Voilà quelques temps déjà, j'avais piqué une petite crise nostalgique. La liberté de ton du temps jadis pas si lointain m'avait frappée: à peine 30 ans sont passés et on est bridés comme des dindes..
Alors à la demande générale, j'ai bien envie d'en remettre une tournée. La nouvelle année approche et avec elle, son lot de non-dits et de parole bien pensante.
Cette manie oppressante me tape de plus en plus sur les nerfs. Je rêve de goûter aux discours des trubilions les plus irrespectueux et les plus insupportables. J'ai envie d'entendre fuser tout et n'importe quoi comme des torpilles. Les gros mots, les idées de tous poils, même les pires, les insultes...
Si on perd le droit de dire des conneries, on va finir avec la profondeur de réflexion d'une carpe. Je ne veux pas finir en carpe.
Et puis à force d'empêcher de dire et de penser les bonnes gens, la violence leur suinte par tous les pores de la peau et c'est bien pire.
A cette époque-là, donc, j'étais gamine.
Que les croyants veuillent bien me pardonner cette incongruité. Je suis croyante aussi, ça ne m'empêche pas de me marrer en voyant ça. Vivent les incongruités!
Je me souviens aussi les discussions bagarreuses où, chez Michel Polac, tout le monde finissait par se foutre sur la figure en braillant. Quel bonheur!
Au cinoche, on se prenait pas le chou à se demander si on avait le droit de dire ça ou pas. On le disait.
Les hommes étaient virils, brutaux et tout puissants. C'était pas vrai, mais qu'importe?
Les Allemands étaient des salauds ridicules.
Les bonnes femmes étaient des potiches bien roulées, ou des cruches bobonnes ou les deux.
Les Arabes étaient des terroristes.
Bref, on nous foutait la paix.
Les âneries, les excès, c'était le prix à payer pour rester à peu près libres. Tandis qu'aujourd'hui...vous voulez que je vous dise?
Aujourd'hui, "ILS NOUS LES BRISENT MENU!"* et "C'EST PAS PARCE QU'ON A RIEN À DIRE QU'IL FAUT FERMER SA GUEULE."*
* Michel Audiard
On dit ça et en même temps je pense qu'il s'agit avant tout d'un mouvement d'auto-censure. Clairement c'est impliqué par l'ambiance du moment, mais en réalité rien n'interdit de s'exprimer. Je le fais, voire je le teste, sur mon blog et personne ne fait de procès. La liberté d'expression est toujours là… mais pas à la télévision, sur internet ! :-)
RépondreSupprimerNos sociétés gèrent mal la part sombre en chacun de nous. On pense atteindre un monde meilleur en l'occultant, en poliçant les discours et les attitudes. On rêve d'un monde rempli de gendres idéaux avec la mini vague qui va bien. Mais l'équilibre est ailleurs, quelque part entre le bien et le mal et non dans une chambre d'hôpital aseptisée.
RépondreSupprimer@Isidore Poireau, les blogs résistent, c'est vrai. Mais jusqu'à quand?
RépondreSupprimerL'auto censure, oui, mais elle est induite par toutes les pressions qui intimident les gens. Aujourd'hui, il faut réfléchir en permanence au choix des mots, c'est épuisant. Je sais pertinemment que si je dis à un élève de famille musulmane qu'il "écrit comme un cochon", j'aurai des ennuis. Et tout est comme ça.
Et puis regarde les deux nouveaux cadeaux qu'on vient de nous dégainer: l'interdiction par décret de réfuter l'existence du génocide arménien et Bruxelles qui réglemente l'usage des mots (sur le blog de corto). La loi n'a pas à se mêler de ça. Il faut rester libre de dire ce qu'on a envie de dire (même si c'est choquant) avec les mots qu'on veut.
@Oui Vlad. C'est bien ce qui me préoccupe. Je ne veux pas de ce genre de société-là. Les gendres proprets me flanquent bien plus la frousse que les malpolis qui éructent.
Affreuse , sale et méchante... c'est mon nouveau surmoi...
RépondreSupprimerMa seule limite: ne pas nuire à mes rejetons... alors j'évite de sortir dans leur sphère ...
Sinon, je prends le contre-pieds et de la morale judeo-chrétienne (tout ce que je hais), et de la morale laïcarde (je suis islamophobe, et je peux pas souffrir l'auto-flagellation des soi-disants "hommes blancs").
C'est pas difficile d'être dans le vrai, sitôt qu'on n'est plus muselé par les interdits non-dits... ça n'avance pas beaucoup , mais au moins ça soulage.
Ah, j'oubliais: la repentance et les excuses aux juifs, qui ont fait leur beurre sur les victimes du nazisme, c'est pas non plus mon truc... Vu que moi , mon pépé et ma mémé, ils ont sauvé une famille de juifs (5 personnes, dont 3 morveuses)... qui sont partis en Israël... Ben je me demande s'ils n'auraient pas mieux fait de regarder ailleurs.
RépondreSupprimerEt pour enfoncer le clou: je rêve d'un gendre et d'une belle-fille nordiques, celtes ou chin'toques (enfin asiatique du nord, mandchou ou mongol, par exemple, ça fait aussi l'affaire)... je rêve de petits enfants blonds ou roux, ou aux yeux bridés... Evidemment les trois ensembles, ce serait le must... avec un(e) Lapon(ne), un(e) Islandais(e),un(e) Groendlandais(e), un(e) Sibérien(ne) ou un(e) Irlandais(e)* peut-être ?
RépondreSupprimerNB A l'origine, les Irlandais sont un mélange de Celtes, et d'une population autochtone eskimoïde, avec quelques apports vikings au Moyen Age, puis british...
Ah Desproges !!! J'adore !!!
RépondreSupprimeron ne peux plus dire non plus," un travail d'Arabe" vu qu'ils bossent pas plus que ça....ni demander un " nègre en chemise" chez le patissier on ne peux plus employer un tas d'expressions qui ont des siècles de pratique bien de chez nous sans risquer la 17 eme chambre correctionnelle...y'en a vraiment marre de ces interdits, d'autant que certains venus de pays à couscous ne risquent rien en nous insultant à plaisir....pour nous, c'est du racisme, pour eux c'est une vengeance contre l'affreux colonisateur....
RépondreSupprimer@ Sorcière, mais non tu ressembles pas encore à Gros Dégueulasse! Tiens oui, j'ai oublié d'ajouter Reiser. Où ai-je la tête?
RépondreSupprimerAlors toi aussi, tu rêves de Mongolie, chants diphoniques et steppes immenses aux couleurs chaudes? En effet, on dirait bien que nous avons quelques points communs. Quant aux petits enfants, tu as encore un peu de temps devant toi, va.
@Minijupe, bienvenue! Aaah Desproges, c'est quelqu'un, oui!
@Nègre en chemise, Boutfil, tu es sûre? Je croyais qu'on disais "tête de nègre". Même que gamine, ne sachant pas comment s'appelait le gâteau brun clair intermédiaire, j'ai demandé innocemment une "tête de métis". Ils ont compris en rigolant. Aujourd'hui, j'aurais le MRAP au derrière. Je vais lancer un billet de mots interdits, tiens. Qu'on se défoule!
@Lo, et c'est à moi que tu as fait demander ensuite une tête de métis dans la boulangerie rue de la République !!! tu gardais ma chienne à l'extérieur. Elle adorait les têtes de nègre et les métis et on en achetait toujours trois.
RépondreSupprimer@Io et Boutfil: vous ne croyez pas si bien dire... Parce que je suis devenue allergique au gluten, je ne peux plus acheter que des meringues chez les pâtissiers... Et celles que je préfère ce sont les Têtes de nègres... et bien partout en France, de Nice à Saint Gervais etc... je me suis fait reprendre par les vendeuses choquées... maintenant on dit... des meringues au chocolat !
RépondreSupprimer@Lecanasson, en effet! Les détails me sont revenus en mémoire en te lisant.
RépondreSupprimer@Sorcière, "Tête de Nègre", ça sonnait pourtant bien...Et ça n'a rien à voir avec les meringues au chocolat, qui sont chocolatées de l'intérieur. Tandis que les têtes de Nègres sont blanches, accolées par deux et jointes par de la crème au beurre au chocolat. Le tout enduit de crème au beurre au chocolat et saupoudré de paillettes de chocolat. C'est bien ça?
Ces tabous langagiers à la gomme nivellent tout!
Miam!
J'ai faim, moi!
Pour moi les têtes de nègre c'est ça :
RépondreSupprimerhttp://www.mamie-dine.com/images/HARIBO%20TETE%20DE%20NEGRE%20copier.jpg
Autrefois, ce que l'on appelait tête de nègre c'était de petits bonbons de réglisse précisément en forme de tête de nègre et qui coûtaient ... 1 centime de franc
Killya, je ne connaissais pas ces têtes de nègre-là. Ça serait évidemment totalement inconvenant aujourd'hui, alors que c'était plutôt sympa comme petit bonbon. Et puis pas cher.. 1 centime de franc. On ne sait même plus ce que ça veut dire, une somme pareille.
RépondreSupprimerSi si, moi j'en raffolait... mais elles étaient déjà à 5c...
RépondreSupprimerOn en trouve toujours... souvent chez les boulangers qui vendent encore les bonbons à l'unité... Il y a quelques années on en trouvait aussi dans les Bureaux de Tabac , mais maintenant qu'ils sont sinistrés par les campagnes anti-tabac, ils sont beaucoup moins conviviaux, et la plupart ne vendent plus que des bonbons en sachet.
Ah bon, ils existent donc toujours? Je vais me mettre en quête...
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