samedi 3 mars 2012

Bande de petits salopards!

En France, l'enfant est roi. Surtout à l'école. Rachid a sauté sur Jeremy en classe pour lui "niquer sa race"? Maeva a traité Laura de "sale pute"? Qu'à cela ne tienne: l'enfant est au centre du système.


Négociation et écoute sont mères de l'éducation, l'enseignement, nique ta... rien. Pas question qu'un adulte se risque à leur balancer une tarte, même si ça démange.
Au mieux, on réunit un conseil des maîtres, où l'inspection est conviée. On cause, ça tourne en rond. Ça ne sert absolument à rien et en plus, on a flanqué en l'air un peu du précieux temps de repos du midi.
Si le prof n'a pas le chic pour mater les monstres, la classe retourne doucement à la sauvagerie primitive dans l'indifférence générale.



Ailleurs, par delà les mers, les méthodes sont différentes.
- Refus de ramasser les miettes de gâteau, à la cantine? Arrestation immédiate et brutale: bras cassé de l'ado délinquant.
- Bataille de purée? Gaz lacrymogène.
- Tu verses du lait sur le crâne de ta copine? Arrestation, direction le tribunal. Casier judiciaire.
- Tu refuses de montrer ton badge à l'entrée du lycée parce que tu trouves ça idiot, vu que tout le monde te connaît. Rébellion, insubordination, intrusion. Taser.
- Insolence? Un flic te braque son arme (chargée) dessus.**

Autres lieux, autre moeurs.

Dans ce pays amoureux de l'ordre, un gamin condamné à une amende restée impayée est rattrapé par sa turpitude à ses 17 ans: incarcération immédiate pour non-paiement. Même si à l'époque, il avait 10 ans.
Même si leur faute consistait en une bêtise pas bien grave: s'asperger de parfum en classe, parce que les copains vous traitaient de "grosse vache qui pue".
Dans les cas extrêmes, renverser une table en classe, par exemple, les mômes filent directement en prison. Ils peuvent y rester des années. Leur vie est foutue.

Le plus incroyable, c'est que les parents râlent bien un peu, mais mollement.

- Ce sont les professeurs qui devraient faire régner l'ordre et la discipline.
- On a besoin de la police à l'école, mais ils devraient y aller moins fort.
- Ils ne devraient pas patrouiller dans la cour.
- Mon fils a été tué parce que la police a tiré sur lui. Il leur braquait dessus un faux pistolet qui avait l'air vrai, le pauvre. Ils auraient dû utiliser un Taser et le drame ne serait pas arrivé.

Dans ces conditions, évidemment, tout élève pauvre ayant été arrêté se voit automatiquement interdit d'université. Car aux boursiers, on pose la question fatale: "avez-vous été arrêté(e)?". Mieux vaut que ce soit "non". Sinon, pas de bourse.
Ceux qui ont les moyens de payer les frais exorbitants d'une scolarité universitaire, en revanche, peuvent avoir massacré père et mère. On ne leur demande rien.

Et maintenant, un petit jeu.
Qui est capable de dire quel est ce pays où la discipline est reine et où les mômes n'ont qu'à bien se tenir?


Je parie des fraises Tagada* que vous trouvez en moins de 10 secondes!


*Ou des bandes au coca qui piquent.



*Ou des crocodiles gélatineux.


*Ou tout machin sucrailleux.












** Source: Courrier International N° 1109. Extrait de The Guardian. Chris McGreal

28 commentaires:

  1. Tes tags mettent sur la voie ... Aux Texas ? ...
    Bz

    RépondreSupprimer
  2. Moins de 10 secondes hein?
    Oui, c'est le Texas. Et la Californie commence aussi à être contaminée par cette manie guerrière, paraît-il.
    Je ne suis pas mécontente d'être un résidu de la vieille Europe pourrissante, finalement.
    Bise!

    RépondreSupprimer
  3. les States ! : enfin entre casser le bras d'un môme et lui envoyer un coup de taser et ne rien faire, il y a peut-être un moyen terme imaginable !

    Si on se prenait un coup de matraque et un coup de taser dans le bide à chaque fois qu'on marche sur un piste cyclable ou qu'on traverse au vert, on serait les premiers à gueuler.

    Il y a des coups de pied au cul qui se perdent, c'est sûr et plutôt deux fois qu'une ! Mais à bien y réfléchir, le respect qu'on avait étant gosse était basé uniquement sur la peur, non pas sur l'intérêt du respect. C'était la loi du plus fort, le plus faible se devant de s'écraser devant le plus fort qui de part sa position en était dispensé. En changeant de position sociale, on appliquait les mêmes règles contre les autres.

    Résultat des courses : notre génération (qui a appris le "respect") a été incapable de le transmettre à une génération qui n'a plus peur. D'abord, parce qu'on ne veut plus appliquer la méthode "gifle/coup/mépris" et ensuite parce qu'on ne nous a pas inculqué l'estime de soi ni un semblant de fierté (puisqu'on était des morveux qui n'avaient rien à dire).

    Avoir de l'estime de soi, c'est aussi s'imposer des limites, une discipline, des règles, bref montrer l'exemple d'abord avant d'exiger la même chose aux autres, ce que peu de gens ont le courage de faire, l'ancienne génération y compris.

    La dernière génération est comme les prédateurs qui observent un troupeau : on analyse le mouvement, les faibles, les pas-chefs et on fonce, d'autant que des forces bienveillantes supérieures, en dépit de toute cohérence, leur donne l'absolution pour des motifs assez diaboliques : ego te absolvo in nomine patris et filii et spiritus sancti ! Amen - la messe est dite.

    Quelqu'un pourrait-il me dire finalementà quoi sert le respect ???

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tout bien réfléchi, il me semble que la peur ne suffit pas. Ça compte, bien sûr. Les enfants sont faciles à conditionner et si on leur fourre dans le crâne l'idée d'adultes tout puissants, ils les craignent. Le risque, c'est le retour de manivelle à l'adolescence ou plus tard. Les rancunes accumulées et ces sortes de choses.
      Le respect tient aussi à l'admiration pour les autres, en l'occurrence, celle pour les adultes. Un adulte sait tellement de choses...pour peu qu'il soit bienveillant et ouvert, alors c'est le bonheur.
      Ceux-là, même à l'adolescence ou plus tard, on n'aurait pas idée de les refuter ou de leur manquer de..respect.

      Supprimer
    2. On vit justement ce retour de manivelle. La peur n'a rien à voir dans une éducation intelligente. Quand tu n'as plus peur, qu'est-ce qui te retient ? Personne. Les barrières extérieures ont sauté, où sont les barrières intérieures ? Elles n'ont jamais été construites !

      Même chez les adultes, un chef respecté et admiré peut faire accomplir des miracles à une équipe envers et contre tout. Un con, on attend, les yeux mi-clos, le moment où il va se casser la gueule, sans compter qu'on peut même lui donner un coup de main !

      Supprimer
  4. @canasson: je ne suis pas d'accord.
    La nouvelle génération "caillera" joue d'une part sur la passivité des enfants bien élevés, auxquels on a appris en Instruction Civique que "la violence était toujours inutile" ( cours du CNED primaire....), et par suite de toute la société.., d'autre part sur l'impunité d'adultes qui n'ont pas " les idées claires".

    Mon fils (14 ans) a été agressé le premier jour du brevet, dans la cours du collège où il mettait les pieds pour la première fois. Une petite gouape lui a arraché son ipod, alors ni une ni deux un coup de poing dans l'estomac et une soumission à genoux dans les règles du jiu jitsu, et mon fils a eu la paix les trois jours d'épreuve... "Y avait pas de surveillants ? -ils regardaient ailleurs..."

    Ma fille (13 ans) attendant le prof, à une session d'orchestre, dans son Conservatoire , était harcelé par un autre petit con (bourge celui-là)... une fois , deux fois , à la troisième fois ippon seoi nage, et ce sale môme a volé à travers la salle... depuis il est tout sucre et tout miel.

    Moralité: N'éduquez pas les enfants à la soumission. Et la caillera ne prendra pas de mauvaises habitudes.

    " Qui veut faire l'ange, fait la bête".

    Le déni de la violence est une lâcheté. La violence existe et elle doit être maîtrisée. C'est une étape obligée dans l'éducation. L'absence d'autorité est une faute. Le respect ça se mérite.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est bien triste de devoir en arriver là...

      Supprimer
    2. Il faut apprendre aux enfants (mais pas seulement) à voir le monde tel qu'il est, et pas tel qu'il devrait être.

      Supprimer
  5. PS: il ne s'agit pas d'apprendre" le respect", c'est un conditionnement qui ne marche pas toujours, comme tous les faits divers le montrent.
    Le respect est un sentiment qui s'impose à l'individu naturellement. L'étymologie renvoie au "regard"... c'est donc une considération particulière.

    Ce n'est pas le bla-bla bien pensant qui change l'observation.

    La vie en société, la vie tout court ne peut exister sans règles, mais elles doivent être simples, et s'appliquer à tout.
    Moi j'ai choisi de dire à mes enfants:
    -Ne nuis à personne,
    - Ne nuis pas à ton environnement, aux animaux, à la nature,
    -Ne te nuis pas à toi-même.

    Avec ça , on a tout.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Pas mal résumé.
      Mais est-ce possible de s'y tenir sans plonger dans un abîme de dilemmes?
      Notre simple existence en soi, est une nuisance pour la nature.
      Oui, je sais, je cherche la petite bête :)

      Supprimer
  6. Donc, Sorcière tu réponds à ma question : le respect, c'est a priori ne pas faire aux autres ce que tu ne veux pas qu'on te fasse et vice versa, afin de vivre agréablement...Il faut donc avoir un peu d'estime de soi et des autres pour la bonne cause.

    En attendant que tout le monde soit pénétré de cette révélation qui date depuis un bout de temps, j'avoue que le ippon soei nage est assez radical...surtout quand tu ne retiens pas l'autre.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Quelqu'un pourrait-il m'expliquer avec des mots simples ce qu'est "ippon soei nage"?
      Arigato gozaimas
      Courbette

      Supprimer
    2. C'est cette prise de judo où tu fais basculer ton adversaire par dessus ton épaule et tu le projettes vers l'avant..

      Supprimer
    3. Il va donc s'écraser lourdement un peu plus loin comme un sac.
      Merci pour l'explication Sorcière :)

      Supprimer
  7. Voici un super blog qui parle entre autre "des neurosciences au service de l'éducation".

    http://the-world-of-the-children.blogspot.com/

    Le blog est en français.

    RépondreSupprimer
  8. j'ai " essayé " de transmettre le respect des autres à mes gamins, je pense que c'était assez bien rentré dans leurs petites têtes de serins...
    je suis tout de même effarée, moi une vieille mère -grand, de la violence des mômes aujourd'hui si jeunes dans la violence verbale, il me semble que cette violence, qui a toujours existée bien sûr dans mon temps aussi, était tout de même moins fréquente, elle provenait de peu de gosses, aujourd'hui, c'est une majorité de violents, tout petits...
    Ma petite fille de 6 ans a intégrée une communale dans un quartier pas trop difficile, juste un peu, elle sortait d'une école Montessori, ma fille a voulu faire un essai, elle est restée 2 semaines, elle s'est faite tabasser, insultée, elle n'avait pas de défense, sa mère et son école lui ayant seriné qu'on parle, qu'on ne se bat pas, que c'est pas correct, qu'il faut respecter l'autre pour être respectée,ect....
    elle est retournée en école Montessori, dans son élément.....elle m'a dit " ces des sauvages ces gosses Mamie !

    RépondreSupprimer
  9. Ne pas se battre, c'est bien. je suis pour. s'il faut s'y résoudre, c'est la dernière extrémité.
    L'école que tu décris etait coincée entre le marteau et l'enclume, comme la plupart des écoles: discours fleuri, jolies théories (auxquelles j'adhère), mais incapacité à faire régner l'ordre. Si les adultes ne mouillent pas un peu leur chemise pour empêcher les brutes de terroriser les autres et ne prennent pas le temps de faire réfléchir les enfants à ces choses, alors le résultat est explosif. Les brutes cognent et martyrisent en toute impunité et les autres, complètement perdus et terrorisés, subissent.
    Et ça, c'est insoutenable.
    Ta fille a bien fait de sortir sa fille de là.
    La violence va crescendo, c'est indéniable.
    Seuls les béats prétendent le contraire.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je suis bien content d'avoir quitté l'enseignement pour vivre désormais chez moi, tranquillement au milieu de mes livres... C'est effarant ce qui se passe dans les lycées... Maintenant, il faut négocier systématiquement avec des jeunes à qui plus personne n'ose rien dire. C'est sûr qu'on se prépare de gros gros ennuis. Quand je compare avec le système japonais, je ne peux que regretté qu'on ait systématiquement choisi d'affaiblir l'autorité de ceux qui devaient la faire respecter... Au Japon, un professeur (un sensei), est un maître honoré et respecté par tous... en France, il doit se garder des coups de couteaux et des crachats de ses propres élèves!

      Supprimer
    2. Exactement.

      Et moi j'ai retiré mon fils de l'école après la maternelle, et ma fille n'y a jamais mis les pieds.
      Ils ont connu le "maître "via les Arts martiaux,le violon, le Chinois... et n'ont eu aucune difficulté à s'intégrer dans leurs Conservatoires respectifs, où ils sont dans les classes sup...

      Supprimer
    3. @Io: ne pas se battre ? mais toute la vie on doit se battre...
      Alors il faut s'y préparer..
      D'ailleurs les Arts Martiaux sont une école pour les agressifs, comme pour les timides.
      On a jamais vu un pratiquant d'ART MARTIAL ni harceler, ni agresser qui que ce soit.

      Supprimer
    4. Je parlais d'affrontements physiques, Sorcière. Quand ils sont ritualisés, encadrés par des règles strictes, à la rigueur, mais à la sauvage au coin d'une rue ou d'une cour de récré, non, je n'approuve pas.

      Supprimer
  10. Le système japonais n'est pas des plus class : le bizutage, la mise en quarantaine, la maltraitance des élèves par les profs font partie de la culture jap : on l'accepte afin de ne pas se faire éjecter du groupe, poumon artificiel de l'individu.

    J'ai une grande admiration de la culture japonaise à condition qu'elle soit épurée du côté "une seule ligne, une seule tête". C'est leur force et leur faiblesse. Bizarrement, ce sont des catastrophes nucléaires qui les font sortir de leur torpeur d'obéissance.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je ne suis pas sûre. Le comble de l'horreur pour un Japonais, c'est l'individualisme. Toute vélléité de pensée réellement autonome, donc de contestation, suppose une indépendance par rapport au groupe à peu près inconcevable.
      Bien sûr que la catastrophe de Fukushima en a ébranlé beaucoup, mais je parie que même après ça, ils vont rentrer dans le rang.
      Lis donc ce qu'écrit Nagakami à ce sujet, c'est pas mal... Lui, il peut se permettre de penser hors des clous; c'est un burakumin.
      http://www.philo5.com/Les%20vrais%20penseurs/18%20-%20Kenji%20Nakagami.htm

      Supprimer
    2. Pas sûr, pas sûr, la côte est en a gros sur la patate, et les habitants de Tokyo ne peuvent même plus boire l'eau du robinet qui crépite à qui mieux mieux.

      Les enfants saignent du nez et ont les intestins en vrille. Hélas, on n'a pas assez de recul, mais on n'en restera pas là. Et les mères japonaises sont comme toutes les mères, d'autant que ce sont des gens qui ne savent pas gérer la colère quand elle pète.

      Aujourd'hui, ils reviennent de se reprendrent un tremblement de terre et un tsunami qui heureusement n'a pas pu endommager deux réacteurs...à l'arrêt.

      Bien sûr, en France, on ne nous dit pas tout...on nous en réserve la primeur de la surprise.

      Supprimer
  11. Tant qu'on vivra dans la dualité : moi contre les autres, c'est sûr rien ne changera : ça sera la loi du plus fort.

    Peut mieux faire !

    RépondreSupprimer
  12. La Corée du Nord ;o)

    Mais tu peux garder les bonbons, j'aime pas ces trucs, trop chimique pour mon petit estomac...

    RépondreSupprimer
  13. Nous sommes d'accord. J'aime pas trop non plus les bonbons. Je préfère les gâteaux et les fruits.
    Corée du Nord?
    Presque!
    :)

    RépondreSupprimer

Vos commentaires sont les étoiles scintillantes de ma galaxie. Si toutefois des météorites menaçaient de fracasser ce modeste espace de parole, je me réserve le droit de les renvoyer dans les étendues glacées de la blogosphère. Moi, Io, ne saurait être tenue pour responsable de leur composition ni de leur destin