N'allez pas croire que je suis un pilier de ce genre d'endroit. En réalité, j'y vais avec plaisir, mais toujours par hasard.
Là, la mère d'une copine de ma fille exposait et nous avait offert des invitations. Elle s'appelle Xenia, elle est peintre et fabrique des bijoux délicieux.
C'était surprenant, mais pas si mal. Il y avait de tout: du très cucul, du très snob, du très rigolo, du coloré à bloc qui vous tartinait les mirettes pour cinq bonnes minutes, du très éthéré gris avec une tache rouge minuscule, du très talentueux aussi.
Les mieux, c'était ceux qui ne se prenaient pas trop au sérieux et qui savaient se servir de leurs mains.
Le gars aux airs pénétrés qui fait une tache dans un carré vide m'ennuie puissamment: on ne parle pas le même langage.
Celui qui sait trouver les veines du bois pour sculpter une forme toute douce et toute gracieuse me fait de l'effet. On se comprend.
J'aime les mains habiles et les yeux qui voient au travers des choses.
C'est ainsi que grâce à Xenia, j'ai découvert Daniel Castan. Un amoureux de New York en vision mouillée, déformée, distordue. Tout donne une sensation de vitesse et d'écrasement.
Et puis Christine Cloos et ses forêts de bouleaux.
Et puis encore Karl Hugo Mars. Joli nom...
Un créateur surprenant. Je suis restée scotchée un bon moment devant ses sculptures sur métal et ses lampes. Pendant ce temps-là, une averse monstrueuse déversait sur nous l'eau du ciel.
J'ai bien aimé les fleurs et les villages de
Véronique Mansart.
Après les métaux torturés, le contraste n'en était que plus frappant.
Rien de mieux qu'un bon entrechoquage de styles pour mieux les apprécier tous (sauf les gnagnans-esbrouffeurs).
Et encore Michèle Noseda, qui fabrique des poissons terribles, rien qu'avec des matériaux de récup: des boutons, des bouts de fil de fer, des ressorts....
Les photos inquiétantes de Cécile Decorniquet, d'une absolue perfection, sans rien d'évident, réussissent à nous plonger dans un malaise intense. Pourtant, ce sont des photos d'enfants. En principe, on s'attendrit. Pas là.....
Je finirai par Michel Souvignet, un magnifique tourneur sur bois. Gentil comme tout. Il cherche des bois très purs ou malades, pour mieux jouer ensuite avec les veines colorées provoquées par l'action des bactéries. Pas de pub sur internet: c'est un artisan. Donc pas de biographie.
Reste la photo des bouchons et une autre que j'ai trouvée quand même. Un chef d'oeuvre.
Le seul abordable aussi, à qui j'ai pu acheter quelque chose: des bouchons en bois.
c'est payant... snif! Une fois j'y ai eu rendez-vous pour une ballade aux alentours. Je l'aime toujours mais s'en doute-t-elle ?
RépondreSupprimerDire que j'avais plusieurs invitations.... J'aurais pu t'en donner une si j'avais su. Tu aurais peut-être retrouvé ta disparue?
SupprimerJ'aime beaucoup les créations de Karl Hugo Mars !
RépondreSupprimerC'est fascinant, hein? Tu es allé voir son site?
SupprimerMais en vrai, c'est encore mieux.
Surtout dans l'ambiance de fin du monde qui nous est tombée dessus à ce moment-là.
Je suis allée musarder par là ...c'est juste à côté de chez moi : mais non ce quartier n'est pas peuplé que de gens snobs !...
RépondreSupprimerComme toi j'ai trouvé ces photos d'enfants à la fois sublimes et stressantes.
Je n'ai rien acheté ...finalement j'aime mieux créer que posséder ...les gens et les objets, dans le voyage de nos vies, tout s'enfuit.
Bien sûr que le salon était aussi fréquenté par des gens très bien! J'ai plein d'énormes préjugés qui ne demandent qu'à être flanqués par terre :)
RépondreSupprimerAinsi nous nous sommes peut-être croisées?
Toi aussi tu t'es retournée sur ces portraits terribles?
...Tout s'enfuit...crois-tu?
Que crées-tu?
Il est vrai que le portrait de la gamine a un quelque chose de "mauvais" qui en est presque jouissif.
RépondreSupprimerGrande question philosophique : des enfants peuvent-ils posséder un fond foncièrement mauvais en dehors de toute influence sociale ?
oui, les enfants peuvent posséder un fond foncièrement mauvais
SupprimerTu crois?
Supprimerje me demande si dans ce cas-là, ils ne sont pas plus détraqués que mauvais.
on y est allés l'année passée mais cette année pas d'invitations et pas envie de raquer !! par contre c'est très mélangé, on a trouvé qu'on y cotoie le pire ave le meilleur !!
RépondreSupprimerAbsolument! C'est bien pour ça que c'est agréable. On ne s'ennuie pas et toutes les surprises sont possibles!
SupprimerC'est le problème ces expos...le prix d'entrée. Dommage. Ils devraient se payer autrement.
Si je récolte d'autres invit l'an prochain, je penserai à toi.
Bisous!
Ah bon ? ... t'es pas riche ? ... sais pas si je vais continuer à fréquenter ce blog !
RépondreSupprimerFinalement si, tes photos sont superbes !!!
Dans ces expositions on regrette de ne pas pouvoir s'offrir ce que l'on aime ...
Merci Solveig! Ouuuf!
SupprimerOn regrette, oui. Mais le désir non assouvi n'est-il pas un aiguillon délicieux?
Au fait Solveig, les photos sont en grande partie récupérées sur internet. On n'avait pas le droit de photographier sur place.
SupprimerVoilà, c'est dit.