En cette veille de rentrée, je me repasse les Deschiens.
Ces types à l'air paumé me ravissent. Je ne sais pas où ils sont allés pêcher cet air inimitable de ptis gars de la France profonde, mais quand je les vois, j'ai l'impression d'avoir parcouru 300 bornes d'un coup et d'entendre les grillons sous la voie lactée. Sans oublier l'odeur de foin coupé et les relents de gazoil du tracteur du voisin qui fuit. (le gazoil, pas le voisin).
Mon pauvre père n'a jamais réussi à entrer dans le monde virtuel. Jamais. Et dans le fond, il a peut-être bien fait.
Parce qu'après tout, qu'est-ce qui est le plus important? Passer son temps sur un écran à causer avec des gens qui n'existent pas vraiment? Lire des articles doctes et parfois bien torchés, qui, s'ils sont honnêtes, vous expliquent comment on se fait tous écrabouiller par un système diaboliquement huilé? S'ils ne le sont pas, vous bourrent le crâne d'un tas de sornettes sucrées-salées?
Et quand la lassitude vient, alors, au lieu d'aller écouter les vrais, tiens, on va se se mettre un coup de musique sur écran! C'est bien agréable, mais rien ne vaut un bon vieux concert en live. Ou en sortir le violon avec les copains guitareux ou vielleux ou peu importe quoi.
S'avachir à se projeter dans des athlètes altiers ou des séducteurs irrésistibles? Trop fastoche. Parce que sinon, faut aller suer et souffler ou prendre le risque de s'en retourner une, alors tant pis. Risque zéro et zéro vibrations. Zéro virgule une, allez, j'y mets du mien. Admirez l'effort.
Je ne sais pas ce qui est le plus important. Mais ce dont je suis sûre, c'est que le réel n'est pas si mal et que ceux qui ne comprennent rien à internet, comme le père Morel, i z'ont pete ben pas tta ait tort.
samedi 3 septembre 2011
9 commentaires:
Vos commentaires sont les étoiles scintillantes de ma galaxie. Si toutefois des météorites menaçaient de fracasser ce modeste espace de parole, je me réserve le droit de les renvoyer dans les étendues glacées de la blogosphère. Moi, Io, ne saurait être tenue pour responsable de leur composition ni de leur destin
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Tut tutu... moi j'existe vraiment... et dans la vraie vie , je suis folle et complètement déraisonnable... je viens sur le net pour m'acheter une conduite, et gagner une honorabilité à laquelle je ne peux pas prétendre...
RépondreSupprimerEt puis ta vision idyllique de la campagne...elle est tout à fait virtuelle...
la semaine dernière j'étais en Auvergne, j'ai croisé personne, à part quelque vaches et taurillons.. les fermes sont vides, quelquefois transformées en résidences secondaires, en ruine la plupart du temps... En revanche la circulation est incessante d'une petite ville à l'autre...un désastre...Autour de Vichy, les habitants se mobilisent pour exiger une voie de contournement... oui, mais elle traversera la forêt de Randan, ou ce qui en reste...
Bof, le monde est moche... la campagne est vide, et excepté quand les OVNI y animent les fins de soirées...on s'y ennuie ferme.
On va moins s'y ennuyer dans quelques temps...pour le son et lumière. Ca crépite depuis avril sur le puy Mary en becquerels japonais.
RépondreSupprimerEt oui, vive le cheval pour circuler, ça passe partout et surtout ça n'écrase pas les hérissons !
J'ai adoré : faut arrêter l'abonnement à Sciences et Vie
RépondreSupprimer@Chère sorcière qui existe vraiment, je m'amuse de la distorsion entre ce qui est net et pas net sur le net. Sachant que la différence entre les deux mondes est en train de creuser des fossés dignes de la fosse des Mariannes. Nous sommes d'accord, la campagne pue de plus en plus: elle sent le gazoil et les routes désordonnées. Mais la voie lactée et le chant des crapauds sont quand même très beaux...et les Deschiens très rigolos.
RépondreSupprimer@ Anonyme, très juste, le cheval n'écrase pas les hérissons. Le son et lumière va être superbe. Pourvu qu'on ait le temps d'en profiter!
en attendant, ne nous chauffons pas la tête :)
Oh la la, ça souffle fort sur les autoroutes du Net, pour un peu, ça claquerait dans les bâches ! Et pourtant, on y croise des personnes merveilleuses ( des abrutis finis aussi, mais ceux là, on s'en fout, on leur cause pas ) et qui existent. Si si ! J'en ai même rencontré dis donc ! Je ne vois pas en quoi les échanges qui s'y nouent seraient moins "réels" que les dialogues de sourds avec les bouseux de la campagne qui n'y comprennent que pouic … Le réel est une notion si vague, c'est une construction. On est au monde et le monde nous travaille. Qu'il évolue au gré des avancées de la technique est un fait qui existe au moins depuis la guerre du feu (l'époque pas le film) et l'invention du biface acheuléen. Les outils sont un peu plus sophistiqués de nos jours, c'est tout. S'en émouvoir, même en se marrant, m'évoque les lamentations des contempteurs de la Révolution Industrielle ( en moins moustachu). On n'est guère plus avancé. Et puis franchement, ce cliché du bon paysan, forcément plus près des valeurs essentielles de la "vraie vie", que le pauvre geek qui, tout cultivé qu'il est, n'en a pas ( de vie)… Aie aie aie !
RépondreSupprimerC'est bien connu, le clampin qui traîne toute la journée sur la toile, n'est bon qu'à d'avachir et fantasmer, et le plaisir qu'il en tire ne vaut guère plus que sa misérable existence. Hum.
Question : Est-on obligé de pratiquer un sport (ou un art ) pour l'apprécier ? Seuls les sportifs seraient donc susceptibles de vibrer devant la grâce des grands champions ? Et pourquoi, à ce compte-là, ne pas réserver les joies de la lecture qu'aux seuls écrivains, celles de la musique aux musiciens ( live bien sûr, exit les bidouilleurs de machines ), et le cinéma aux cinéastes, tant qu'on y est ? Allons !
A part ça, j'aime beaucoup les Deschiens.
@N.D, bienvenue sur ce modeste espace et merci de ton intervention fort pertinente.
RépondreSupprimerBien sûr que la toile a du bon! Bien évidemment que le réel n'est pas que joies et bonheurs. N'empêche que mon côté primaire me souffle que le gars qui troque sans compter le réel, tout fabriqué qu'il est, pour le net, et bien il finit par se racornir comme un escargot séché. Il perd pied.
Tant qu'à être extrême, j'aime autant un excès de réel qu'un excès de virtuel. Mon côté vieux jeu.
Heureusement, je suis pas extrémiste. A part ça, les Deschiens sont des fous géniaux. Heureusement qu'on a internet pour les voir encore et encore!
Heureusement que nous avons le cadastre pour nous reconnecter à la réalité !
RépondreSupprimerUn coup de blues, un coup d'autoroute sous les poireaux et ça repart ! Ca devrait être rembourser par la Sécu !
RépondreSupprimerPardon remboursé
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