtant..
Aux gens qui me lisent et que j'estime? Oui, sans aucun doute. Ils sont presque tous d'une constance remarquable. Du coup, j'ai honte de me laisser aller. Un peu comme la loque qui se gave de ships devant sa télé pendant que les copains jonglent avec leurs poids et altères.
Aux gens qui me lisent et que je ne connais pas? Aussi. Ils font l'effort de venir, alors j'aime autant qu'ils n'aient pas à le regretter. Fierté mal placée sans doute.
Ainsi va la vie. Mes chats dorment paisiblement à côté de moi, sur mon bureau. La maison est calme et rassurante. Je peux dormir demain matin. Je ne ferai pas grève mardi prochain. Je prends un an de plus dans le nez dans deux jours et là, ça y est, je commence clairement à détester mes anniversaires. Le masque vénitien suspendu au-dessus de mon bureau ricane sans se gêner en me regardant écrire.
Il sait, lui, que la joie ne se mérite que dans la peine.
jeudi 26 janvier 2012
20 commentaires:
Vos commentaires sont les étoiles scintillantes de ma galaxie. Si toutefois des météorites menaçaient de fracasser ce modeste espace de parole, je me réserve le droit de les renvoyer dans les étendues glacées de la blogosphère. Moi, Io, ne saurait être tenue pour responsable de leur composition ni de leur destin
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Ainsi va la vie du blogueur: des jours avec et des jours sans et puis hop ça revient, enfin en principe, c'est comme faire l amour, tant qu il y a du plaisir,pauses comprises, on continue, sinon on s'emmerde et on passe a autre chose. N'est-il pas ?
RépondreSupprimerBises
C'est vrai Corto. J'aime bien ta comparaison.
RépondreSupprimerJe crois que ça va revenir.
Ma sensualité me tuera :)
Bises aussi
Moi j'éprouve ce genre de sentiment pour le ménage... une frénésie me prend qui dure quelques semaines, et puis après pendant des mois...
RépondreSupprimerTu laisses vivre sa vie à ta maison :)
SupprimerEnfin, si ça peut éclairer ton chemin: nous sommes des accrocs, qui tous les matins faisons le tour des blogs, à la recherche de la petite étincelle qui nous donnera envie de commencer une nouvelle journée...
RépondreSupprimerPour tous les mélancoliques , les déprimés, les fainéants qui errent l'âme en peine, pitié raconte encore tes histoires.
C'est vraiment gentil ce que tu as écrit Sorcière et tu sais, ça m'aiguillonne. Merci.
SupprimerL'hiver traîne ses oripeaux un peu longuement cette année et l'année 2012 va traîner sa tronche longue comme un jour sans pain.
RépondreSupprimerJ'aime bien l'hiver.
RépondreSupprimerC'est vrai tu es un Verseau de janvier...alors que je suis de février, quand les cerfs perdent leurs cors pour célébrer l'arrivée d'avril et la montée de la sève et leurs bois tout neufs...
RépondreSupprimerBon anniversaire ! une année de plus, bof, qu'est-ce que cela peut faire, c'est toujours cela de gagner. Je projette de devenir une vieille dame indigne crachant par terre et faisant des doigts d'honneur aux forces de l'ordre en jouant à la gâteuse. Histoire d'emmerder le bourgeois.
J'ai hâte de voir ça!
SupprimerOn en est tous plus ou moins atteint, en ce moment par exemle, moins de commentaires chez moi, ben je me dit, bon, j'emmerde le monde à la longue, j'arrête, et puis, dans le fond, je m'en balance et j'y retourne...toi, tu est toute nouvelle, tu as encore pleins de choses à dire ! bisous
RépondreSupprimerBON ANNIVERSAIIIIIIREUH !
Boutfil, tu me rassures. C'est bien ce que je supputais: on est tous plus ou moins condamnés à sombrer dans le blues de temps en temps.
RépondreSupprimerSinon toi aussi tu as plein de choses à dire!!!
MERCIIIIIIIIII!
Bizz
La panne d'envie et la panne d'inspiration n'ont rien d'inquiétant. Il faut aussi se forcer à écrire parfois, car il est bien connu que l'appétit vient en mangeant. Longue vie au Froufrou !
RépondreSupprimerMerci Juntos. C'est tout à fait vrai. Il faut aussi se faire un peu violence et c'est pour ça, d'ailleurs, que j'ai jeté mes états d'âme à la face du monde. Vos réactions m'aiguillonnent et me réconfortent.
SupprimerDu coup, ça va mieux.
Oui comme tu dis, c'est pareil pour tout le monde... Moi ma solution a été d'espacer la publication de billets. Comme ça, si j'en écris plus, je les mets de côté pour les mauvais jours :) Un peu comme la cigale et la fourmi en somme (n'est-ce pas Nadezda :)
RépondreSupprimerC'est pas idiot, ça, CD. Ahahah! tu fais des réserves de billets comme les hamsters remplissent leurs bajoues.
SupprimerJe vais méditer ton exemple.
Biz
Tu viens d'inventer l'angoisse de la page blanche, félicitations ma Lolo ! ... l'approche de l'anniversaire est assez classique pour ça, faut bien méditer sur le temps qui passe !
RépondreSupprimerIl n'y a qu'un anniv intéressant c'est 60 ans ! ... parce que dans sexagénaire il y a Sexe !!!
A bientôt LO.
Tu crois que l'anniversaire y est pour quelque chose? Après tout oui. Sans doute. On a beau s'en défendre, on fait des bilans et alors....
SupprimerJ'aime bien ta manière de voir les choses :) Et tu sais, je crois que je ne vais pas attendre d'être sexagénaire :))
Bisous
pas vraiment en avance, bon anniversaire !! tu es aussi une amoureuse de Venise ?
RépondreSupprimerMerci Francis! C'est gentil d'y avoir pensé.
SupprimerAah je vois que tu as repéré d'où venait le masque! J'étais amoureuse de Venise, à l'époque où j'y allais relativement souvent. Mais je n'y suis pas allée depuis très longtemps et aujourd'hui, je ne sais pas si Venise est toujours la même. Qu'en penses-tu?