jeudi 20 juin 2013

John Money, créateur inquiétant de la théorie du genre.

Qui connaît John Money?
.......
Pas grand monde, je pense.

Pourtant, c'est lui le grand théoricien de la théorie du genre*. Pas Judith Butler, qu'on présente pourtant volontiers comme la géniale inventeuse.


Quand on gratouille, on comprend assez bien pourquoi: la dame, c'est une philosophe féministe et même si, à mon humble avis, elle est chauffée de la carafe, elle reste inoffensive.

Le monsieur l'est un peu moins.



Il est pourtant beaucoup plus trapu.
Infiniment respecté par encore pas mal de monde, même s'il est mort depuis 2006.

Alors, pourquoi le cache-t-on au fond d'un tiroir?

Lisez la suite.
J'ai tout vérifié par le menu.

C'est lui qui lança l'idée d'une identité sexuelle autre que biologique.
Pourquoi pas? Le gars est chercheur. Il cherche. C'est normal. D'ailleurs, c'est un type brillant. Un sommité dans le domaine de la psychoendocrinologie et la pédiatrie.
Les curieux trouveront le détail de ses recherches sur ce lien qui n'est pas en anglais.

Or il semble bien que ce monsieur Money, tout brillant chercheur qu'il était, ait basculé, à un moment donné, dans l'excès. Rendu dans les sommets, il a sans doute cru qu'il pouvait aller encore plus loin, encore plus haut...et il a dérapé.
En 1966, alors qu'il est au zénith de sa gloire de chercheur, il s'autorise une étrange expérience.
Il opère un petit garçon, Bruce Reimer, privé de pénis par une circoncision ratée, en petite fille: ablation des testicules, traitement hormonal et un nom féminin, Brenda. L'enfant a 21 mois.
Money considéra cette expérience comme un succès.
Bruce-Brenda pensa toute autre chose, puisqu'il se fit rebaptiser David à l'adolescence, qu'il tenta désespérément de récupérer son identité masculine et accusa Money de l'avoir chosifié.



Cette expérience eut des suites, car Bruce-Brenda-David avait un frère jumeau: Brian.
Celui-ci, devenu schizophrène par la suite, fit une overdose de médicament et mourut prématurément.
David se suicida deux ans après.

Malgré l'évident échec, l'éminent professeur Money s'entêta à présenter cette expérience comme un succès, et avec elle, sa théorie du genre. Il alla jusqu'à nier le désarroi puis la révolte de son jeune instrument, Bruce-Brenda-David et refusa toute sa vie de s'exprimer sur la question.

Pour finir, John Money avait des théories assez particulières sur la sexualité enfantine. Il considérait qu'une pédophilie "affectueuse", c'est-à-dire sans contrainte et mutuellement souhaitée, ne pouvait être considérée comme pathologique. Il est vrai que l'époque admettait toutes sortes d'explorations dans ce domaine, mais on peut tout de même s'étonner qu'un spécialiste en psychologie, professeur émérite de pédiatrie, se soit laissé aller à de tels égarements.

Peut-être son origine néo-zélandaise explique-t-elle sa vision des choses.
Car les relations sexuelles entre adultes et enfants y était admise jusqu'à 2005.

Ce triste portrait, me direz-vous, n'est que l'histoire d'une expérience ratée.
Certes. Mais à quel prix?
Pourquoi ne sommes-nous pas mis au courant?
Parce qu'il faut nous vendre mordicus cette théorie du genre, qui n'a rien de scientifique et qui a été crée par un savant fou, au mépris de vies humaines et de mensonges.. Jusqu'à envisager de l'imposer aux enfants des écoles.



* Un petit rappel de cette théorie en passant, je vous le fais à la hache. En vrai, il faut s'envoyer des centaines de pages écrites tout petit:
 La distinction homme-femme serait fabriquée culturellement et non pas guidée par la biologie. Par conséquent, chacun élaborerait son identité sexuelle en fonction de stimuli extérieurs. Cette manière de voir les choses ouvre de multiples possibilités comme, par exemple, s'auto-déterminer  homme, ou femme, ou ce qu'on veut, indépendamment de son sexe biologique.





17 commentaires:

  1. J'apprécie beaucoup cet article, mais pourquoi cette mise-en-scène pour les coms ?

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    1. Merci Brebis Gall et bienvenue!
      Quelle mise en scène?

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  2. ...dire que La Butler est innocente, non !
    Ensuite, les notions d'androgynie, et donc les théories là-dessus datent de millénaires !!!

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    1. Attention, attention! Je n'ai pas dit ça.
      J'ai dit qu'en comparaison de Money, la Butler, c'était de la petite bière. C'est d'ailleurs pour cela, sans doute, qu'on nous l'exhibe alors que le grand professeur, on le planque soigneusement.

      A quelles notions d'androgynie pensez-vous, par exemple?

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  3. On peut résumer très simplement toutes ces histoires de "théorie du genre" : "On ne nait pas femme : on le devient"
    C'est le postulat fondamental, tout le reste en découle.
    Pour le dire encore autrement : le corps n'a aucun rapport avec l'âme.
    Il est d'ailleurs amusant de voir que ceux qui défendent ces théories sont par ailleurs, le plus souvent, de fervents matérialistes et considèrent la notion d'âme avec mépris.

    Je mets ci-dessous un lien vers un article (en anglais) concernant David Reimer. Il est à noter que, à la suite du succès supposé de Money avec le petit Reimer, d'autres enfants de par le monde ont subi le même "traitement", avec des résultats à peu près identiques.
    http://tinyurl.com/6okf3hr

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    1. Bonsoir Aristide et bienvenue chez moi.
      Cette citation de Simone de Beauvoir, on nous la sert jusqu'à indigestion depuis que cette théorie a le vent en poupe. Et pour cause, on veut nous faire croire qu'elle aurait eu un précédent en France et que Beauvoir serait une précurseuse.
      Alors certes, elle a écrit "le deuxième sexe", mais de là à en faire une pré-théorie du genre, faut pas pousser.
      En réalité, on peut comprendre "On ne naît pas femme: on le devient" de multiples manières, sans aucun lien avec la théorie du genre..

      Merci pour le lien.
      J'aimerais avoir quelques détails sur les autres enfants qui ont subi le même traitement. Avez-vous des informations à ce sujet?

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    2. Si, il y a continuité entre Beauvoir et les « gender studies ». Sa fameuse phrase « on ne nait pas femme, etc. » signifie qu’il n’existe pas « d’essence » féminine, que les femmes n’ont pas de caractéristiques psychiques permanentes qui les distingueraient des hommes. C’est tout fait semblable à ce que vous citez : La distinction homme-femme serait fabriquée culturellement et non pas guidée par la biologie

      Derrière toutes ces théories au vocabulaire compliqué, il y a quelque chose de très simple : la négation de la notion de nature (nature humaine, s’entend). Elles partagent cela avec Simone de Beauvoir.

      En ce qui concerne l’information que vous demandez, je crois que le plus simple pour moi est encore de citer ce que j’écrivais sur mon blog : « A la suite de la découverte de la réalité au sujet de Brenda/David, une enquête fut menée pour retrouver tous les cas semblables. Sur les vingt-cinq cas localisés, pour la plupart des petits garçons ayant été castrés puis élevés comme s’ils étaient des filles, tous présentaient les mêmes caractéristiques que Brenda/David : traités comme des petites filles ils se comportaient néanmoins et se percevaient comme des garçons. » http://tinyurl.com/ng2b4tb
      Je tire cela de Steven Rhoads, Taking sex differences seriously, Encounter Books, 2004.

      Vous pouvez par ailleurs télécharger en PDF l’article qui a révélé la vérité au sujet du cas de David Reimer.
      Ci-joint le lien vers le journal, http://tinyurl.com/oo5scv4
      L’article s’appelle : “Sex Reassignment at Birth: Long-term Review and Clinical Implications”. J’en cite un extrait :
      “The evidence seems overwhelming that normal humans are not psychosexually neutral at birth but are, in keeping with their mammalian heritage, predisposed and biased to interact with environmental, familial, and social forces in either a male or female mode. This classic case demonstrates this. And the fact that this predisposition was particularly expressed at puberty, a critical period, is logical and has been predicted.”

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    3. J'avais répondu, mais pour une raison inconnue mon message a disparu.
      Passé dans les spams peut-être?

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    4. En effet Aristide, votre message s'était égaré dans les SPAMS, je ne sais trop pourquoi. Il faut que je pense plus souvent à vérifier ce qui traîne par là, d'ailleurs. Il aurait été dommage de vous y laisser.
      Votre contribution à cette discussion est fort intéressante: voilà qui confirme que cette théorie du genre est bel et bien une supercherie. Ce que je comprends moins, en revanche, c'est la raison pour laquelle la plupart des gouvernements d'Europe occidentale se mettent comme un seul homme (enfin, parent numéro je ne sais quoi) à ne jurer que par cette théorie. Vous expliquez dans le billet dont vous joignez le lien que nos sociétés obéissent à des mouvements de pensées féministes, visant à imposer l'idée de neutralité entre les sexes. C'est très juste. Mais pourquoi vouloir faire passer la théorie du genre, qui somnolait tranquillement jusqu'alors, de manière aussi soudaine et surtout, aussi violente?
      C'est un mystère.
      D'autant plus qu'elle ne repose sur rien.
      Je garde par-devers moi votre interprétation du Deuxième sexe. Beauvoir aurait donc donné un coup d'accélérateur à cette idée? Après tout, peut-être. Je l'ai lu il y a longtemps et je manque d'éléments pour en débattre avec vous, ce que je regrette. Il faut absolument que je relise ce monstre à la lumière de ce qui se passe aujourd'hui. Je pense que je le trouverai moins ennuyeux que le souvenir que j'en garde: une liste interminable de mésaventures subies par des femmes, livrées à leur triste sort de femelles dans un monde fait pour les hommes. Ce parti-pris omniprésent m'incommodait déjà à l'époque et les conclusions qui en découlaient me semblaient discutables.

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    5. Je ne pense pas qu'on puisse dire que Beauvoir a servi d"'accélérateur" à l'idée du "genre" tout simplement pour une raison de date. "Le Deuxième Sexe" est paru quelques années après la dernière guerre (1947 ou 1948?) à une époque où, je crois, personne ne parlait encore de "gender studies" ou toutes ces choses bizarres. Cela dit, qu'elle en ait été une inspiratrice (involontaire) est tout à fait possible et on peut imaginer, en poussant un peu, qu'elle aurait été d'accord: mais là, c'est un peu faire parler les morts!

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    6. Elle a donc été récupérée par les féministes, au moment où la théorie du genre commençait à avoir le vent en poupe. Ça serait assez logique, car la teneur de son bouquin (toujours d'après mes vagues souvenirs) s'y prêtait très bien. En outre, elle avait l'avantage d'être une intellectuelle reconnue et française, ce qui donnait une double légitimité aux féministes américaines. Beauvoir offrait à leur discours le cachet de Saint Germain des Près en même temps qu'une caution européenne. Inespéré!

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  4. Ce que tu racontes là est effrayant. On dirait le résumé d'un livre de science fiction gore.
    Mon fils va rentrer en cp...j'ai hâte de voir ça! (ironie doublée de haut le cœur)
    Vous allez vraiment commencer l'éducation sexuelle à 6 ans avec ces livres pédagogiques orientés? 6 ans! il commence à peine à comprendre comment on fait les bébés!...

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    1. mp, bien sûr que ça l'est!
      Mais rassure-toi pour ton fiston: le Sénat a mis le haut-là et pour le moment, on n'obligera pas les élèves à entendre ces inepties. Et d'ailleurs, quand bien même les programmes scolaires auraient été autorisés à évoluer dans ce sens, je ne suis pas sûre que les enseignants auraient été très empressés à enseigner ça.
      A toutes fins utiles, voici le lien vers une pétition qui vise à empêcher les ayatollah du politiquement correct de s'en prendre aux petits:http://www.theoriedugenre.fr/spip.php?article25
      Je ne sais pas si elle circule encore, mais au cas où...car ne nous leurrons pas.
      Ils reviendront à la charge. Il faut rester vigilants.

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  5. Il est vrai que Butler est plus un prête-nom qu'autre chose, mais effectivement, elle est déjà bien cintrée à la base.

    Un bon modèle pour éduquer les enfants, après en avoir poussé certains au suicide.

    Je rappelle pour mémoire que Françoise Dolto avait signé un manifeste favorable à la pédophilie il y a une trentaine d'années.

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    1. En effet Tchetnik, Dolto a débloqué aussi. Toutefois, vous m'apprenez quelque-chose: je ne savais pas qu'elle s'était engagée si loin dans cette bataille-là.
      Cependant, elle n'est pas allée aussi loin que Money et, même si c'est du bout des lèvres (car Dolto reste un objet d'adoration, voire d'idôlatrie), on admet qu'elle a parfois fait fausse route. D'autre part, on n'envisage encore de faire des théories de Dolto le modus vivendi obligé des gens, enfants des écoles compris.
      Tandis que celles du bon docteur Money sont présentées comme des vérités incontestables qui vont faire le bien de l'humanité toute entière. Et on veut nous les imposer.

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  6. j'ai lu ton post ce matin avant de partir au boulot,j'avoue que j'ai ruminé sec à l'idée de cette expérience.@ Tchetnik,pour Dolto j'ai souvent eu des prises de bec avec la mère de "mes" enfants.

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    1. Bourdon, j'espère que je ne t'ai pas gâché la journée!
      Cette expérience est la terrible preuve que la théorie du genre est très discutable. Elle démontre aussi qu'on ne doit pas accorder une confiance trop aveugle aux scientifiques.
      Je ne sais pas quelle mouche pique nos politiques, à vouloir à toute force adhérer à ce fourbi.

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