Aujourd'hui, j'étais de service de récré.
En clair, je devais me planter dans un coin de cour pour scruter les môminets, sécher les larmes, mettre du froid sur les bosses et régler les différends.
Ce dernier point est le plus difficile à faire bien et juste, parce qu'il y a du bruit et qu'il faut faire vite.
Je profitais d'un éphémère rayon de soleil lorsque deux mignonnets de CP ont surgi dans mon champ de vision, très remontés l'un contre l'autre.
Le premier avait mal parlé à l'autre, qui avait pris la mouche.
Comme je tentais de comprendre le pourquoi du comment, histoire de rendre justice comme il faut, Môminet 1 dit soudain à l'autre: " Tu dis que des mensonges, d'abord!"
Môminet 2 rétorque, tout poil hérissé: " C'est pas vrai! C'est toi le menteur! Et puis d'abord tu as volé des billes à Louis!"
S'ensuit un échange crescendo.
-" Nan! Et puis toi, tu as des cartes et c'est interdit! Maîtresse! Il a des cartes! (Explication: il s'agit des cartes Nintendo ou autres qui ont fini par être interdites à cause des chamailleries sans fin qu'elles engendraient)
- Il a piqué des billes à Louis! Louiiiiiis!"
Et ainsi de suite, jusqu'à ce que je coupe court pour les prier de jouer gentiment, sans quoi, je me verrais contrainte de réquisitionner les billes coupables. Quant à Louis, je l'invitais à venir me raconter ses malheurs en direct, ce qu'il s'est abstenu de faire.
Louis préfère s'abstraire. Un prudent.
Allez savoir pourquoi, avec un brin de mélancolie, j'ai vu dans cet échange comme une évocation du débat politique d'hier soir.
Môminet 1 et 2, Marine Le Pen et Macron, même combat.
Sauf qu'hier soir, se jouait l'avenir de notre pays.
Aujourd'hui, j'étais dans une cour de récréation et la hauteur des débats ne m'a pas semblé tellement plus élevée.
jeudi 4 mai 2017
11 commentaires:
Vos commentaires sont les étoiles scintillantes de ma galaxie. Si toutefois des météorites menaçaient de fracasser ce modeste espace de parole, je me réserve le droit de les renvoyer dans les étendues glacées de la blogosphère. Moi, Io, ne saurait être tenue pour responsable de leur composition ni de leur destin
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A peine 20 ans, ma nièce a accepté de regarder le débat avec moi. au bout de 10 minutes, elle s'est levé et a dit: ils me gonflent, on dirait des gamins dans une cour d'école!
RépondreSupprimerJ'ai presque tenu une heure, mais il est vrai que je n'ai plus vingt ans.
SupprimerCorto, je suis entièrement d'accord avec ta nièce. Tout y était. Je suis encore soufflée d'un tel niveau de médiocrité.
SupprimerKoltchak, je suis très heureuse de te retrouver ici! Moi aussi, c'est à peu près le temps que j'ai tenu. Ensuite, je suis allée me coucher avec un polar qui m'a réconciliée avec l'existence.
Les enfants vont devenir des électeurs, peut être des journalistes pour les pires, alors ils s'entrainent
RépondreSupprimerA six ans, on ne peut pas leur en vouloir. Pour ce qui est de nos deux valeureux candidats, on peut être plus sévères. En tout cas, la ressemblance entre l'argumentaire des uns et des autres m'a frappée. Sans doute mon mauvais esprit...
SupprimerUn débat indigne et flippant quand on sait qu'un des deux va diriger la France.
RépondreSupprimer"Que notre pays tel qu'il est, parmi les autres, tels qu'ils sont, doit, sous peine de danger mortel, viser haut et se tenir droit. Bref, à mon sens, la France ne peut être la France sans grandeur."
Charles de Gaulle, Mémoires de guerre, tome 1, Plon, 1954
Pfff...oui, mais de Gaulle est loin. Macron n'est pas un imbécile, mais il est faux comme une pièce en chocolat (en moins sympathique). Personne n'est en mesure aujourd'hui de savoir ce qu'il a en tête au juste et en outre, je lui trouve une vraie sale gueule. Quant à Marine Le Pen, qui ne m'attirait pas franchement, là, je ne sais pas si elle a fait exprès d'être aussi nulle, mais j'espère. Sinon, c'est affolant.
RépondreSupprimerMacron est aux ordres de la Finance Internationale par Bruxelles...il en a lâché une belle à propos de la pêche. Si la France sort de l'Union Européenne, les pêcheurs n'auront plus le droit de pêcher dans certaines zones dites européennes mais sous gouvernance européenne. Et oui, fallait le savoir ! Bruxelles s'est arrogé des zones maritimes en Europe au large des côtes des pays. Bref, même chez nous, on n'est plus chez nous !
RépondreSupprimerLe slogan de Macron, c'est la déréglementation totale. On sait ce que cela a donné aux States. 90 millions de personnes travaillant mais vivant sous le seuil de pauvreté. J'ai vu de mes yeux vu des offres d'emploi plein temps à 450 euros en Allemagne. Le tiers-monde, quoi !
Inutile de vous préciser que le travail de ces salariés rapporte plus que 450 euros aux employeurs dont les actionnaires fournissent les liquidités. Vous pensez bien qu'ils ne prêteraient pas à ce tarif-là !
Bienvenue dans le Nouvel Ordre Mondial !
On n'a plus qu'à faire le dos rond, en espérant que ça sera moins pire que ce qu'on imagine.
Supprimerla gueule de bois est prévue pour mardi quand nez à nez avec nos tauliers ils nous dirons "au mieux j'aurais participé, au pire collaboré" ou inversement.
RépondreSupprimerBzzz...
Et bien voilà. Le bleu est dans la place. On va essayer de penser à autre chose.
SupprimerBzz bzz