Sonnez hautbois résonnez trompettes, la divine rentrée nous remplit de bonheur!
Les grincheux, qu'ils soient maudits, vous brairont à plein gosier:orgie marketing, vacances à rallonge des feignants de profs, et néfastes pour l'enfant qui est au centre du système. Ruine des familles à qui l'allocation rentrée ne suffit pas à se munir des précieuses fournitures de marque, de la garde-robe complète indispensable et à assumer les frais de coiffeur.
Pour peu que fifille soir grandelette, faut aussi l'emmener chez Jessica l'esthéticienne pour une épilation, c'est dire...
Et après, le PIRE, c'est qu'il faudra se lever le matin TÔT.
De toute façon, fi des grincheux sont des ignorants.
IGNORANTUS IGNORANTA IGNORANTUM
VOILÀ COMMENT ÇA SE PASSE EN OUZBÉKISTAN
Je précise d'abord que je ne suis pas en train de me payer la tête de mes lecteurs.
Ma source est Courrier International n° 936. Je ne me permettrait pas de jouer à Borat. Car l'Ouzbékistan est un vrai pays, malgré son nom un peu farfelu(mais néanmoins très musical).
C'est là, en orange |
Ce que révèle Courrier International est édifiant. Les profs de là-bas se doivent d'être merveilleusement polyvalents, un exemple pour nous tous:
"(...) Faute de personnel, il n'est pas rare dans les collèges de campagne que les enseignants doivent dispenser à la fois des cours d'histoire, de physique, de chimie, de littérature, de biologie et de culture physique. Là passe encore, les profs de chez nous doivent en plus enseigner l'anglais même s'ils n'en connaissent pas un mot, la musique, les maths, la géographie, l'éducation civique, empêcher les bagarres, faire les lacets, repérer les poux, soigner les bobos, dépenser des trésors de diplomatie pour ne pas se faire malmener par certaines familles chatouilleuses et j'en passe; jusque là, l'Ouzbékistan, sauf votre respect, c'est de la gnognotte.
Ensuite, faut avouer, ça se corse.
Un prof au travail? |
Lors de la récolte de coton, ils sont aussi tenus de participer aux travaux des champs.
Dans la capitale, Tachkent, les profs sont aussi vigiles: ils doivent faire des rondes de quartier pour détecter d'éventuelles fuites dans les toitures ou les canalisations, s'assurer de la propreté des halls d'immeuble, vérifier qu'aucun carreau n'est cassé dans les parties communes, etc..
Le 31 octobre, veille de la fête des professeurs, un concert payant et les billets hors de prix (7000 sums, soit 5 dollars, une somme en Ouzbékistan). Ce jour-là, chaque professeur est tenu d'offrir un kilo de viande aux familles pauvres ayant un enfant handicapé à charge. Il doit remettre le paquet en mains propres, prendre l'événement en photo et demander au miséreux une lettre de gratitude. Sans photo ni lettre, il serait automatiquement soupçonné d'avoir boulotté ou revendu la précieuse barbaque."
Et l'histoire ne dit pas ce qui arriverait alors au malheureux prof.
Elle ne dit pas non plus quel traitement touchent ces braves gens, ni quelles motivations obscures les poussent à choisir un enfer métier pareil.
Parions qu'ils regrettent l'époque bénie où Kamoliddin Behzad peignait son école d'autrefois: un petit paradis.
Le prof ouzbek est un brin rustique ; on ne peut lui retirer cela. J'y vois une similitude avec le grand délire de l'EN. Etre capable de savoir faire une foultitude de tâches sans jamais y avoir été formé : c'est l'imprégnation des compétences chiro-cognitives par des expérimentations dans des milieux de vies méta-diversifiées...enfin pour résumer...
RépondreSupprimerJe ne savais pas que tu connaissais si bien les tréfonds du prof ouzbek, mais dans le fond, tu as raison. La diversité des métacognitions n'a pas de frontière et l'apprenant est en droit d'exiger de la part du pédagogue une variablité des diversifications pédagogiques.
RépondreSupprimerAh, tu pourras ajouter qu'à la récréation, ils apprennent à marcher au pas et ont des tenues "militaires"
RépondreSupprimerEnfin ça c'était en 1986, mais je pense que ça n'a pas du beaucoup changer !!!
Oui Madame la Professeur, j'ai vécu là-bas, 6 mois !
Et pour le coton, je confirme, c'est réquisition de tout le monde pour la cueillette