dimanche 24 juin 2012

Comment la fauvette m'a emmenée au marché

Ce matin était encore tout gris.
La petite fauvette à tête noire récemment installée dans mon fouillis feuillu a néanmoins entonné sa jolie chansonnette.
Courageuse petite bête...



 Du coup, je me suis secouée et je suis allée au marché.
J'aime bien les marchés: toute cette boustifaille offerte me réjouit les sens et on trouve là un concentré de société  à l'humeur bonhomme.

J'ai la chance de disposer de plusieurs marchés, près de chez moi. L'un est réduit, peuplé de commerçants onctueux qui vendent cher aux petites dames à chien.
L'autre est vaste et plus popu. Les commerçants s'invectivent et engueulent les clients, s'il faut, avec des accents bigarrés: du parigot à la Audiard, de l'arabe, du vietnamien, du portugais... et le client est aussi varié que les reflets sur le plumage d'un canard.
De la gitane, du vieux stal ruminant la belle époque, du bourgeois, du mendigot rom, de l'enfoulardée... D'accord, la marchandise n'est pas toujours de première qualité: il faut être vigilant.
Mais on rigole bien et les prix sont presque deux fois moindres que chez ceuss qu'on un manche à balai dans le derrière.

Ce matin, j'ai eu de la chance, parce qu'en plus, je suis tombée sur un destockeur qui fourguait du vin.
Je ne suis pas experte es pinard, mais celui-là avait l'air correct et le marchand pas trop voyou.

Rien de révolutionnaire: quinze bouteilles en tout, dont deux de Monbazillac 2008 et trois d'un petit négociant bien coté sur le net (Côte du Rhône Jacques Wallut 2005), et puis aussi trois de Saint Emilion 2006, pour quarante euros. Par là-dessus, trois modestes Entre-Deux-Mers, deux mystérieuses Cuvées Réservées de Bordeaux, deux petits Bordeaux à l'air honnête et deux Bergerac.
Une moyenne de 2,60€ la bouteille.
Un risque mesuré.


Accessoirement, j'ai aussi acheté des fruits et des légumes, du poisson et du cumin. Et du pain.


Tout est extra frais. Les fraises du producteur local embaumaient la cuisine et elles étaient tellement bonnes qu'on les auraient crues alcoolisées.

Les gens pensent qu'habiter en Seine-Saint-Denis est une malédiction. Mais il n'ont pas idée de la truculence de tels endroits, ni des prix. Qui, à Paris, pourrait acheter 2kg de petits poivons rouges, 1kg d'aubergines bien fermes, deux artichauts, 1 kg de brugnons et 1kg d'abricots du Gard extras, 1kg de fraises sublimes, 4 citrons non traités, 1,5kg de pommes, 2kg de tomates, 2 concombres, 2 baguettes au levain, 1 sachet de cumin, un carrelet luisant, pour 25 euros?
Le vin, n'en parlons pas, c'est un coup de chance.

Il a tout de même fallu transporter tout ça, charriot cahotant chargé à bloc et carton de vin sous le bras, jusqu'à la voiture. Ça a été une épreuve. Surtout sous la pluie, dans la foule pas pressée.

N'empêche...j'aime les marchés.


6 commentaires:

  1. toi au moins tu n'es pas "un panier percé" ;o)

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    1. Je lutte, bourdon masqué. Je lutte pour bien reboucher les trous qui se forment tout le temps au fond de mon panier.
      Bizzzzzzzzzzzzzz

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  2. Pas de fauvette chez moi, mais un chat qui vient miauler dans mon oreille et me saute dessus à pieds joints ... Il dit qu'il a faim, mais ce n'est pas vrai. Il s'ennuie et moi, sa mère ou son jouet, je ne sais, je dors comme un loir !
    Je vais tout le temps au marché.Samedi,j'en ai eu pour 15€,vin compris : un Côtes du Rhône Bio délicieux (faut faire gaffe, il se boirait comme du petit lait) que j'achète en vrac, au tonneau.
    Ta note est fraîche et bien jolie, comme tout ce que tu as acheté !
    Bises

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    1. Merci Lady, tu es vraiment gentille :))

      Ton chat te fait donc aussi des mamours musclés quand il veut te réveiller?
      Tu ruses comme moi. Tu fais semblant de dormir jusqu'à te rendormir pour de bon. Et le chat finit aussi par s'endormir patiemment.

      Je me doutais que tu étais aussi adepte des marchés. Tu devrais nous raconter le tien, je suis sûre que tu as plein de choses à dire.
      Personne ne vend de vin au tonneau ici. La perfection n'est pas de ce monde, que veux-tu.

      Passe une belle soirée,
      A bientôt.
      Bisous!

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  3. Il paraît en effet que le sucre en poudre et la farine vendus dans des petits sachets se trouvent à des prix défiant toute concurrence sur les marchés de Seine-Saint-Denis.

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    1. Wesh mon frère t'es foncedé? Un zedou d'teuchi ça s'trouve pas au marché! Ça craint! C'est trop plein de keufs!

      Et puis, cher Juntos, on dit bien des choses.... :))))

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